Maridan-Gyres

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Atelier 6 - 2022 - sujet 2

 

Le Réveil

Atelier 6/2 – Sujet 2

 

 

-      Mais qu'est-ce que vous faites dans mon lit ?

-      Je pourrais te retourner la question !

 IMG_20220413_222057.jpg

Je venais juste d'ouvrir les yeux.

À côté de moi, une jolie brune me regarde, allongée sur ses coudes, les jambes relevées, un

grand sourire aux lèvres

 

  • Où suis-je ?
  • Dans ma propriété.

 

Je me redresse, écarquille grand les yeux. Le lit est immense, la pièce très lumineuse avec ses grandes baies vitrées ouvertes sur la mer.

La décoration des lieux est futuriste, j'ai l'impression d'être dans un film.

 

  • Comment ai-je atterri ici ?
  • De ton plein gré, ou presque
  • Je ne me souviens de rien
  • C'est normal, avec tout ce que tu as avalé
  • Mais qui êtes-vous ? 
  • Tu le sauras peut-être un jour en attendant, tu peux m'appeler BARBARELLA.

 

Je me redresse, sors du lit, découvre la pièce, la grande cuisine américaine, deux flûtes de Champagne, une bouteille à demi vide traînant sur une table basse à côté de pochettes de vinyles

Je regarde à gauche, à droite, j'ai une irrépressible envie de prendre une douche :

 

  • Tu cherches la salle de bains ?
  • Oui
  • Au fond à gauche, les serviettes sont dans le placard de droite.

 

J'arrive devant le lavabo.

Les murs sont couverts de miroirs, du sol au plafond, et horreur, je découvre dans mon dos sur mon omoplate gauche un papillon multicolore aux ailes déployées :

 

  • BARBARELLA, C'est quoi cette bestiole dans mon dos ?
  • Cette bestiole est un caligo placidianus du Pérou, mais tu peux l'appeler papillon hibou si tu préfères
  • Enlevez-moi ça tout de suite
  • Mais je ne peux plus, c'est un magnifique tatouage que tu devras garder en souvenir de moi, ma signature en quelque sorte
  • C'est vous qui m'avez fait ça ?
  • Hélas non, je n'ai pas ce talent, c'est mon ami Francis, le tatoueur, il a sa boutique sur le port, juste à côté du bar ou tu m'as draguée
  • Dragué ? Mais je ne vous ai pas dragué !
  • Allons Antoine, tu as la mémoire courte
  • Je ne me rappelle pas. Comment avez-vous  osé ? Vous êtes un monstre
  • Tu ne disais pourtant pas ça cette nuit !
  • Et comment savez-vous mon nom ?
  • Tu étais bavard hier soir, Antoine, très bavard, et tu avais l'air de bien t'amuser

 

Je sors de la salle de bain, prends le couloir à gauche, remarque un grand tableau horizontal avec un alignement de photos d'hommes, jeunes, avec des dates, des noms, des étoiles… je m'approche et me reconnais en dernière place

 

  • Oui oui, c'est bien toi !
  • Mais qu'est-ce que je fais là ?
  • Comme les autres. Toi, tu as ton tatouage, moi

      je garde ton portrait en souvenir

  • Mais vous n'avez pas le droit !
  • Tu veux te plaindre ? Mais à qui ? Je ne fais  rien de mal, ce sont juste des clichés  personnels
  • Et ces étoiles ?
  • Ça, ce sont mes notes. Je ne t'ai pas encore noté, mais, rassure-toi, tu devrais avoir la moyenne…
  • Je veux rentrer chez moi !
  • Oui, tu vas rentrer chez toi, mais d'abord, profite, viens sur la terrasse, il fait un beau soleil, nous allons prendre le déjeuner.

 

BARBARELLA appuie sur une télécommande, la baie vitrée s'ouvre, nous sortons sur la terrasse qui domine la mer.

Quelques marches à descendre, je découvre une splendide piscine à débordement.

Une table est dressée, ornée d'une grande corbeille de fruits.

La belle frappe dans ses mains, un majordome en tenue blanche arrive, un plat de langoustes à bout de bras.

 

  • Antoine, il est déjà treize heures, langouste et homard pour démarrer la journée, ça te convient ?
  • Madame BARBARELLA, s'il vous plaît, laissez-moi rentrer chez moi…
  • Pas tout de suite, grand fou. Tu imagines le nombre d'hommes qui rêveraient d'être à ta place en ce moment ?

 

J'ai dû rester. J'ai nagé, mangé les crustacés, admiré la vue et mon hôtesse qui me dévorait des yeux.

Quand j'ai porté à mes lèvres la tasse de café que le majordome me tendait, j'ai soudain senti le paysage tourner, tourner…

Et je suis tombé dans l'herbe.

 

Je viens de me réveiller.

Le réveil marque 7h.

Je suis dans mon lit, dans mon appartement de vacances.

Arrivé dans la salle de bains, je me contorsionne devant la glace pour constater que oui, le papillon est bien là toujours sur mon épaule.

Je prends une grande douche, file vers la machine à café et aperçois sur la table une petite enveloppe avec une fine écriture

J'en sors une carte en bristol avec quatre mots et un nom :

 IMG_20220413_223206.jpg

« Merci pour ce moment. »

 

 

 



13/04/2022
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