Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Atelier du 29/02/2016 - N° 5

1°)

Tristesse

 

Sur le fil du temps, elle avance, somnambule titubant à la recherche d’un futur possible. Mais existe-t-il pour elle un endroit où se réaliser ? Elle en doute. Sentinelle malhabile, elle vacille.

 

Empathie

 

Elle tient sa main fragile entre ses doigts. Ses yeux ne la quittent pas, ultime rempart contre le néant qui veut l’engloutir. Ses douleurs sont siennes, ses frayeurs, elles les partage. Envers et contre tout, elle ne quittera pas sa main pour qu’elle sache qu’en tout autre jour, autre lieu, elle sera toujours là, présente avec elle.

 

Amour

Leurs yeux s’étaient croisés au bar d’un petit café de la place de la Contrescarpe. Leurs mains s’étaient unies en ce 1er juin 1946, elles ne s’étaient plus jamais lâchées. Le temps avait fait son œuvre, la guerre aussi, et même si la vie les avaient séparés de corps, leurs cœurs vibraient encore au même rythme.

Colère

 

Le ventre noué par une envie dévorante de vengeance. Etriper, lacérer, anéantir… Cela lui ferait tant de bien, mais comment éviter tout ce que cela déclenchera ?

 

2°)

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La vieille somnole au fond du canapé. Le téléviseur continue de déverser ses informations aseptisées qui n’ont d’autre but que d’endormir les rares spectateurs encore installés face à leur poste à cette heure de bureau. Une pub un peu trop bruyante sort la mémé de sa léthargie. Elle beugle :

 

-          Trop de cons ! Sur ce cri du cœur, elle se lève et éteint le poste. Si c’est pas malheureux de casser les oreilles des pauvres gens avec des âneries pareilles. J’t’en foutrais moi du Président normal. Un dégénéré comme les autres. Et pourtant, j’y ai cru, moi, j’ai même voté pour ce connard.

 

La vieille se lève va dans sa chambre. Combien de vieux électeurs de gauche pensent-ils la même chose qu’elle ? Son pépé, s’il était encore là, irait lui tirer les oreilles à ce trou du cul. Une sans dents… Qu’il vienne ce Président de pacotille et elle lui plantera son dentier dans le cul. Sans dents, elle lui montrerait bien les siennes au tombeur de furies.

 

Désenchantée, elle observe sa maison, sa table noire en laque de chine sur laquelle repose un épiphilum rose, un cactus et sa tasse de café, froide à présent. La voisine lui a ramené trois chats de Sardaigne, elle ne les a pas encore rangés. Flemmarde. Elle n’a plus envie de rien, et ça ne va pas en s’arrangeant Flash back, elle se revoir jeune femme, alors que tous les regards masculins se posaient sur elle avec convoitise ça lui a passé de faire la belle Elle continue à ronchonner et se dirige vers son lit sur lequel repose les quatre fers en l’air son gros chat gris

-          T’es là mon trésor, viens voir maman Elle s’allonge, tire le félin à elle Le chat se laisse faire, c’est pas grave pense-t-il Elle va me papouiller  minutes et à la sixième top chrono elle ronflera et j’aurai enfin la paix

 

Le chat ne s’est pas trompé, quelques minutes plus tard, un ronflement sonore s’échappe de la bouche édentée tandis que le gris matou a repris sa sieste interrompue brutalement Voilà une maison bien calme en ce dernier lundi de février

 

3°)

 

Silence on tue, d’André Glukman ou comment formater les gens pour qu’ils envoient un maximum de pognon aux pays “victimes” des conneries que font nos états. Ainsi en Ethiopie, on chante, on se démène sur les plateaux de télévision, il faut aider ces pauvres gens à ne pas sombrer à cause de la famine terrible qui sévit chez eux. Alors du monde entier arrivent en masse considérable des capitaux. Et cet argent loin d’aider ceux qui souffre donnera à leur gouvernants les moyens d’installer une agriculture socialiste au détriment des petits paysans qui vivaient très bien et commençaient à être automne.

