Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Atelier 4 - 2021 - sujet 2

Tu avais huit ans, je préparais ton petit déjeuner pendant que tu rassemblais tes affaires dans ton cartable Ton grand frère était déjà parti au lycée avec ses camarades

 

D’un coup j’ai eu des céphalées, de la sueur une douleur violente dans la poitrine. Je suis tombée c’est bizarre, mais ce souvenir est resté gravé dans mon cerveau. J’ai vu un tunnel et une lumière blanche qui m’attirait. J’avais envie d’y aller, mais une nymphe, avec un ange me signala que ce n’était pas le bon moment.

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C’est drôle mon âme était au-dessus de toi… tu pleurais et je voyais mon corps recroquevillé au sol

 

D’un coup tout est devenu noir, je ne me rappelle de plus rien .

Je me réveille tout est sombre, j’entends des voix autour de moi.

 

« Elle s’enfonce dans le coma, nous allons la perdre. »

 

Je suis terrifiée, car j’entends tout, mais impossible de bouger, d’ouvrir mes yeux aucun son ne sort de ma bouche, je suis aphasique.

 

Richard, mon mari, est à mes côtés. Je sens sa présence, il pleure, il est désemparé. Je suis terrorisée, emmurée dans mon corps… je désire bouger mes doigts faire un signe que je suis présente, mais mes gestes sont inexécutables.

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Tous les jours, je suppose que c’est le matin. Des soignantes me font la toilette, elles me parlent, mais comme je ne communique pas, elles discutent entre elles. Je connais leurs problèmes de couple, leur vie sinon le reste du temps, j’entends un drôle de son. Celui d’une machine en continu ainsi que des bip bip. Cette atmosphère m’accoutume aux bruits répétitifs qui effacent ma solitude. Je sais qu’on me maintient en vie grâce à ses appareils. Je suis réconfortée.

 

Le médecin passe chaque jour. il appuie sur mes bras, mes jambes pour voir mes réactions. J’aimerais tant bouger, mais rien. Il y a plusieurs personnes dans la pièce, elles dialoguent entre elles en employant des termes médicaux que je ne comprends pas. Elles me considèrent comme un objet, un cas désespéré.

Un jour, j’entends les médecins qui demandent à mon mari l’autorisation de débrancher le respirateur artificiel qui me maintient en vie, car il n’y a plus d’espoir.

C’est vraiment horrible… que faire ? J’ai envie de hurler, tout mon organisme lutte, mais personne ne voit rien. Je suis immobile, comme pulvérisée de l’intérieur. Je panique, j’ai peur de ne pas revoir le visage de mon mari, de mes deux garçons… autant de prostration ; de tourments

Mon corps est comme une pierre lourde, cet état est insupportable. C’est à ce moment-là de désespoir total que je me suis réfugiée dans la religion en implorant mes anges de venir à mon aide.

 

Le miracle s’est produit lorsque mon mari a refusé de débrancher le respirateur. Lui seul avait l’espoir de mon réveil. Son amour, sa présence m’ont réconfortée.

 

Ouf ! J’ai un moment de répit. Je souhaite vraiment montrer un signe, émettre un son pour enlacer mon mari et chérir mes enfants. Leur détresse, leur chagrin me brisent. 

 

Les soignants ne comprenaient pas la réaction de mon mari. Son désir de prolonger mon état comateux. Pour eux, je n’avais aucun espoir de sortir du coma ; c’était vraiment dur et désespérant d’entendre ces paroles dures sans pouvoir réagir.

 

Mon état psychologique se détériore, je suis prise de nostalgie, d’impuissance je sens la présence de Richard à mes côtés. Je suis anéantie, ma douleur psychologique est insoutenable. Soudain, j’entends mon mari crier :

 

" Elle a une larme au coin de l’œil, elle me comprend ! "

 

Plusieurs soignants sont venus à mon chevet

Une larme m’a sauvée petit à petit mes membres sont revenus à la vie et après des mois de rééducation, j’ai pu enlacer l’homme de ma vie ainsi que mes enfants adorés.

 

Varidani



13/03/2021
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