Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Atelier 20 - 2021 - sujet 2

Echoué

 

Allongé à plat ventre sur le sable humide, le cheveu en broussaille, le menton posé dans le creux de sa main, il regardait  au loin, plissant ses yeux pour adoucir la vigueur des rayons du soleil.

Tout là-bas, à fleur d’eau les vagues frisaient la mer.

 

Les haillons qui recouvraient  partiellement son corps, laissaient entrevoir une belle et jeune musculature héritée sans doute d’un beau capital génétique. 

Sous les rayons estivaux du soleil, les couleurs marines, variant du vert au bleu, du brun  au gris, s’éclairaient ça et là de la blancheur de l’écume.

Le murmure des vagues mourant tout près de lui nourrissait ses pensées et berçait son  chagrin. Il avait  tout perdu. Sa famille, ses amis, ses biens, seuls  persistaient ses rêves, ses  espoirs et sa rage de vivre…

 

La dernière personne qu’il avait croisée, alors qu’il était désespéré, était un marlou de grande envergure.

Il lui avait fait de belles promesses, assuré le gite et le couvert, et plus encore…

Mais devant la condescendance avec laquelle l’individu s’adressait à lui, le jeune garçon eut tôt fait de faire la part des choses. 

Il avait pris ses jambes à son cou.

 

Il lui avait par miracle échappé, préféré embarquer sur un rafiot et s’enfuir pour ne pas devenir l’esclave de cet individu dont il devinait les intentions.

Toute la journée, il avait progressé sur une mer d’huile, partagé entre la joie de la liberté et l’inquiétude de l’inconnue.

Grignotant les quelques provisions dont il s’était muni, le cœur léger, débarrassé de toutes contraintes,  il poursuivait son destin, bien décidé à continuer sa route.

Puis la mer s’était déchainée !

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Les vagues immenses et violentes avaient eu bientôt raison  de l’embarcation qui s’échoua lamentablement sur une île (presque) déserte ne laissant du petit bateau que quelques planches délabrées tristement.

Naufragé il était dorénavant  prisonnier de sa solitude.

Mais qu’elle était douce cette solitude loin du mal et du mécréant! Loin de l’ignominie dont faisait preuve l’individu  auquel il avait échappé !

Il survivait, se nourrissait de fruits et de racines, d’œufs découverts dans les nids, de poissons qu’il parvenait  à pêcher.

Aujourd’hui, ses lèvres avaient le goût du sel, le sel des larmes séchées.

Son cœur gonflé d’espoir et d’énergie battait la chamade.

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A l’horizon une voile blanche se  dessinait.

Etait-ce un mirage  ou un voilier ?

 

Shunt : 10.01.2022



25/01/2022
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