Maridan-Gyres

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Atelier 9 - 2020 - sujets 1 et 3

Sujet 1 - ronde de mots

 

L’Avocette et Le Martin Pêcheur :

                              

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Une Avocette élégante, juchée sur pattes graciles, picore çà et là insectes bien grillés et petits crustacés, les vers la tentent  moins, son bec est délicat.

Elle parcoure le marais armoricain avec ennui, l’esprit dans un embrouillamini indémêlable depuis qu’elle a entendu dire que certaines oiselles vivent dans des pays où de grandes fleurs luxuriantes odorantes et lumineuses  les accueillent et les abritent avec leurs fiancés.

 Elle ne  rêve plus que de voyage et de sieste sous les feuilles d’un rouge palétuvier.

Quel bel oiseau tropical lui conterait  fleurette et l’emmènerait jusqu’à livresse dans les paradis inconnus aux sons envoûtants de mélodies  exotiques ?

Dans sa grande naïveté,  elle oublie combien ce projet serait dispendieux.

Il lui  faudrait  richement embellir son plumage, son  noir et blanc trop strict, son charme est incertain pour ces terres lointaines.

Elle regarde dans une flaque son air cadavérique et s’attriste.

Un lapin des marais courant comme un dératé la sort de ses pensées. Elle rejoint dépitée la rive sablonneuse.

Sa démarche pourtant à nulle autre pareille devrait la rassurer,  et qui ne l’a vu voler en ignore la merveille !!

L’Avocette s’enquiert de son voisin Martin Pécheur, plutôt gâté en couleurs, et lui confie sa rêverie de contrées mirifiques et son désir de plumes chatoyantes aux tons incomparables pour aller conquérir tel bel oiseau des Iles et se faire épouser.

La Martin Pécheur ne sait comment  lui faire abandonner ses ambitions déraisonnables. Changer de plumage est inconcevable dans le monde ailé. Il faudrait la distraire, lui changer les idées,  l’occuper, la charmer…

Pour la faire patienter, il plonge au plus profond de l’eau et lui rapporte des petits poissons dorés et croustillants…

 

 

L’Avocette se régale et oublie un instant son envie d’évasion, de costume extravagant et d’oiseau rare.

 

Ainsi chaque matin  il lui offre de fraiches gourmandises péchées avec grand soin puis sagement repart vers son nid en timide amoureux.

 

l’Avocette n y prend garde mais attend  désormais celui qui flatte son gosier et laisse peu à peu dériver au fil de l’eau les images de ses folles escapades imaginaires…jusqu’au jour où son ami n’apparait pas.

 

La voilà étonnée de cette absence, déçue de ce manquement, inquiète. Puis, affolée, elle hante le marais, interroge les canards et les hérons cendrés. Aucun ne peut lui donner de nouvelles.

 

A la nuit tombée, tristement repliée, et n’ayant rien mangé, elle se demande que faire. Soudainement, elle entend  le bruissement des ailes du hibou des roseaux, émigré depuis peu dans ce marais salin. Il se pose tout près d’elle et murmure :

 

 

 

«Belle chère Avocette,

 

Prends avec des pincettes

 

Le cœur de ton pécheur

 

Tout vibrant de chaleur,

 

Ne laisse pas se briser

 

Votre douce  amitié,

 

Que tu peux transformer

 

En bel amour d’été,

 

N’oublie pas mes paroles

 

Cherche dans les herbes folles

 

Ton Martin dévoué

 

T’y attend tout transi

 

Pour partager son nid

 

Et bien d’autres secrets. »

 

 

 

 

 

 

 

A ces mots l’Avocette prend son envol, et, guidée par les yeux perçants de son rapace allié et un essaim de lucioles plane jusqu’à trouver le logis de son Martin Pêcheur. Elle  atterrit sans bruit près de celui dont l’espoir est comblé avec cette arrivée…Tous deux bec contre bec s’endorment tendrement jusqu’à l’heure où le soleil effleure de ses  rayons  les nouveaux amoureux.

 

 

Nul besoin d’aller loin, le marais armoricain d’où s’élève la brume sous le ciel diaphane est si plein de promesses…

 

Claudine

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 Sujet 3 - Poésie – (Rimes de Lamartine.)   -  L’amoureux éconduit…

 

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Je te vois recueillie,

Assis à tes cotés

Rêvant de voluptés

Tes silences, j’oublie.

 

Si lointaine de moi

Effleurer ton oreille

Est vain, pourtant je veille

J’attends un mot de toi.

 

Morose  je repose,

Espères-tu mon soutien ?

Mon cœur frôle le tien

Et se pique à ta rose.

 

Je doute et la terreur

Du fiévreux qui frissonne

Craignant que le bonheur

Se meurt, parfois s’étonne

De regards caressants.

Je tremble, tu t’alarmes

Les yeux baissés sans larmes

L’inquiétude  répand

 

Sans que tu sois atteinte

Seul avec ma douleur

Muet, exclu, sans plainte

Je console mon cœur

 

Je suis toujours le  même

Affamé de « je t’aime »

Ne regardant que toi

Et peut-être ce « moi »

 

Aux émois surannés

Souhaiterait  retenir  

Au lieu de longs   soupirs               

 

Tes belles jeunes années.

 

Je ne veux pas mourir

Laissant mon avenir

A ton âme qui plonge

Dans mon bien triste songe

et ne sait le  finir   !

 

Claudine.

 

 



23/05/2020
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