Atelier 4 - 2025 - Sujet 4
(Le tableau représente le peintre Pierre Bonnard peint par Vuillard).
Le tableau
Pierre la soixantaine, une petite barbe toujours bien soignée, a consacré sa vie à la peinture. Pas de famille mais un compagnon Blacky, un jeune fox terrier. Pierre adore contempler ses œuvres, assis dans un fauteuil douillet dans son atelier. Il chérit ses tableaux : ce sont ses enfants. De la terrasse de sa maison située au Cannet. Il aperçoit au loin la Méditerranée qui l’inspire souvent.
Antoine, peintre comme son ami, habite Nice. Il a loué une belle chambre à l’hôtel « Bon Séjour » où il réside régulièrement quand il lui rend visite.
Pierre a installé des cloisons dans son atelier sur lesquelles sont accrochées ses toiles : la période Marine, la période collines du Cannet…
Aujourd’hui, il admire la « série Baie des Anges » : quatre toiles peintes d’après des croquis réalisés l’an passé à Nice. Il est content de lui. Quand il s’approche des toiles, il réalise qu’il en manque une. C’est pas possible, lui si ordonné n’a pu la ranger ailleurs.
Les toiles non achevées reposent sur des chevalets dans l’atelier. Il va jeter un œil : « la Baie des Anges n º 4 » n’y est pas !
Assis sous la tonnelle du jardin, il réfléchit en regardant l’eau de la fontaine qui coule dans la vasque. Où peut bien se trouver ce foutu tableau ? Distrait, il lui arrive parfois d’oublier où il range ses papiers mais ses toiles NON, IMPENSABLE ! Personne ne possède les clefs de chez lui et il n’a pas constaté d’effraction.
Ça y est, se rappelle-t-il en tapant sa main sur son front, c’est un coup d’Antoine ! Je l’ai invité hier à déjeuner. Pendant le temps que je préparais le repas, il a dû s’emparer de la toile. Je m’en souviens maintenant, quand je lui demandé pourquoi il avait un grand sac, il ne m’a pas répondu.
Cette nuit là, Pierre fait des cauchemars : il rêve qu’un cambrioleur s’empare de toutes ses tableaux. Tôt le lendemain, il va à l’hôtel « Bon Séjour ». Le réceptionniste lui apprend que son ami est sorti. Pierre profite qu’il s’éloigne un moment pour s’emparer de la clef de la chambre n°16 d’Antoine.
La rage s’empare de lui : il ouvre l’armoire, jette les affaires qui s’y trouvent sur la moquette, retourne les tiroirs de la commode et les vide par terre. Antoine entre dans la chambre au moment où Pierre est agenouillé regardant en dessous du lit.
- Qu’est-ce que tu fais ?
- Je cherche la toile que tu m’as volée quand tu es venu chez moi hier.
- J’suis désolé, je l’ai simplement empruntée, je voulais l’observer de plus près.
- T’aurais pu me demander !
- J’te connais, tu n’aimes pas qu’on touche à tes œuvres. Je pensais passer chez toi demain et la remettre à sa place.
- Tiens la voilà ! Antoine saisit le tableau posé derrière la tête du lit et le tend à son ami.
- Observe-le bien maintenant, réplique Pierre, car c’est la dernière fois que tu le vois !
Alerté par le bruit, le réceptionniste pénètre dans la chambre. Consterné par le capharnaüm, il remet les tiroirs en place et constate des dégâts sur le sol.
Antoine lui dit :
- Envoyez-moi la facture pour la réparation ! Vous me connaissez, depuis le temps que je réside chez vous.
Antoine se confond en excuses et implore Pierre pour qu’ils restent amis.
- On verra ! Et, il part avec son tableau sous le bras.
IRIS
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