Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Atelier N°7 du 21/03/2016

1°) La mer

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Le goéland intrépide

Promène son port altier

Il nous fixe d’un regard vide

Et déçu, finit par s’envoler

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La vague scintillante

S’enroule, va et vient

Dans une valse lente

Qui me happe et me retient

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Farouche, la mouette s’élance

Au son du ressac envoûtant.

Un petit rat, avec aisance

Vole un croûton vieillissant.

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lllustration Maïté

Le ciel moutonne quelques nuages blancs

Tandis que le vent se lève, et c’est navrant

Car j’ai froid, moi qui guettais le gourmand

Plaisir partagé d’un hiver finissant.

 

*****

 

2°) Instants mer

 

La plage en cet après-midi de mars, j’y suis venue pour écrire, car c’est le meilleur endroit, pour moi, pour laisser venir les mots. Les mots filent si bien au bord de l’eau. L’eau qui lave tout. Le temps qui passe. Les maux qui encombrent et qui souvent se vident au fil du stylo qui les posent sur la page blanche

 

Aujourd’hui, il y avait des goélands, mais pas seulement. Deux ou trois mouettes et totalement incongrus en cet endroit, une tribu de rongeurs. Petits rats facétieux qui avaient repéré avant notre arrivée les bouts de pain disséminés çà et là par quelques promeneurs heureux d’attirer près d’eux les oiseaux de moins en moins peureux.

 

J’ai bien tenté de saisir, avec mon appareil photo, ces animaux facétieux, mais sans grand succès. Heureusement, Maïté ma campagne d’écriture, bien plus patiente que moi, avait su saisir quelques-uns de nos petits compagnons et pu capter sur certains clichés leur espièglerie.

 

Le froid qui commençait à nous gagner nous avait poussés à rejoindre le Méryl pour y prendre un bon café.

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Le ciel avait pris une teinte bleue grisée et les nuages plus nombreux s’étaient dilués. Du coup, la température avait chuté, mais rien ne semblait vouloir endiguer le flot des mots trop longtemps retenus.

 

Glisser avec volupté sur la page, je ne connais rien de plus apaisant et quand soudain elle s’illumine sous la caresse d’un rayon de soleil c’est encore mieux.

 

« Il y a le ciel, le soleil et la mer… » chantait en d’autres temps l’artiste François Deguelt et comme c’est vrai qu’avec un tel trio on part toujours gagnant. Rien de plus salvateur que le bruit des vagues qui s’échouent à nos pieds ; tandis que goélands et mouettes font leurs vocalises. Le sable en cette saison est souvent humide. Il semble de pierre, mais aussitôt que le soleil brille, il devient aérien et virevolte au gré des vents qui l’entraînent dans une folle farandole.

 

J’aime vivre ici, où toute la nature exulte, et ce malgré une urbanisation qui ne cesse de s’étendre. À ce moment précis, j’observe le passage des oiseaux dans le ciel. Le vent est tombé et à nouveau, je sens le soleil qui apaise mes douleurs osseuses. Mes mains, de plus en plus douloureuses, sont toutefois très heureuses de reprendre du service. Eh oui, elles arrivent encore à serrer un stylo. Certes mon écriture a perdu de son élégance et de sa régularité, mais qu’importe, tant que j’arrive à me relire, il est important de continuer à déverser tous ces mots qui m’encombrent, s’agitent en moi parce qu’ils meurent d’envie de nourrir ce nouveau cahier. Alors voilà le plaisir que me procure une sortie à la plage.

 

3°) Logorallye

 

Devant notre table, deux palmiers montent la garde. C’est une première journée de printemps. 19° annoncés ce matin. Mon sac à dos posé à mes pieds et la table illuminée par le soleil, je suis bien. Mon téléphone sonne et l’écran affiche un superbe nénuphar. Preuve que c’est ma copine Béa qui vit à Giverny qui appelle. Je décroche et j’entends, derrière elle, les rires des bécasses qui l’accompagnent.

 

Une fois de plus, elle tente de m’entraîner dans une sortie entre filles. Menu : rires hystériques toute la soirée, gogo danseurs et ragots sur leurs maris respectifs. Le tout arrosé d’alcool à gogo. Bref l’horreur pour moi.

 

-         Ma chérie, si tu voyais le marin qui s’effeuille en ce moment, tu tomberais en pâmoison. Il a un buste de ouf. Des rires et une cacophonie incroyable font écho à sa tirade.

-         Désolée poulette, mais moi je préfère le calme de la mer. Écoute le chant des oiseaux.

-         Tu me gaves avec tes piafs, viens nous rejoindre, on s’en moque de tes goélands. Y’en a marre de ton exil dans le sud.

-         Ce n’est pas un exil, ma puce. C’est une respiration !

-         Tu parles ! Pour une fois qu’on fait toutes le déplacement pour venir te voir à Montpellier, pas moyen de te sortir du nid.

-         Venez à la maison après votre soirée, je vous ferai       ma soupe à l’oignon.

-         Tu es un vrai chameau ! On t’aime plus.

-         Même pas peur ! À tout à l’heure.

 

Maridan 21/03/2016



23/03/2016
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