Maridan-Gyres

La fée papillon

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La fée papillon s’était approchée en silence de la petite pharmacienne qui pleurait doucement. Elle se posa sur son épaule. Les yeux noyés de larmes se posèrent sur elle.

• Pourquoi un tel chagrin ? lui demanda-t-elle.
• Regarde mon visage et mes vilaines mains. Je suis couverte d’eczéma et je dois voir mon fiancé ce soir. Jamais il ne pourra me serrer dans ses bras ou seulement m’embrasser. Je vais lui faire horreur.
• Ne sois pas si négative, ce n’est pas si grave. Tu pourrais avoir une syphilis que je sache ! Cela ne t’empêchera pas de copuler avec lui. Crois-moi, les hommes ne s’arrêtent pas à si peu de chose. Tu n’auras qu’à te maquiller et tu pourras lui dire que tu t’es faite belle pour lui.
• Tu crois ?
• J’en suis sûre !

Rassurée par ces propos, la petite Léa retourne en courant à la pharmacie, il lui reste un peu de temps avant l’arrivée de son amoureux. Elle vient tout juste de terminer quand son ami Louis arrive. Il court vers elle et le voilà qui trébuche à l’entrée de la pharmacie. En même temps, une très grosse dame qui passe à côté de lui se met à rire et ne peut s’empêcher de péter de manière forte nauséabonde.

Cette fois, c’est un fou rire général dans l’établissement. Léa amusée regarde son chéri qui se relève dans les effluves de la matrone en plissant le nez avec dégoût. Furieux Louis la dévisage et lui dit :

• Et toi, tu trouves cela drôle ? Tu es vraiment stupide !

Consternée Léa voit son ami se retourner et quitter les lieux en râlant. Soudain, la sonnerie du téléphone fait un bruit épouvantable. Léa ouvre les yeux. Mon Dieu ! Quel rêve étrange ! Près d’elle, elle regarde son ami. Il s’est réveillé et lève vers elle un regard attendri.

Dehors, la neige noire brillait de mille feux. Cela n’empêchait pas les cigales de se régaler en mangeant des fleurs de Néolac. Les deux soleils s’étaient embrasés, la journée serait belle sur Protéus et c’est ce qui comptait.

La princesse du bois dormant

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La princesse Sonia a vingt ans, c’est une fort belle demoiselle, avec de très longs cheveux noirs et de beaux yeux bleus. Jusqu’à présent, elle a refusé toutes les demandes en mariage des princes des royaumes voisin du bois dormant.

Son père, le roi a réuni pour son anniversaire tous les notables du pays, ainsi que les fées, les cousines de son épouse trop tôt disparue. Il espère la voir choisir un époux parmi tous les jeunes gens qui auront vu l’affiche, qu’il a fait placarder dans toute la ville. La fête a démarré en fanfare et elle bat son plein lorsque soudain, toutes les lumières du palais s’éteignent.

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• Comment avez-vous osé ne pas m’inviter à la fête de ce soir ? Dois-je vous rappeler que je suis sa marraine ? Heureusement que j’ai vu ceci.

« À tous les cœurs vaillants, demain soir le roi organise une jolie fête d’anniversaire pour sa fille, la princesse Sonia du bois dormant. Si au terme de cette soirée, un jeune homme réussit à arracher un sourire et une danse à la princesse, elle deviendra son épouse. »

• Comment un père peut-il ainsi donner sa fille en pâture au premier rustaud venu ? Je dis, moi, que la princesse épousera celui qui sera capable de tuer le dragon de la montagne noire. En attendant, la princesse sombrera dans un sommeil pareil à la mort ainsi que tout le royaume. Seuls les hommes ayant décidé de combattre le dragon resteront éveillés. Alors qui veut tenter sa chance ?

Une quinzaine de mains se sont tendues. De jeunes hommes, pour la plupart bien mis de leur personne, princes ambitieux et orgueilleux, et un gueux. Ce dernier s’occupe de la porcherie du château.