 

Avec la complicité des associations humanitaires, qui n(ont pas d'autre alternatives pour aider, ces bourreaux vont voler les terres des paysans les déporter dans des fermes d’état où ils ne possèderont plus la terre, devront travailler comme des forçats et finiront par crever de faim sous les yeux atterrés des pays civilisés qui enverront encore plus de fric. De quoi donner aux dirigeants les moyens de se payer une belle armée bien dotée d’armes en tous genre et susceptible de faire régner l’ordre nouveau.

 

Cela aurait pu nous servir de leçon, mais non point, on recommence les mêmes conneries avec le Cambodge. On l’a sauvé des Kmers rouges, regardez ce que ces affreux ont fait. Ouvrez grands vos porte-monnaie, envoyer l’oseille. Ici aussi on croit dans le beau socialisme. Et comme les conneries ont les fait à grande échelle, idem en Russie.

 

J’avais lu, il y a quarante ans  un livre qui s’appelait « j’ai choisi la liberté » de kravchenko. Ce livre n’existe plus et c’est bien dommage. A une époque où la France se gargarisait d’être devenue socialiste, je pleurais de rage. Parce qu’ici on encensait les bolchéviques et à la lecture de ce témoignage bouleversant, je découvrais les dessous du socialisme russe. Il faudra dix années de plus pour qu’enfin on découvre les horreurs du KGB et de ses complices.

 

Ce livre devrait être enseigné à l’école pour que les enfants apprennent à décripter la télévision et ses bilevesées.

 

 

4°)

 

  1. Un ours en peluche – tendresse - 2. un éventail – émerveillement - 3. une tasse – réconfort

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4. un fauteuil – repos  5. un crucifix – terreur 6. un débouche évier – colère

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7. un vase – méditation  8. une sculpture – apaisement et amour

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Je me rappelle du vieil ours en peluche que serrait mon petit frère dans ses bras. Chaque soir, au moment de le coucher, je lui donnais le vieux Batiste et il fermait ses jolis yeux déclenchant en moi des bouffées de tendresse irrépressibles.

 

Lorsqu’il faisait très chaud, maman prenait son bel éventail en corne et dentelle, et elle l’agitait devant son visage, bouleversant sa coiffure ordonnée. C’était pour moi un pur émerveillement de la voir ainsi se venter avec élégance, tandis que ses mèches blondes virevoltaient autour de son visage.

 

Après une journée bien remplie, je prenais avec plaisir la tasse de café noir recouvert d’une épaisse mousse et je dégustais avec plaisir le délicieux breuvage. Chaque fin de journée ce moment était un pur réconfort et me libérait de toutes les tensions accumulées dans la journée.

 

Puis, lentement, je me dirigeais vers l’épais fauteuil carmin, je mettais le massage détente en route et je me reposais avec bonheur des kilomètres parcourus.

 

Le dimanche mamy et moi, nous allions faire une promenade chez la Marie-Louise. Elle me servait un grand bol de lait chaud, qu’elle venait de traire, avec du chocolat et une tartine de confiture d’abricot. A son mur trônait un affreux crucifix qui me terrorisait. Mamy m’expliquerait un jour qu’il représentait la religion catholique et le petit Jésus. Est-ce pour cela que je suis athée ?

 

Et zut, encore une tuile, l’évier est bouché et j’ai beau m’acharner avec la grosse ventouse, pas moyen de faire remonter ce qui obstrue  mon évier. Je tempête et je rage, mais l’évier reste bouché.

 

Sur la table un beau vase de porcelaine peint à la main dans lequel j’ai arrangé un joli bouquet de roses de mon jardin. J’adore méditer face à ces beautés que m’offre si généreusement la nature.

 

Dans ma chambre sur ma table de chevet trône la sculpture d’une mouche de la sculpteur Andrée Honoré. Cette merveilleuse sculpture est sans aucun doute la plus belle preuve de notre amour à mon mari et moi, rien ne m’apaise mieux que cette horrible créature dont les yeux vides sont pour nous emplit d’un amour infini.

 

Maridan 29/02/2016



01/03/2016
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