Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Article sans titre

Esquisse d’une histoire qui existe à peine

 

Acte I

 

Dans un bistrot proche de la Gare Saint-Roch à Montpellier.

Un homme et une femme à une table.

elfina14.jpg

Elle  :  Le voyage s’est bien passé ?

Lui  :   Comme sur des roulettes. Pour une fois, aucun retard avec le TGV.

Elle  :  Comment vas-tu ? Et tes parents ? Dans mes souvenirs, ils …

Lui  :   Parle-moi d’abord de toi. Dès que je t’ai repérée, je n’ai pas hésité une seconde. Mais pas une… et me voici.

Elle : Oui, je reconnais là ta réaction. Rapide comme d’habitude. Ton mail d’hier soir m’annonçant ton arrivée ce matin m’a tellement surprise. Ça fait quand même trente ans. L’eau a bien coulé sous ta Seine. Ici, mon Lez est bien plus lent.

Lui  :   Depuis quand déjà ?

Elle  :  Depuis la chute du Mur de Berlin. Tu t’en souviens ?

Lui  :   Bien sûr que je m’en souviens. Car après ça, tu disparais. Aucune trace, nulle part. Plus vue, plus entendue, disparue.

Elle  :  Ce fut une période très dure pour moi. J’ai dû chercher du travail à l’extérieur pour un salaire. Les droits de l’homme, c’est bien beau, voire passionnant mais ça ne nourrit pas. Au contraire. J’en sortais complètement ruinée.

Lui  :   Je suis bien ému de te revoir. Après une telle absence …

Elle  :  Moi aussi.

Lui :   Pas de la même intensité, j’en suis certain. Dis-moi, comment tu vas, à présent ? As-tu quelqu’un ? Laisse-moi deviner … Si tu viens, seule, à la gare accueillir un vieil ami, c’est que tu es libre, non ?

Elle  :  Exact. Et toi ?

Lui  :   Oh, moi, c’est plus compliqué. J’ai du mal à sortir d’une relation devenue de plus en plus invivable. C’est terrible, le désamour. Descendre ici te voir en coup de vent est comme une bouffée d’air frais.

Elle :  Le désamour, j’ai connu ça. Terrible comme tu dis. C’est surtout douloureux, de part et d’autre.

Lui  :   (devenu soudain rêveur et silencieux)

Elle  :  Il est déjà treize heures. Il faut que je t’amène déjeuner dans mon restaurant vietnamien tout près d’ici. Je pense que tu vas apprécier.

Lui :   Tu te souviens de la table ouverte que Raymond Moretti recevait ses amis une ou deux fois par mois dans un restaurant chinois à La Défense ?

Elle  : Bien sûr. Quelle époque !

 

Ils quittent le bistrot et se dirigent vers le restaurant Le Jasmin, rue Durant.

                   

 



11/06/2019
7 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au site

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 461 autres membres