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• Croyez-vous être capable de tuer mon dragon ? Qu’il en soit ainsi ! Vous partirez tous ensemble pour la montagne noire, dès ce soir. Vous avez jusqu’à minuit pour profiter de la fête. Ensuite, le royaume sombrera dans une nuit profonde et seule la disparition du dragon pourra le réveiller.

Consterné, le roi voit la fée disparaître dans un nuage de fumée noire. Les lumières se sont rallumées, la musique a repris. Inutile de dire que la princesse ne sourira pas ce soir. Elle n’aime pas les prétendants qui se sont avancés. Quant à ce gueux, c’est vraiment n’importe quoi. La fête continue, mais le cœur n’y est plus. À minuit, toutes les personnes présentes sombrent dans un sommeil profond. Seuls les quinze jeunes hommes restent éveillés.

• Si nous luttons ensemble, nous avons une chance d’en sortir vivant, dit le gueux
• Que nenni ! Je ne lutterai pas avec un domestique, je suis prince de Vespalie et je n’ai que faire de ton aide, j’irai seul.
• Tu as raison Richard, je te suis, qu’avons-nous donc à faire avec ce paysan !
• Bien parlé Éric, qui d’autre ira avec nous.
• Nous tous, s’écrient en cœur les douze autres princes.

En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, tous les princes s’éloignent et laissent le pauvre Matéo tout seul. Déçu, il rejoint l’écurie. Son cheval est bien vieux, mais malgré son âge avancé, il reste vaillant.

• Allons viens mon brave Atlan, nous allons combattre ce dragon, à cœur vaillant, rien d’impossible.

Atlan aime son maître, car il est bon avec lui, mais il doute fort de la réussite de son entreprise. Vasco son brave chien suit de loin le curieux cortège qui s’éloigne. Chemin faisant, Matéo croise la route d’une biche blessée.

• Oh la pauvre bête ! Et voici Matéo qui prend dans sa sacoche ce qu’il faut pour soigner l’animal. Il retire la flèche qui est dans sa cuisse et panse sa blessure. Il reconnait une flèche du Prince de Vespalie. Dix minutes plus tard, la biche se relève et remercie son sauveur.
• Si un jour tu as des ennuis, appelle-moi, je me nome Sibelle. Je viendrai à ton secours.
• Merci, Sibelle, je n’oublierai pas.

Vasco, Atlan et Matéo reprennent leur route. À la nuit tombée, il trouve un essaim de guêpes au sol avec une dizaine de flèches qui le traverse. Les princes, une fois de plus, ce sont amusés, sans respecter le monde des bois. Une fois de plus, Matéo met pied à terre, il ôte une à une les flèches, puis, il attache avec un bout de corde l’essaim à la branche d’un arbre.

• Merci mon grand ami, je suis Isalis, la reine des abeilles, tu viens de rendre un grand service à mes compagnes qui n’auront pas à rebâtir une maison pour m’accueillir. Si un jour tu as besoin d’aide, appelle Isalis et je viendrai t’aider.
• Merci, Isalis, je n’oublierai pas.

Et pendant deux jours, le jeune Matéo va aider, un renard, un serpent, un phacochère et tous lui font la promesse de l’aider le moment venu. Enfin, les amis arrivent au pied de la montagne noire. Vasco s’approche de son maître avec précaution, il le met en garde.

• Matéo, je sens ici l’odeur de la mort, les quinze prétentieux ne sont plus, je lis dans leur odeur les phéromones de la terreur. Ils ne sont plus. Le dragon les a terrassés.

• Tu en es sûr ?
• Absolument, la bête est là, tapie dans l’ombre, je la sens.
• Très bien, je vais appeler mon amie Isalis, peut-être, pourra-t-elle nous aider à la débusquer.

 Sitôt dit, sitôt fait. Une flamme énorme jaillit de la grotte devant eux, les abeilles poussent en avant le terrible dragon qui bien que soufflant des flammes ne peut les bruler dans son dos et les minuscules bêtes s’attaquent aux yeux du monstre.

