Atelier 2 - 2024 - Sujet 1
Ce matin je me suis éveillée dans une chambre étrange qui semblait avoir été conçue pour que j’y atteigne le Nirvana. Une profusion de livre à lire, un lit ouvrage qui donnait l’envie folle d’y plonger afin de vivre les aventures qui y étaient contées…
Me coucher sur les mots … pour mieux coucher les mots, rien de tel quand on manque d’inspiration me disais-je, ne sachant pas comment j’avais atterri dans cette pièce plus que surprenante, je me levai de ma couche singulière pour étudier plus en détail ce lieu fantastique qui éveillait en moi le même mélange de joie, d’excitation et de curiosité que celui que l’on peut ressentir lors d’un matin de noël à l’idée de découvrir ses cadeaux.
Question cadeaux me voilà servie rien ne pouvait me rendre plus heureuse que de me retrouver dans cette véritable caverne d’Ali baba littéraire avec cette odeur de vieux cuir mélangée, à celle de la poussière du papier.
Alors que j’étudiais les rayonnages remplis de livres d’aventures, de romans et bien d’autres genres, je me demandai qui avait bien pu avoir l’idée de concevoir un tel endroit ? Comment s’y était-il pris pour construire tout cela et pour regrouper autant d’ouvrages ? Et puis surtout pourquoi construire une telle pièce ?
« Euh…. Mais dis donc où suis-je en fait ? »
« Suis-je bel et bien réveillée, est-ce que je rêve ? Suis-je dans un manoir, une maison ? Dans quelle ville ou village la bâtisse se trouve-t-elle ? Est-ce que je suis en France ou à l’étranger ? Papa, Maman vont s’inquiéter de ne pas m’avoir vue rentrer. En plus j’ai rendez-vous avec Caro pour aller fouiner à la brocante de Laroque ; Oula ! C’est bien mignon tout cela mais je ne veux pas qu’ils s’inquiètent de ne plus me voir ! Comment sort-on d’ici ? »
Soudainement saisie d’une peur irrépressible de rester enfermée dans cette pièce malgré mon émerveillement, j’entreprends de chercher à ouvrir la porte. Je me dirige vers cette grande et magnifique porte en bois dont l’essence arbore un magnifique brun teinté de reflets dorés, ciselée dans toute sa longueur de cadre saillant, accueillant de superbes volutes dansantes. J’allonge ma main vers le bouton de la poignée puis commence à tourner celle-ci à gauche puis à droite, voyant que rien ne se passe, je commence à tirer dessus à l’aide de mes deux mains et bras pour l’ouvrir. Rien à faire elle reste bloquée, je tente de la tirer encore plus fort en me reculant sans lâcher prise, tout en abaissant mon centre de gravité, mais, toujours rien à faire, je suis enfermée et la porte se troue être verrouillée. Evidemment il n’y a pas de clef. Ça m’aurait étonnée…
Je m’exprime à voix haute en regardant le plafond comme pour parler à un dieu que l’on croit être aux cieux :
« Ok !? C’était super sympa de me réveiller ici, mais là, ce n’est plus vraiment très drôle ! Faut que je m’en aille maintenant car on m’attend vous savez ?! »
J’attends quelques secondes dans le silence le plus total, debout là, dos à la porte, le lit en face de mo,i entourée de cette multitude de rayons remplis de livres situés de l’autre côté du lit, sans avoir aucune autre vue possible que celle de tous ces ouvrages. Je me tiens ici, le visage tendu vers le plafond à attendre, les bras ballants, me sentant quelque peu inquiète, et effrayée de rester coincée dans cet endroit (certes superbe), sans pouvoir prévenir les miens d’où je me trouve. Angoissée de ne pouvoir avoir de contact avec qui ou quoi que ce soit ; je laisse dans ce long silence, mon angoisse de l’enfermement s’évanouir un peu, les yeux toujours rivés au plafond, voir si quelqu’un me répond de nulle part, comme dans un film à frissons, mais rien…. Même pas une voix divine…
Quelque peu dépitée, je sors de ma posture pour m’avancer vers le lit, totalement désappointée, je me laisse choir les fesses les premières sur ce matelas de page puis, je me redresse pour m’asseoir sur le bord du lit en me courbant pour poser ma tête dans mes mains. Toute désolée d’être enfermée dans une si belle pièce sans savoir pourquoi et à quelle fin. Je me demande comment de l’émerveillement le plus grand, je suis passée à me retrouver confrontée à la plus grande de toutes mes peurs, celle de l’enfermement dans toutes ses formes, celle qui vous prive de toute liberté qui vous coince là et vous fige dans le temps, celle qui vous empêche de vous exprimer et paralyse votre corps tout entier, mais surtout celle de ne pas pouvoir retrouver ma famille et mes amis.
