Maridan-Gyres

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Atelier 14 - 2022 - sujet 4

PIPO

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Dans la forêt Candy, vivaient les lutins. Merveilleux endroit où tout était en osmose : plantes, animaux, insectes.  Les champignons au chapeau rouge paradaient fièrement, les fleurs rivalisaient de beauté. Pour un oeil non averti, tout semblait pousser naturellement. Mais que nenni, du lever jusqu’au coucher du soleil, les lutins s’affairaient, sauf… Pipo. Petit lutin aux bonnes joues rondes et rouges assorties à son bonnet,  jovial,  il voulait rendre les gens heureux. Il leur racontait des histoires, chantait et jouait de la flûte.

Mais tout le monde ne voyait pas ceci d’un bon oeil.

 

“Peuh, dit Grinch, à quoi sert-il ?”

“Il nous casse les oreilles, renchérissait Pignouf, nous travaillons du matin jusqu’au soir et lui batifole et brasse du vent !”

 

Le conseil des anciens se réunissait ponctuellement. Ce soir là, ils abordèrent le cas de Pipo.

 

“Que décidons-nous pour Pipo ?”

“Nous avons un certain nombre de plaintes concernant ce lutin !!

“C’est dommage, il est plein de joie de vivre  et  donne le sourire. Mais la majorité l’emportant, nous ne pouvons ignorer le mécontentement de nos citoyens, nous décidons que Pipo travaillera dans l’équipe “potions”.

Aussitôt dit, aussitôt fait, Pipo fut informé de cette nouvelle décision et manu militari dût prendre sur-le-champ ses nouvelles fonctions.

Les lutins “cueilleurs” étaient chargés de ramasser plantes et herbes dans la forêt et les champs avoisinants, et, déposaient ensuite leur récolte aux lutins “potions”. Dans une grande cabane de bois, des mixtures de toutes couleurs bouillonnaient dans divers chaudrons et alambics. De ce lieu mystérieux naissaient différentes préparations : analgésiques, crèmes, onguents, cataplasmes….

Pipo fut bien accueilli et se mit vite au travail. Mais il ne fut plus le même, lui d’habitude si gai, devint taciturne et s’étiolait à vue d’oeil.

Les lutins assistèrent impuissants au déclin de leur forêt. Les oiseaux se turent et les animaux ne gambadaient plus comme autrefois. Les arbres perdirent leurs feuilles, l’herbe devint jaune et les fleurs se flétrirent. Les lucioles qui, chaque soir éclairaient la forêt, s’arrêtaient les unes après les autres. La forêt devint de plus en plus sombre. Des animaux menaçants jusque là tenus éloignés, se rapprochèrent dangereusement, mettant en péril la vie des lutins. Les lutins, quant à eux, devenaient bougons et ne riaient plus.

 

Un conseil exceptionnel se réunit en urgence. Barblanche, le chef éminent, prit la parole :

 

“Chers amis, nous sommes dans une situation préoccupante. Notre chère forêt est malade. Les lutins “experts” quel est votre diagnostic ?”

“Euh d’après notre enquête 1268-RABOMMM-536 et analyses nnn444ii999…”

“S’il vous plaît, au fait quelle est votre conclusion ?”

“La forêt est saine, elle est juste triste. Elle fait un burn out.”

“Un burn out ???!!!  Quels sont les remèdes pour la soigner ?”

“Nous n’avons rien trouvé. Tout est voué à l’échec.”

 

Une petite voix se fit alors entendre dans l’assistance :

 

“Moi je sais”.

 

Médusé, tout le monde se retourna sur une juvénile lutine toute rougissante,  la petite Patasucre reprit courageusement la parole.

 

“La forêt est triste parce qu’il n’y a plus Pipo. Ce dernier rendait tout le monde heureux y compris Dame Nature. Maintenant, tout le monde est morose et rien ne va plus.

 

Un grand brouhaha s’éleva dans la salle.

 

“Mes amis, Patasucre a raison et nous allons rendre son instrument à Pipo, ce sera notre lutin “joie de vivre” et nous allons lui créer un endroit où il pourra recevoir, chanter et redonner l’espoir.”

En grand secret, les lutins et tous ses amis lui firent une jolie balançoire avec une coque de noix qu’ils accrochèrent à l’arbre le plus ancien. Celui-ci offrit sa plus belle branche. Les papillons et les fleurs s’accrochèrent aux cordes pour la décorer.

 

Un matin, Pipo fut convoqué par Barblanche.

 

“Pipo, tu as vaillamment accompli ta mission chez les lutins “potions” mais cette tâche ne te convient pas. Je t’emmène sur ton nouveau lieu de travail.”

 

Ils arrivèrent dans la petite clairière où était accrochée la plus ravissante des balançoires. Tous les lutins, les animaux de la forêt et les insectes étaient présents.

 

“Pipo, nous ne pouvons vivre sans toi, sans ta bonne humeur contagieuse, tes histoires, tes chansons. La forêt pleure sans toi. Nous avons un grand service à te demander : veux-tu devenir le lutin “joie de vivre” de notre village ?”

“Mille fois oui, c’est le plus beau jour de ma vie” s’exclama ivre de joie Pipo.

 

Tout le monde, même les plus grincheux, acclama alors le joyeux drille, qui heureux de retrouver son instrument, se mit à jouer un petit air et tout le monde se mit à danser, chanter retrouvant sa bonne humeur.

 

Ainsi, la forêt Candy retrouva sa joie de vivre et fut encore plus belle qu’avant. L’endroit le plus animé était la jolie clairière où Pipo donnait ses cours de chants et ses concerts avec ses amis les oiseaux et racontait pour le plus grand bonheur de tous ses histoires.

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Il faut toujours avoir près de soi, un petit lutin qui donne le sourire.

 

La Reinette

 

 

 

 

 



17/10/2022
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