Maridan-Gyres

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La ronde de mots du 23/10/2013

L’ami qui les avait invités à dîner avait eu l’idée géniale d’offrir en plus de la tambouille, une cage en fer forgé à chaque femme présente à sa soirée.

 

La maison où il les recevait était dotée de jolis volets en bois peint en bleu gitane. Ce qui donnait à la vieille bicoque un air de maison méditerranéenne. L’insoutenable charme de cet homme faisait tomber les demoiselles en pamoison. Une fois la jolie fille captive, il se livrait avec elle à de savants jeux érotiques qui le remplissaient d’allégresse. Et qui faisait qu’elle le quittait au petit matin satisfaite mais heureuse à l’idée de partir. On ne vit pas de telles expériences sans y laisser de plumes. Alors, souvent il voyait arriver des demoiselles curieuses de tester ce drôle de Don juan que toutes les femmes encensaient. Mais dont aucune ne voulait à demeure. Il courait le bruit qu’il serait du genre à voile et à vapeur. Car sitôt les filles parties c’étaient de joyeuses soirées entre mecs qui se déroulaient dans la grande maison de pierre. Ce que tous ignoraient, c’est que le garçon adorait passer ses soirées à boire de la bière devant un bon match de foot, c’est pourquoi ses soirées avaient un tel succès auprès des gars du village. Le dimanche, il passait sa veste en pied de poule avec un joli pantalon noir, et il se rendait chez sa mère la duchesse de Castelnau. Arrivée chez elle, il devait monter l’imposant escalier de marbre blanc pour atteindre sa chambre qui a ses yeux avait tout d’un mausolée. Il aurait aimé être un magicien pour donner vie à cette horrible pièce où elle se terrait depuis la mort de son frère qui s’était empalé sur le grand portail de l’entrée. Bien de l’eau avait coulé sous les ponts depuis ce drame, mais plus jamais il n’avait vu sa mère reprendre les collages qu’elle affectionnait tant et qui aujourd’hui encore ornaient les murs de sa chambre d’enfant.

Il entra dans la chambre déposa un baiser sur la joue parcheminée de sa mère et alla ouvrir la fenêtre. Laissant enfin le soleil pénétrer la triste pièce.

« Ecoute maman, c’est une belle journée d’été, les oiseaux chantent gaiement, ne veux-tu pas descendre avec moi, marcher un peu dans ton jardin. Hector, ton jardinier a fait des merveilles. Ta roseraie est superbe. »

 

Elle le regarde sourire et comme à chaque fois tourne son visage vers le portrait du frère disparu. Une fois de plus, il n’a pas pu la détourner de son chagrin. Demain, il organisera une nouvelle fête pour se prouver, une fois de plus, qu’ailleurs la vie continue.

 

Maridan 23/10/2013



26/10/2013
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