Atelier 2 - 2022 - sujet 4
Il était fort petit, un homoncule en somme
Fragile et solitaire et méprisé des hommes
En quête de clarté, les yeux scrutant le ciel
Pour entrapercevoir l'insaisissable Ariel
Et puis pale et transi il implorait les fées
Par ce temps sale et froid pour être réchauffé
Allant au fil des rues souvent nous le voyions
Cherchant malgré l'hiver du soleil les rayons
Parfois quelque catin lui barrait le passage
Mais lui timide et fier demeurait toujours sage
Rose de confusion cet éblouissement
Devant une poupée bien loin d'être un calmant
Pour celui qui s'abstient et toujours se recueille
Tremblant devant la chair un peu comme une feuille
Alors tout palpitant on le voyait frémir
Et pour deux jours au moins ne pouvoir s'endormir
Sans que sa libido jamais ne se repose
Comme une abeille en feu dans un jardin de roses
Et puis semblant guéri et se sentant plus sûr
Assoiffé de l'air pur il contemplait l'azur
L'azur refuge sûr des âmes immortelles
Qui les revêt de soie et orne de dentelle
Egard réconfortant pour ce pauvre homme-là
A qui auraient souri de simples falbalas
Un geste d'en haut effaçait la tristesse
D'un triste condamné à trop de petitesse
Mais loin des artifices, il pouvait adorer
Les résidents du ciel et enfin respirer
Comme un enfant choyé par l'ardeur maternelle
Pour qui le poupard est de ses yeux la prunelle
Un être sans défaut, adorable, charmant
Que l'on sert, que l'on choit, presque divinement
Pour qui on tend l'oreille afin de mieux l'entendre
Pour qui le doux baiser n'est jamais assez tendre
Ainsi réconforté on voyait rayonner
En un cri vigoureux et prêt à se donner
Ce faible rejeton, à peine une chimère
Comme un petit enfant qui retrouve sa mère
Bernard 3
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