Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Atelier 8 - 2022 - sujet 4

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La chétive fée virevolta, battant furieusement de ses petites ailes délicates dans les airs. Son coeur tressautait fortement dans sa poitrine, si fort qu'il lui sembla qu'il pouvait se détacher à tout moment. Elle porta sa main gracile contre elle, comme pour essayer de se calmer. Sans succès.

Alors qu'elle tentait de reprendre une respiration normale, son souffle s'accéléra quand elle aperçut sa vieille amie apparaitre, un livre à la main, de derrière une des arches de la bibliothèque. L'ancienne traversa la pièce d'une démarche chaloupée, devenue lourde par les années.

Le visage livide, la fée fit un effort phénoménal pour ne pas trahir sa présence, retenant sa respiration un court instant. Elle se sentait atrocement coupable de ce qu'elle allait faire dans les prochaines minutes et la boule qui prenait de l'ampleur dans son ventre en témoignait. Revoir ce visage était comme revoir un mort, elle avait tiré un trait sur cette époque, et pourtant les souvenirs liés revenaient au galop la hanter.

À contre coeur, elle resta dissimulée derrière un gros livre poussiéreux. Son imagination s'échappa un instant, ce qu'elle s'était pourtant interdit de faire, et commença à tracer un chemin différent de celui dans lequel elle s'était engagée, un chemin mystérieux, effrayant sans doute, peut être dangereux mais infiniment plus sur pour elle. "Le droit chemin" comme lui rappellerait un certain ami si elle lui faisait part de sa vision. 

Cependant, elle balaya ces illusions d'un revers de la main. Pas moyen qu'elle abandonne après tout ce qu'elle avait entreprit pour réussir son coup. Toutes ces semaines de préparations n'allaient surement pas être vaines.

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Elle entendit au loin un claquement de porte suivit de deux tours de clés. Cette habitude lui rappela le bon vieux temps... Un temps certes magnifique mais aussi un temps qu'elle voulait révolu. On n'arrivait à rien en restant ancré dans le passé. C'était pour le moins ce en quoi elle tentait de se convaincre.

Désormais sure d'être seule, elle sortit de sa cachette en déployant ses ailes de libellule et attrapa un des pans du rideau épais qui parait les vitraux. D'un coup sec et précis, elle le tira, faisant grincer la tringle. Une lumière jaunâtre illumina la pièce, la dévoilant à ses yeux verts. Son regard passa douloureusement sur chaque étagère de la salle poussiéreuse qui sentait les vieux livres et la peinture. La lumière solaire du matin embellissait encore plus cet endroit qui appartenait à un passé dont elle devait se détacher.
 
Diplodocus


15/05/2022
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