Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

atelier du 8/01/2014

1)      La spiritualité est avant tout un regard porté vers soi et vers ce qui nous entoure. Sur les fondements de ce à quoi nous aspirons ? Sur ce qui nous pousse à agir. Et surtout sur ce que sont nos besoins vitaux ?

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2)      Elle était là ! couchée dans ce tableau, une chevillière lui enserrait la cheville, et la tenait prisonnière de ce lit gigantesque. Il n’y aurait pas de pardon pour lui. Autrefois, sa sagesse légendaire l’aurait retenue, elle aurait oublié sa vengeance. Mais le courroux qui lui serrait les entrailles donnait à son caractère flamboyant, mille et une raisons de chercher à le punir. Elle, le regarde tandis qu’il tente de séduire la petite soubrette. La pauvrette court pour lui échapper. Mais le soudard l’a rattrapé par son petit tablier de dentelle blanche.

 

Lorsqu’elle était morte, à la suite de ses coups, il avait échappé au châtiment en parlant d’un voleur qui se serait introduit de nuit, et aurait tué sa pauvre femme. Son mariage avait été arrangé entre les deux barons, et il lui avait procuré une vie de malheur avec un époux grossier et inculte. Il se croyait spirituel et n’était qu’un fat pétri d’orgueil. Elle avait tenté d’en parler à son père qui l’avait renvoyé chez son époux. Les terres qu’il avait reçues pour sa dot suffisaient à son bonheur. Quant à sa pauvre mère, elle était morte en couche. Aucun secours à attendre de ce côté non plus.

 

Le jour se lève sur un matin glacial. C’est un temps idéal pour se venger. Autrefois, elle aimait ces matins-là. Elle allait vers la plage et savourait le sable fin qui glisse entre les doigts et qui les glace. Derrière la fenêtre du donjon, où elle avait été emprisonnée après avoir été vendue contre un lopin de terre, elle avait eu mille projets d’évasion, du moins en pensées. Elle avait rêvé à cet homme qu’elle aimait en secret, le fils du charpentier, un solide gaillard qui lui souriait chaque jour, avant qu’elle ne disparaisse dans ce maudit château.

 

« Je le regarde s’éloigner, silhouette évanescente d’un passé que je ne retrouverai plus. Dans les méandres de cette non-vie, je vais à droite à gauche, maudissant ce mariage inique et ce fourbe dont je vais me venger. »

 

Ce que l’on découvre nous remet en question, et c’est ce que j’avais découvert grâce au père Gérard qui m’avait conduite ici, dans les limbes de ma non-vie. J’étais morte, mais encore ici. Je décidai de commencer à œuvrer pour rendre fou ce sale type. Il avait épousé une autre femme qui comme moi, finirait par mourir si je ne faisais rien. Je me servis pour l’impressionner du grand miroir de sa chambre. Il aimait s’y mirer lorsqu’il violait les jeunes paysannes trop jolies.

 

J’attendis la nuit noire, et je lui apparus. J’espérais le terroriser. Or, à ma vue, il éclata de rire. La rage s’empara de moi. Je décidais d’attendre qu’il ait fini de cuver son vin. Car le breuvage lui donnait un courage qu’il perdrait lorsqu’il serait dégrisé.

 

Le matin, il se leva avec un terrible mal de tête. La soubrette qu’il avait violée la veille était là ; fort courroucée. Elle allait faire le ménage de fond en comble. Lui n’avait rien vu venir. Elle passait le balai comme, on cogne et quand elle arriva dans son dos, elle lui asséna un grand coup, avec le couteau qu’elle venait de débarrasser. Livide, il sentit sa vie qui le quittait :

« À moi, la garde ! Pauvre folle, tu vas mourir ! »

« Sûrement pas, mon mari m’attend déjà devant les portes du château. Il a envoyé les gardes à la recherche d’un voleur. »

« Tu seras maudite ! »

« Qu’importe ! La vengeance m’aura été bien douce. »

 

Dans son tableau, l’affreux la rejoint. Et bien, mon ami, vous voilà bel et bien occis à présent. Quel effet vous fait votre mort ? »

« Aucune, nous allons reprendre à présent, nos jeux matrimoniaux. »

« Pauvre sot que vous êtes, par vos actions vous allez gagner l’enfer ! Voyez comme le chat empoté se moque de vous ! C’est qu’il sait qu’à présent vous êtes son nouveau jouet. Quant à moi, il me faut rejoindre les étoiles. Alors, adieu scélérat, je ne vous souhaite que du malheur ! »

 

Dans le donjon du château, la soubrette est partie délivrer la nouvelle châtelaine et à elles deux, elles ont construit une jolie fable où un voleur serait revenu dans la nuit et aurait occis le pauvre Baron. Soyez vigilants, messieurs les puissants, car il arrive que les pauvrettes se vengent.

 

Maridan 8/01/2013

 



08/01/2014
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