Comment serai-je à la fin de cette drôle d’histoire ? Vais-je pouvoir finir par sortir d’ici et comment m’en sortir pour enfin retrouver les miens. Qui, et pourquoi m’a-t-on propulsée ici ? Ça doit être un rêve mi-merveilleux mi-cauchemardesque, mais il ne peut en être autrement c’est un rêve.
Soudain, alors que je fixe la succession de pages qui composent mon matelas, je vois sortir d’en dessous du lit une petite voiture décapotable en boîte d’allumettes avec des roues en bouchons de liège, occupée par une bande de souris joyeuses et festives, qui déboulent tout en chantant et rigolant. L’une d’elle se retourne vers moi, la voiturette fait un demi-tour en manquant de faire un tonneau pour se garer face à moi. C’est alors que des 4 petites souris présentes, celle qui m’a repérée s’adresse à moi :
« Salut toi, c’est toi la nouvelle ?! Ça y est tu es enfin arrivée ! »
« Comment ça je suis enfin arrivée ?! » Lui répondis -je étonnée de ces propos.
« Ba oui ça fait un moment que l’on t’attendait, Mr Bat nous avait averti de ta visite, en tous cas nous on est bien content d’enfin pouvoir te rencontrer. Moi je suis Squeeze enchantée et toi comment t’appelles-tu ? »
« Comment sort-on d’ici ? Et puis attends, qui est Mr Bat, et comment suis-je arrivée ici et pourquoi, est-ce que tu peux m’expliquer ?! Parce que là, je ne comprends plus rien à rien. »
« Tu es ici pour découvrir ton potentiel caché et ton imagination, ici tout y est pour que tu exprimes enfin tout ton potentiel intérieur. »
« Mais quel potentiel ? Quel intérieur ? J’adore les vieux livres c’est vrai, mais je n’ai pas le talent pour écrire, moi je veux juste sortir de cette pièce et rentrer chez moi. »
« Tu sais cette pièce n’est pas une prison, la seule vraie prison est en toi, la clef est en chacun des livres présents ici. Pour trouver la sortie, inspire toi de l’un d’entre eux et écris une histoire, écris ton histoire ; peu importe ce qu’elle raconte, l’important est, que tu te laisses aller, tu es pleine d’imagination tu sais, et tu as tans de choses intéressantes à dire, alors laisse toi aller, ainsi tu pourras rentrer chez toi, mais n’oublie pas, une fois là-bas, de continuer à écrire et à lire, car dans les livres non seulement du savoir tu trouveras, une foule de mondes différents et des rêves auxquels, tu peux comme par magie donner vie. Alors amuse toi, ris et partage avec le monde ta vision, fais comme nous amuse toi, la vie est trop courte alors exprime toi. »
Sur c’est mots, la bande de souris joyeuses repris sa route en se glissant sous la porte.
C’est un peu décontenancée et perplexe par cet entretien, que je me dirigeai vers le bureau ; je tirai le siège puis m’installai dessus. Je pris la plume rangée dans son encrier, attrapai une feuille et commençai à écrire la drôle histoire que j’étais en train de vivre.
Alors que je venais de rédiger mon deuxième paragraphe une sensation de lourdeur et une très grosse envie de dormir se mit à m’envahir, mes yeux devinrent de plus en plus lourds. Puis plus rien le noir absolu. Lorsque je revins à moi, j’étais assise la tête posée sur mon bureau, un stylo à la main. Je repris mes esprits, regardai autour de moi, enfin j’étais chez moi, heureuse mais un peu étourdie par cette drôle d’aventure. Sans que je ne comprenne ni comment ni pourquoi, je m’étais couchée sur mes maux et couchai ces quelques mots pour vous raconter cette histoire.
Naya
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