Maridan-Gyres

J’aime tant le vert…vert d’eau, vert pomme, vert bleu, vert gris…je le respire comme une bouffée d’air vivifiant. Partout où il est dans la nature  la vie se déploie.

J’aimais tant ce sompteux jardin à la végétation luxuriante qui enchantait nos séjours dans cette maison de campagne modeste avec mes sœurs.

J’aimais tant notre petite terrasse, désormais vide de toute vie, sans un souffle d’humain, abandonnée même le chat  du voisin qui venait y prendre le soleil étiré de tout son long  a du s’enfuir.

Il arrivait aussi qu’un lièvre audacieux traverse sous nos yeux notre propriété. Nous essayions de le retrouver, mais jamais nous n’avons découvert son terrier.

C est si loin tout ça.

Je l’aimais tant ce jardin à la saison florissante comme à la saison où s’envolent les feuilles juste avant l’immobilité  de l’hiver.

Pourquoi sommes nous partis ?

Lequel de nous a tenter de rester.

Quand notre grand tante  est morte  que son souffle s’est envolé vers l’immensité des ténèbres, il aurait fallu avancer avec audace vers les souvenirs.

Retrouver nos cœurs d’enfant et rendre hommage à nos bonheurs passés en gardant ce lieu.

Mais nos vies citadines trop pleines d’un présent fait de mille et une choses bien trop accaparantes  nous l’ont fait déserter alors que nous en raffolions.

Nos cœurs sont devenus froids.

Nous l’avons cédé à des inconnus pour un sac d’euros qui nous permet de continuer à remplir des coffres de futilités.

je ressens le désespoir qui inonde peut être l’âme de notre grand-mère et une immense tristesse m’envahit.

Au lieu de nager  dans le courant  vital qui se présentait et que seul la nature nous donne, nous n’avons su que reculer comme par crainte de raviver des émotions qui auraient perturbé nos modes de vie matériels, fébriles que nous sommes à posséder les pacotilles que nous vantent le monde marchand.

Je me sens traître. Il me reste juste ce tableau. Tant pis pour moi.

Clohe