Maridan-Gyres

Amour-Colère

L’amour aussi doux qu’un baiser

Sur ta bouche vient se poser

Papillon de chagrin et de joie

Toujours plus loin il t’emmènera

Mais voilà qu’apparaissent

De bien étranges maîtresses

Sûres d’elles-mêmes elles le sont

Derrière les tissus en forme de prison

Comment ne serait-ce qu’imaginer

Le bonheur de leur offrir un baiser ?

Impossible disent certains

Elles en deviendraient des catins

Alors que dire que faire

Est-il possible de les sortir de cet enfer ?

Car à vouloir tant plaire à Dieu

C’est à elles-mêmes qu’elles déplaisent au mieux

Car à bâtir l’ultime protection

C’est en elles qu’elles négligent leur attention

Colère, courroux, peine

Tout sentiment en elles elles réfrènent

Et moi de les voir se malmener ainsi

J’en arrive à douter de leur paradis

Combien voir ces corps opprimés

Me touche au plus profond de mon intimité

Et la colère enfle comme un navire

Comment pourrais-je le leur dire ?

Que l’amour est présent partout

Que se protéger des hommes n’est pas un rêve fou

Que la volonté prime sur l’apparence

Et que les femmes le peuvent avec magnificence

Courage est nécessaire

Force pour croiser le fer

Car se libérer des regards obtus

Demande autre chose qu’un bout de tissu

Et la femme aimante peut le faire

Et l’homme ainsi libéré devient un frère

Marie-Christine Polge - Le 27 février 2013