Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

atelier du 26/02/2014

3/ Haïku

 

Sortie des frimas

Toute la nature s’éveille

Et mon cœur chante

 

L’astre flamboyant

Réchauffe notre terre

Le monde est vivant

 

La sève monte

Irrigant toutes les fleurs

Les oiseaux s’envolent

 

Dans une danse

Tout autour de ce jardin

La vie m’enchante !

 

Maridan 26/02/2014

 

 

4/

 

J’étais enfant quand j’ai découvert mon don. Mais peut-on appeler cela un don ? Je venais d’avoir treize ans. Nous étions partis mon oncle, ma tante et moi rendre visite à l’une de mes cousines qui fêtait ses vingt ans. Tout se passait bien, lorsque soudain, je sortis de la cuisine en courant. Je traversai la baie vitrée que ma tante venait juste de refermer, après mon entrée pour aller dans la cuisine. Le choc fut très violent et je m’effondrai sur l’herbe du jardin.

 

Puis, je vis tour à tour les membres de ma famille, venir me voir et deux de mes tantes perdirent connaissance quant à la troisième, elle hurla en regardant ma jambe. Je ne ressentais rien ! Soudain, mes yeux se portèrent sur mon pied et je vis le sang qui jaillissait de la blessure. Je passerai les détails de ce qui suivit, car l’intérêt de cette histoire est ce qui se passa à l‘hôpital où je fus opérée.

 

Au bout d'une semaine, une jeune fille, hospitalisée comme moi,  vint me rendre visite et me dit ceci :

« Toi, tu as le don, je vais te montrer comment l’éveiller »

 

Encore une fada, me suis-je dit. Car enfin, un don ! Depuis ma naissance, ma mère me répétait à loisir que vraiment, je n’avais rien pour moi. J’étais laide, mal fagotée, et trop silencieuse à son goût. 

 

Toujours est-il que ma nouvelle copine, me montra comment faire des réussites africaines et autres tirages de cartes.  

 

« Écoute les voix qui te parlent »., me dit-elle.

 

La pauvre, me disais-je, elle croit vraiment à toutes ces âneries. Mais quelle ne fut pas ma surprise, lorsqu’après plusieurs semaines d’hôpital, je montrai à maman, mes nouveaux talents.

 

Tout ce que je lui disais finissait par se produire. Une fois encore, je me disais que maman voulait me faire plaisir. D’ailleurs, elle se mit à me demander de le faire pour ses copines, voisines, collègues de travail, etc.

 

Un jour, alors que je ne m’y attendais pas, ce fut les voix qui vinrent. Et là, je pensais que je me mettais à radoter. Je venais d’avoir vingt ans. Et quand les gens venaient me voir, et oui à présent je faisais payer, ils ressortaient ravis et me laissaient des sommes considérables pour l’époque.

Mais j’étais toujours persuadée de dire des bêtises et je ne comprenais pas très bien, pourquoi le flot de gens qui venaient amplifiait de plus en plus.

 

Tout cela aurait pu durer longtemps, mais vint le jour où les voix ne me parlèrent plus seulement de l’avenir, mais de tout ce que les gens que j’aimais le plus me cachaient. Et là, cela devint vraiment flippant. Au bout d’un moment, j’en vins à faire des cauchemars. Je perdis à cette époque de nombreux amis, camarades et même des collègues avec qui auparavant, je m‘amusais bien.

 

J’en vins à la conclusion, qu’il n’est pas toujours bon de tout savoir. Je fermai définitivement mes oreilles aux voix et depuis je ne les entends plus. Croyez-moi sur parole, il n’est pas bon de tout savoir à l’avance. Et même si vos amis vous trahissent quelquefois, apprenez à leur pardonner, vous vivrez beaucoup mieux !



27/02/2014
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