Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

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Elle sort de l'eau. Douce et fière.

Maquillée de sel. Poudrée de rayons de lumière.

Elle se croyait seule mais devine une présence, une ombre qui tremble sous la chaleur.

Il se peut que ce soit encore lui, l'animal qui marche sur le ventre.

La femme sent le danger, pose ses deux pieds nus sur la branche.

Qui casse.

 

Et l'arbre, celui de la connaissance, s'éveille et se met à parler.

Il lui dévoile le projet du serpent. La tromper, faire briller dans son regard toutes les étoiles, lui faire miroiter la même position que le soleil. Très haut dans le ciel.

« Ouvre grand tes yeux, dit-il d'une voix grave. Ne te laisse pas charmer.

L'animal qui rampe n'a pas d'horizon. N'écoute pas ce qu'il te dit. Ne mange aucun de mes fruits. Lutte contre la soif. De savoir, de pouvoir. Je suis la limite. Celle à respecter.

En chacun de vous, l'Esprit a déposé son mystère : la différence.

Protégez la.

Protégez l'innocence. »

 

La femme aux yeux de miel a entendu l'arbre, est allée trouver l'homme et lui a raconté l'histoire. Et, malgré tout, malgré la parole, l'homme, au tempérament curieux, profita du sommeil profond de sa compagne et retourna sur la plage.

 

Le serpent, guettant les deux amants, se tenait là, à quelques mètres de l'arbre sage. Il chanta sa chanson et remplit de rêves de puissance le cœur de l'homme, qui, même averti, ne put résister.

Goûta le fruit, le plus beau, le plus sucré, l'empoisonné.

Dans la seconde qui suivit, il perdit tout.

C'est à dire l'espace, le calme, le paradis.

Se retrouva confondu, mélangé à elle.

Deux ne formant plus qu'un.

L'enfer.

 

La femme n'eût d'autre choix que de subir.

Le serpent changea de peau, continua sa route (bien décidé à envenimer la situation).

L'arbre regretta que repose ainsi sur lui et sur ses fruits cette lourde charge.

 

Dieu lui dit : « Tu as bien fait de parler » mais l'être humain a son destin entre mes mains.

Tout son chemin c'est de le comprendre.

D'abandonner sa volonté de maîtrise et de consentir à la vie.

Celle que je lui souffle ».

 

Frédérique 10/10/2013



15/10/2013
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