Maridan-Gyres

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En chasse - 9/10/2013 Par Daniel

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Après la leçon de chasse, quel plaisir de se faire lécher par maman et frérot ! Bien installé dans l’herbe, le ventre plein, je trouve la vie formidable. Je me laisse dorloter en ronronnant de satisfaction. La vie est belle, pourquoi s’en faire ?

L’herbe est douce et tendre au toucher. Ne suis-je pas le roi des animaux ? Le monde m’appartient et je n’ai plus rien à demander, la nature m’a gâté. On ne peut pas en dire autant des autres.

 

En avant marche, pingouins de tous les zoos, unissez-vous ! Tournons le dos à ces humains ridicules qui se croient tout permis et d’un pas décidé, allons voir ailleurs et tant pis pour les trainards en quête de pourboires. Rehaussons-nous de toute notre taille au lieu de nous abaisser à s’intéresser à une engeance pareille. Ils sont là, indécis, béant de quoi : de leur supériorité. Ils s’agitent dans tous les sens sans ordre ni discipline. Pressons le pas, manchot qui s’en dédie !

 

Aïe, aïe, aïe ! Je crois que j’ai fait la grenouille. J’ai eu les yeux plus gros que le ventre. Mais pourquoi cette étourdie voulait-elle me retirer mes insectes de la bouche ? Ils sont à moi, à chacun son territoire ! Comment me sortir de cette situation ? Cette entêtée se précipite sans réfléchir, comme la plupart des gens. Mon piège a trop bien fonctionné, j’aurais dû faire gaffe ! Je ne peux même plus me refermer sur moi-même et réfléchir à une solution possible. La vie est vraiment mal faite. Les autres plantes et bestioles ont bien de la chance.

 

Superbe, je domine d’un dédain souverain la canaille qui m’entoure. Du haut de mon cou, merci seigneur ! Je me dresse de toute ma taille et toise les importuns qui m’accusent de pratiquer la politique de l’autruche. Quelle calomnie ! Et quelle insolence !  N’approchez pas humains ou autres, je suis capable de vous déchirer d’un coup de patte et je ne m’en priverai pas. Le bec haut, je m’avance dans la vie et je sais rattraper les importuns. Non, mais des fois !

 

Zut, et rezut ! J’ai encore manqué mon coup. Ma nourriture s’est envolée ou plutôt enfoncée dans les entrailles de la terre. Aujourd’hui, je rate tout. Rien ne marche, rien ne va plus exactement comme au casino. Et qui va me payer un repas ? Est-ce que je suis destiné à rester un raté de la vie ? La malchance me harcèle comme si j’étais la secrétaire du patron. Et je demeure là, à regarder l’endroit où mes espoirs ont disparu. Allez, secoue-toi, ne fixe plus l’illusion. Va chercher ailleurs. Une de perdue, dix de retrouver ! En attendant mon estomac réclame. C’est quand même injuste ! Quelle vie !

 

Daniel COPPIK – 9/10/2013



16/10/2013
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