Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

l'atelier du 16/10/2013

Il était une fois dans une ville dont le nom a disparu, une vieille horloge qui sonnait à chaque heure un tocsin entrainant. La musique que diffusait cette horloge avec ses vieilles cloches,  vous faisait vous sentir si vivant, que bien des couturières sortaient leurs aiguilles avec jubilation, brodant des heures entières en chantant, tandis que d’anciens coureurs de jupons accrochaient du regard les talons des jeunes filles qui passaient là. Quant aux jeunes filles, elles ne parlaient que garçon, couture et avenir.

 

Dans cette jolie petite ville, il n’y avait qu’un seul et unique clochard. Celui-ci avait décidé très tôt que le travail était une mauvaise chose. Quand il voyait les ouvriers répandrent du goudron sur les jolis chemins de pierre, il prenait avec colère son parapluie, et courrait leur distribuer quelques coups bien sentis. Puis ravis de sa bonne blague, il s’en allait souriant à pleine dents vers sa chère forêt.

 

Un jour un gros camion rouge arriva dans la bourgade, le chauffeur un vilain trouble-fête était venu livrer du ciment pour construire une nouvelle mairie qui porterait à sa tour une nouvelle horloge. Lorsque le pauvre vieux raconta à son ami le cerf l’offense que la ville s’apprêtait à faire à leur vieille amie l’horloge, le cerf brame si fort et si loin que tous les habitants se demandent ce qui a bien pu provoquer la colère de l’animal.

 

Un escargot bien plus malin que les autres alla voir le clochard. 

 

« Dis-moi l’ami, ne pouvons-nous pas empêcher ce crime ? »

« Bien sûr que si, mais je ne vois pas comment ! »

« Que dirais-tu de remplir le camion de ciment avec de l’eau. Ainsi quand ton chauffeur livrera sa cochonnerie, le ciment ne tiendra pas. »

« Tu en es sûr ? »

« Certain. C’est ainsi que nous avons pu empêcher mes amis et moi la construction d’une autoroute dans nos jardins. Les ouvriers ne comprenaient pas pourquoi leur ciment ne séchait jamais. Toutes les nuits mes amis et moi nous bavions dessus, et tous nos copains de la forêt se joignaient à nous et faisaient leurs besoins rendant ainsi le séchage impossible. Ils ont fini par choisir un autre tracé. »

 

Aussitôt dit aussitôt fait, le clochard appelle son amie la fée clochette lui demande un petit coup de main. C’est qu’au village on l’aime cette horloge. Alors, tous réunis les habitants et la fée à tour de rôle ont inondé les camions de ciment. Dès que le chauffeur s’arrêtait prendre un café, son camion était inondé. Finalement le maire a compris que jamais, il ne pourrait avoir sa nouvelle mairie, s’il n’épargnait pas la vieille horloge. Du coup le projet d’horloge fut abandonné.

 

Le village à l’horloge a disparu des livres d’histoire, mais certains prétendent que c’est le clochard et les habitants qui voulant qu’on les laisse en paix ont décidé de cacher leur belle horloge. Certaines nuits du côté de là-bas, on entend la cloche résonner et ces soirs là toute la ville danse. Comme quoi, le bonheur se cache souvent derrière les vieilles choses.

 

Marie-Christine 16/10/2013



16/10/2013
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