Maridan-Gyres

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Atelier 17 - 2020 - sujets 3, 4 et 5

Sujets 3 et 4

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Si je pouvais changer les hommes, comme j’aimerais !

Si je pouvais le faire, je les ferais s’aimer.

Si je pouvais changer nos politiques, comme j’aimerais !

 

Si je pouvais les changer, je leur montrerais la misère, celle qu’ils génèrent, celle où ils nous plongent sans remords. Peut-être toucheraient-ils enfin à la vérité de nos vies. Alors, peut-être changeraient-ils en luttant pour le bien commun plutôt que pour leur paroisse. Oui vraiment cela…  J’aimerais !

 

Si je pouvais trouver ceux qui se gavent tandis que tant d’autres meurent de faim, je les plongerais une semaine dans ce néant de toute humanité pour qu’ils apprennent. S’ils apprenaient enfin… Comme j’aimerais.

 

Si je pouvais montrer les dégâts occasionnés chaque jour à notre planète à ceux qui décident, je suis certaine qu’ils pourraient comprendre et changer de comportement, du moins pour leurs enfants, ça oui, j’aimerais !

 

Si je pouvais, un matin me lever sans appréhender les nouvelles anxiogènes du jour, sans entendre mes amis délirer sur la couleur de peau, la religion des uns et des autres, les riches, les pauvres et toutes leurs misères réelles et fictives… Comme j’aimerais !

 

Mais je ne suis qu’une petite lumière fatiguée qui prône l’amour et la tolérance et qui parfois crie dans le vide la souffrance qui l’étreint devant ces violences muettes faites à tant de malheureux que nous ne voyons plus et qui me déchirent le cœur. Oui si enfin, tous ensemble, nous pouvions les prendre par la main, la France redeviendrait le pays des lumières et enfin, je redeviendrais fière de notre humanité. Ça oui, vraiment…J’aimerais !

 

 

Sujet 5

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Il venait de sortir de sa coquille. Il était seul, personne aux alentours. Pourtant jusqu’à hier, il entendait sa mère qui lui chuchotait des mots tendres.

 

Elle lui parlait d’un temps où lorsqu’ils venaient au monde, ils étaient beaux. Tout rose, la peau lisse, le cœur léger, plein d’optimisme. Lui, sa peau avait subi les aléas des radiations, mais il n'avait pas de point de comparaison, alors cela ne l'inquiétait pas plus que cela.

Et puis ces derniers mois, le temps était devenu fou, il s’était accéléré.

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Le monde tout autour de leur grotte était devenu fou. Les hommes s’étaient battus. Cherchant à gagner des territoires, toujours plus grands. Alors que sa mère lui disait combien, il suffit de peu de choses pour être heureux. Et jusqu’à hier, il ne comprenait pas quand sa voix se chargeait de tristesse, car lui, il l’aimait sa maman. Elle le berçait de sa jolie voix et son cœur était en liesse à l’entendre.

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Elle lui avait raconté la naissance de son premier enfant, celui d’avant la guerre. Comment à cette époque, les femmes dressaient des voiles pour protéger leurs enfants du soleil meurtrier du désert. Comment son père avait été englouti par l’œuf nourricier et avait disparu pour sauver son premier né.

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Elle lui avait dit au revoir et l’avait averti qu’elle partait rejoindre les anges, mais qu’il ne serait jamais seul, car elle veillerait sur lui du haut des cieux. Comment elle ramènerait l’eau sur la terre, les fleurs et les fruits et plus que tout l’eau disparue. Oui, elle lui avait promis tout cela.

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Alors bien que désespéré, il quitta la grotte. Dehors l’eau avait tout recouvert, le désert n’était plus. Au loin des immeubles de pierres lançaient vers le ciel leurs silhouettes désertées. Il trouva une barque et s’approcha du seul immeuble à sa portée. Il était en partie détruit.

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Quand il était sorti de son œuf, la grotte baignait de lueurs orangées, ici et maintenant il naviguait dans un camaïeu de bleu.

 

 

Soudain, venue du ciel, il entendit la voix de sa mère.

 

 

« Tu n’es pas seul, mon trésor, je suis là, je veille sur toi. Je travaille à ramener de la couleur à ton monde. J’en ai rempli un chariot et dès demain, je répandrai toutes ces couleurs sur la terre. Et dans chaque couleur que tu croiseras, il y aura l’amour de ta mère et celui de Gaïa notre mère nourricière. »

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Il avait grandi, il avait appris à vivre, à aimer et aujourd’hui, il s’apprêtait à son tour à rejoindre le ciel avec la femme de sa vie. Il n’était pas triste, le monde avait repris des couleurs et sa femme toute vêtue de blanc lui ouvrait la voie du ciel. Demain serait un jour nouveau

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Maridan 29/12/2020

 

 



29/12/2020
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