Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

l'atelier du 28/10/2014

Chaque nuit, elle rêvait qu'elle galopait loin du cirque dans la bruyère et la prairie enfin elle était libre.

Elle en avait assez de ces spectacles de cirque où elle devait danser en musique pour le plaisir des spectateurs. Du matin au crépuscule, elle était enfermée à l'intérieur. Elle n'en pouvait plus. Un jour si froid, la température avoisinait les -10°. 

Oui, elle voulait être libre et retrouver le repère de son âme, se rencontrer  et non se donner en spectacle. Elle prit alors une grande décision : aujourd'hui, elle s'échapperait, qu’importe ce qui lui arriverait. Elle allait être libre et s'éloigner de son horrible dompteur. Elle savait qui il était. Rien qu’un tyran.

Une petite phrase trotte dans sa tête. Cette joie mauvaise qui brillait dans ses yeux m'anéantissait . C'est une question de survie. Je ne peux plus le supporter. Alors je me casse, bon vent.

Elle s’élança soudain et partit au galop en suivant les ailes  d’un  papillon.  Les paysages défilaient. En peu de temps, elle arriva au bord de la mer. Les vagues battaient le flanc d'un grand navire imposant à 2 étages.

Devant cet océan déchaîné et sous l'effet de la brise du soir, elle fut parcourue d'un long frisson. Une envie primaire, sauvage s’emparait d'elle. Le bruit de l'océan l'assourdissait. Elle se mit à trembler, de tout son corps. Elle se sentit plonger dans l'inconnu. Tout devenait noir autour d'elle. Le silence l'envahit, puis l'obscurité.

Un marchand de fruits qui passait par là aperçut ce spectacle étrange : une sorte de cheval blanc doté d'une corne lui faisait face et semblait au désespoir. Oh moment magique, c’était une licorne.

Des années plus tard, dans un petit village de pêcheurs, une clochette résonna soudain.

Dans une maison,  une fenêtre s'ouvrit brusquement. Une femme se mit à chanter. Une foule s'amassa rapidement, captivée par ces mots semés au vent. Elle racontait l'histoire d'un marchand de fruits, il y a bien longtemps, qui était tombé fou amoureux d'une licorne. Le jour où il tint sa main pour  lui déclarer sa flamme

La conteuse stoppa net son récit. On ne connut jamais la suite. Mais il me rappela à cet instant mon père.



06/12/2014
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