Atelier 17 - 2024 - Sujet 4
J’avais eu un mal fou à m’endormir – en fait c’était pratiquement tous les soirs, mais hier soir c’était encore pire qu’habituellement c’est dire - .
La pratique de la respiration abdomninale n’avait pas réussi, non plus que le comptage des moutons... après avoir tourné en rond pendant un moment j’avais fini par rouvrir la lampe de chevet, arrangé mon traversin, mes oreillers, fait une bouillotte, récupéré mes lunettes et pris mon livre... un polar bien raide et qui me tenait en haleine – pas sûr que c’était le bon récit pour trouver le repos et espérer ronfler après - . Pour ce qui est de ronfler pas d’inquiétude Jules – mon shitzu – s’en donnait à coeur joie ! Autant je n’avais jamais supporté mon petit copain quand lui ronflait, autant Jules pas de souci. D’ailleurs avec Patrick j’avais rompu à cause de ce petit conflit, il était jaloux de mon chien et voulait le virer de mon lit !!!!
Pas question qu’un mec me fasse mon emploi du temps ou m’impose quoique ce soit chez moi. Je lui avais donné l’ultimatum suivant : ou il prenait ce que je lui offrais ou... c’était la porte ! Je n’avais jamais eu de regret c’est dire !!!!!
Je sentais doucement mes paupières s’alourdir et comme une présence. Je m’efforçais de distinguer qui « était » là… et n’y arrivant pas je lâchai prise. Peu de temps après c’est un visage d’abord flou, féminin, une chevelure courte décolorée blanche.
En fait c’était ma mère qui venait me demander pardon… pardon de m’avoir hyper couvée sans pouvoir me permettre de me construire, de trouver mon autonomie pour avoir la possibilité, en prenant de l’âge, de gagner de la confiance en moi.
Pour avoir alors que j’étais enfant, et finir alors qu’adulte j’avais mes 2 filles, par réussir son suicide.
Je me souviens la revoir à 8 ans allongée dans le lit parental, veillée par la lumière du chevet les yeux fermés, c’est là que la 1ère fois, j’ai pris conscience de ce qu’elle avait fait... on ne m’avait rien dit mais je savais.
Par la suite les menaces avaient été nombreuses, les fugues quand finalement elle appelait en soirée pour dire qu’elle avait pris une chambre et rentrerait le lendemain jusqu’à... l’ultime fois !
Nous communiquions non pas en face l’une de l’autre, mais en quelque sorte par transmission de pensée, c’était bizarre mais « réparateur » pour moi. Cela m’a permis de lui dire que je ne lui en voulais pas, plus… on fait ce que l’on peut avec ce que l’on a et avec les blessures de l’enfance… C’était finalement réparateur et surtout libérateur…
Avais-je imaginé ou y avait-il eu un autre phénomène... peut importe seul compte le bénéfice de ce « dialogue ».
Lostris 13/11/24
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