Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Atelier du 10/03/2015

1/ Ronde de mots

L’attente est rythmée par le chat qui ronronne. Tout est absence de contrainte dans ce décor ludique et facétieux où, depuis la veille, les housses de chaises ont changé, comme l’emplacement des meubles. Et s’il fallait recommencer, encore et encore pour, à jamais, briser l’attente, l’inertie délétère de la monotonie quotidienne ? N’est-ce pas cela, la clé de toute vie ? Faire de chaque jour un étonnement, une surprenante évidence.

 

2/ Le conte

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Je vous parle d’un pays disparu depuis longtemps, où l’amour était la seule monnaie d’échange, où les avares n’avaient d’autre satisfaction que celle d’amonceler d’énormes tas de fleurs.

 

Y régnaient un roi et une reine absolus de beauté et de bonté qui rendaient les jours de leur peuple plus comblés que jamais.

Leur vint un fils, magnifique et béni de tous, auquel ses parents donnèrent pour marraine une colombe magique, qui volait si haut qu’elle traversait les nuages, ce qui faisait rire le Petit Prince aux éclats. Un jour, afin que son filleul ne soit encore plus fort, la colombe alla jusqu’à trouer le ciel. De cette brèche ouverte, de cette plaie devrait-on dire, descendit alors un autre oiseau, tout joli, tout gentil, de prime abord, mais qui laissa tomber sur terre un rameau d’argent.

Comme il scintillait ce rameau !

 

Comme il faisait oublier et l’amour et les fleurs ! Le roi l’aperçut le premier et s’en empara, le contemplant fasciné.

 

«  Offre-le-moi, dit la reine ! J’en ornerai mes cheveux. » Le roi faillit accéder à son désir, au nom de l’amour, mais quelque chose d’irrépressible le retint, qui l’en empêcha.

 

« Je t’aime, répondit-il à la reine, mais je ne sais pourquoi, je ne le puis. »

« Dans ce cas, donne-le à notre enfant », lui dit la reine.

Mais là encore, le roi ne put se séparer du rameau d’argent.

Alors la reine dit au roi :

«  Puisque ce rameau t’est plus précieux que tout, c’est qu’il t’est plus précieux que moi et que notre enfant ! Adieu donc, retrouve-nous parmi les fleurs qui jusqu’à présent étaient notre seule fortune ».

Et la reine et le Petit Prince disparurent au cœur des roses et des tubéreuses qui foisonnaient de partout dans ce pays jusqu’alors heureux.

Le roi, désespéré, s’effondra de douleur ! Rien n’apaisait son chagrin. Un jour, il se tenait, prostré sur son trône, avec à son côté, le rameau d’argent scintillant, quand un roucoulement attira son regard. La colombe magique était redescendue d’au-delà du ciel.

« Tiens, colombe, emporte ce rameau d’où il est tombé. Car je sais maintenant qu’il est des trésors bien plus grands que hélas, j’ai perdu à jamais. »

Et la colombe saisit dans son bec le rameau d’argent et s’envola haut, très haut, au-delà des nuages et plus haut que le ciel.

Ce fut alors que surgirent de l’immensité fleurie, la reine et son enfant. Ils cheminèrent au-devant du roi qui les étreignit avec des larmes de joie.

Et le royaume redevint ce qu’il aurait toujours dû être.

 

 

Maryse 10/03/2015



31/03/2015
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