Maridan-Gyres

Pour décrocher son admission dans l'école Boulle, il avait usé d'un subterfuge. Cela lui avait ouvert la porte du célèbre établissement, mais cela ne garantissait nullement sa réussite en ce lieu.

Il était né un soir de Noël sur les bords d'une rivière étrange où sa mère l'avait abandonné.

Il était passé de l'orphelinat à une dizaine de familles d'accueil, pas souvent bienveillantes. Il avait un but, réussir sa vie pour leur prouver à tous qu'il valait mieux qu'eux.

Il apprenait facilement grâce à des moyens mnémotechniques. Son ambition était telle que rien ne lui faisait peur.

Il avait une passion dévorante et absolue pour les couleurs automnales. Il les peignait dès qu'il avait un instant de libre.

A force de travail, il avait réussi tous ses examens avec des notes hors du commun. Il était tombé fou amoureux d'une jeune femme cloîtrée par son père qui l'avait promise à l'un de ses compatriotes son aîné de 20 ans. 

Devant l'impossibilité de libérer son amour, il avait projeté de tuer son père, mais au dernier moment le courage lui avait manqué. 

Elle lui avait fourni les papiers de son frère qui lui ressemblait beaucoup. C'est grâce à elle qu'il était devenu un ébéniste reconnu dans le monde entier.

Il y a un mois, Elle s'était enfuie avec lui en Afrique. Ce matin, au bord de la vallée de Tsavoi, ils admirent un troupeaux de zèbres sans méfiance, alors que des lionnes s'apprêtaient à les attaquer.

Elle est fascinée, lui apaisé après des années d'errances scrute l'horizon. Demain est un jour nouveau. C'est celui de tous les possibles. Et tandis que les lionnes attaquent... Les zèbres fuient.

Lentement, elle se lève l'enlace et pose un baiser léger sur ses lèvres. Ils sont enfin libres et son ventre rebondi leur promet de joyeux lendemains.

Marc H.