Puis voyant la taille du dragon, Matéo appelle tous les animaux qu’il a aidé, et de la forêt surgissent les phacochère, les cerfs et les biches, les serpents et tout ce monde se liguent contre le dragon, le forçant à courir et à avancer. Les phacochères ont brisé ses ailes avec leurs défenses et il ne peut plus s’envoler alors, il crache son feu sans cesse. Finalement, arrivés au bout de la montagne tous les animaux, aidés du brave Atlan, poussent le dragon dans le vide et l’animal vient se noyer dans les chutes au pied de la montagne noire.

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Matéo remercie tous ses nouveaux amis et les invite à ses noces. Quelle n’est pas la surprise de la belle Sonia lorsque Matéo l’embrasse pour l’éveiller. Autour de son lit, elle voit des abeilles, des phacochères, des biches avec leurs cerfs et leurs faons, des serpents enroulés autour du baldaquin qui l’observe en sifflant. Elle n’a pas peur, car ils semblent inoffensifs. Puis, elle voit bien que tout ce petit monde témoigne un profond respect envers le gueux. Alors, émerveillée la belle du bois dormant lui dit :

• Si en aussi peu de temps tu as su fédérer tant de monde pour t’aider et apprendre à t’aimer, je suis certaine que tu sauras conduire le royaume de mon père et me rendre heureuse.

À peine a-t-elle prononcé ces mots que la fée noire apparaît.

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• Bravo ma nièce. Tu as réussi ton initiation. Comme je m’en douté, tu sais faire preuve de discernement. Je ne voulais pas que tu épouses un sot. Ce jeune homme a fait preuve de courage et d’abnégation en proposant son aide aux princes. Ces sots l’ont refusé. Ils en sont morts tant pis pour eux. C’est un bon choix, je te félicite de le prendre pour époux, et je vous souhaite d’être très heureux tous les deux.

 « Patience et longueur de temps font plus que force et courage ».

Matéo l’avait compris, en prenant le temps d’aider les autres, il s’était forgé de belles amitiés qui lui avaient permis de conquérir le cœur de sa belle. Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants, et tout le royaume connu une longue période de paix.

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La haine

Je te hais, créature de l’enfer

Tu es issue de la fange noire

J’ai dans la bouche le relent amer

Du piédestal dont je t’ai fait choir

Tu as pris la vie de mon amour

J’anéantirai toute ta vie

Tu hurles ta haine tous les jours

Sachant que c’est moi qui t’ai maudit

Au crépuscule de mes jours sombres

Je hurle la haine que me dévore

Je le sais seul au milieu des ombres

Alors que toi, encore, tu pérores

L’heure est venue infâme pourceau

De payer ton ardoise de sang

Je suis heureuse d’être ton bourreau

Et de t’entraîner vers le néant.

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Bleu

Bleu comme tes beaux yeux,

Bleu ce ciel, si radieux,

Bleu je t’appelle de mes vœux

Bleu je me noie dans tes jeux

Bleu comme l’océan face à eux

Mouvant, ronflant et facétieux

C’est comme une caresse bien bleue

Dans mon corps et mes cheveux

Bleue l’eau qui me berce de son mieux

Bleu l’horizon incandescent fabuleux

Bleu la main de l’avatar somptueux

Bleu le désir de mon cœur amoureux

Enfin le bleu d’un ciel orageux

bleu qui rend Courageux, aventureux

Contagieux est le charme du bleu

Bleu, comme un voile chaleureux

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Second bleu (épiphore)

J’ai le cœur emplit d’un bleu

Qui donne à l’âme le bleu

Tempo d’un ciel bleu

Caresse d’une main bleue

L’avatar, être naquit du bleu

Intemporel et virginal le bleu

Il nous emporte et transporte sur le bleu

D’un ciel vierge et encore bleu

Naissance au cœur d’une eau bleue

Pure et translucide en mélodie bleue

Porteuse de miracle cette vie bleue

Qui emporte et transcende le bleu

Vogue mon rêve bleu,

Libère moi de ce manque de bleu

Qui détruit à chaque seconde, la planète bleue

Au détriment de l’avenir de nos enfants en bleu