Maridan-Gyres

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Atelier 21 - 2019 - Sujets 1 - 2 - 4

Sujets 1 et 2

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Peisah le porteur de clefs

 

Peisah est le porteur de clefs du  royaume magique d’Antipolia. C’est un métier très prisé par tous les hommes de ce pays. Seul le conseil des sages peut décider qui portera ce titre prestigieux.

L’arbre des clefs n’est accessible qu’aux détenteurs désignés. Ils sont au nombre de trois, car il ne faudrait pas qu’un accident, ou un meurtre mette un terme à cette fonction. C’est pourquoi le conseil choisit toujours trois personnes. Le porteur principal, Peisah dans cette histoire, le second et le troisième qui prendront successivement la relève en cas  de décès.

 

Tous les vingt ans, un nouveau porteur est désigné comme porteur principal. Ce titre s’obtient après dix ans d’apprentissage où le porteur doit apprendre la carte du monde magique, les différents passages et comment se fondre dans la population sans se faire remarquer. Ce qui n’est pas si facile quand vous portez sur votre dos une hotte emplie de clefs de toutes sortes.

 

Peisah n’a pas eu le privilège d’être formé à ce métier. C’est sans doute pour cela que la fonction lui pèse tant. Lui, il ne rêvait que de liberté et d’aventures. Vous vous demandez sans doute pourquoi il s’est retrouvé  chargé de ces clefs ?

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Peisah est un jeune homme fougueux et plein d’espérance. Tous ses amis parlaient souvent de la beauté incroyable de la fleur du désert. Toute la gente masculine en rêvait, pourtant personne ne semblait l’avoir vue. Les légendes à son sujet étaient nombreuses et elles avaient éveillé en lui l’idée folle de la rencontrer. C’est pourquoi, une nuit de pleine lune, il sortit de la ville et partit à sa rencontre. Il marcha longtemps et finalement, il aperçut une lueur au loin.

 

Comment vous décrire ce qu’il vit lorsqu’il s’approcha ? Tout son visage semblait profiter des rayons de la lune pour s’illuminer. Même la carte du ciel semblait bouleversée. Il ne pouvait plus se repérer grâce aux étoiles, il avait l’impression d’avoir changé de monde.

 

Plus près d’elle, des envies folles de l’embrasser lui traversèrent l’esprit, mais comment faire sans l’effrayer ? Alors il commença par lui parler, par lui raconter son enfance, ses désirs fous d’une autre vie, d’aventures. Ce qui devait arriver arriva, car quand deux jeunes gens se rencontrent et se trouvent autant de points communs, la magie opère.

 

 La fleur du désert tendit ses jolies lèvres vers lui et ils échangèrent un premier baiser.

 

A la suite de cette soirée mémorable, les besoins de Peisah avaient changé, car la jolie jeune fille appartenait à une famille très puissante du royaume et Peisah compris qu’il devait s’activer sérieusement pour se montrer digne d’elle.

 

Elle lui présenta son père qui lui proposa de remplir une mission pour lui. Trop heureux de se voir si facilement adoubé par sa famille, il accepta.

 

C’est alors que le patriarche lui demanda de lui ramener un souvenir de Paris en bouteille.

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Sur le moment, Peisah pensa que le père se moquait de lui, mais il n’en était rien. Il tendit une clef au jeune homme et lui désigna une porte au fond de sa tente.

 

-      Ouvre-là et ramène-moi ce que je t’ai demandé.

 

Peisah se présenta devant la porte et il introduisit la clef. Une lumière éblouissante l’obligea à fermer les yeux. Lorsqu’il les rouvrit, il s’aperçut avec horreur qu’il était suspendu au-dessus de Paris.

 

Il respira lentement et observa ce qui l’entourait. Il était sur un filament d’ampoule. Cette dernière était immense et lui, à l’intérieur, n’était qu’une minuscule fourmi. Devant lui se dressait majestueuse, la tour Eiffel. Tous les monuments de Paris semblaient avoir été réédités en plus petits. Il avança avec application pour ne pas chuter.

 

Arrivé au bout du filament, il aperçut une nouvelle porte en verre cette fois-ci. Heureusement, la clef qu’il avait conservée entrait à la perfection dans la serrure. Cette nouvelle porte ouvrait sur une obscurité totale. Une petite voix l’invita à fermer puis rouvrir ses yeux. Ce que qu'il fit.

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C’est alors qu'il se retrouva au bord de la mer. Des milliers de petits poissons multicolores   surgissaient des vagues et tournaient en une folle sarabande tout autour d’une très jolie petite fille.

 

  •  Tu as réussi à passer les deux premières portes. Si tu me donnes ce que tu as de plus précieux, je dirai à mon père que pour moi le solde de ta dette a été payé.
  •  Ma dette ? Quelle dette ?
  •  Tu as séduit ma sœur sans autorisation.

 

Avec assurance, je lui répondis que nous n’avions fait qu’échanger un baiser et que cela n’était pas criminel. Les vagues se mirent alors à grossir furieusement et je me retrouvai balayé comme un fétu de paille.

 

Je me suis réveillé ici, dans ce monde sans relief, face à cet arbre où pendent toutes les clefs du monde magique. J’avance seul, maudissant ma sottise. Où se trouve ma bien-aimée ? Existe-t-elle vraiment, ou l’ai-je seulement rêvée ?

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4ème sujet :

 

Cher Père Noël,

 

Je crois que le moment est venu de te solliciter. Notre monde va à vau l’eau. Néanmoins, je reste porteuse d’espoirs. J’ai banni tous les écrans de ma vie, les médias porteuses de stress et autres oiseaux de mauvais augures. Je ne m’intéresse plus du tout à la politique sauf pour changer ce que je peux à mon tout petit niveau. Seulement voilà, à présent, j’aimerais agir à plus grande échelle, je t’expliquen :

 

J’ai besoin de ta magie pour opérer sur notre monde. J’aimerais qu’à chaque fois qu’une parole raciste est émise, tu fasses sortir des crapauds de la bouche nauséabonde qui les profèrent.

 

A chaque fois qu’une femme ou un homme est battu, le tortionnaire subisse la violence émise. Il tape, c’est lui qui ressent la douleur.

 

A chaque fois qu’un enfant est contraint de travailler pour des marques qui vendront à prix d’or, en Europe ou ailleurs, la production de ce malheureux qui lui, sera payé une misère, le vêtement ainsi produit s’autodétruise sur le dos de celui ou celle qui l’a acheté.

 

Car tu vois, ici, nous ne nous sentons pas responsable des misères du tiers monde. Oh non ! Nous pensons être de braves gens, mais nous contribuons à ce monde consumériste. Je n’arrive plus à acheter quoi que ce soit sans penser avant... d’où cela vient, qui l’a produit, comment il l’a produit ?

 

C’est pareil avec ce que je mange. Après l’annonce de ma tumeur au cerveau, j’ai réalisé qu’il était temps d’agir, car je ne veux pas que notre monde continue à s’auto-détruire. Que deviendront mes enfants, petits-enfants et tous les enfants de cette planète si nous ne faisons rien pour y remédier ?

 

Aujourd’hui les gens sont dans la rue pour protester contre la réforme des retraites. Trouvent-ils juste que certains gagnent plus que d’autres ? Il est vrai que cette réforme serait justifiée si par exemple, nos élus, avaient les mêmes droits que nous. A savoir 42 ans de bons et loyaux services pour toucher une retraite pleine.

 

Malheureusement, ils veulent réformer ce qui « nous » concerne, mais surtout pas « leurs » grands privilèges. Alors voici enfin mon vœu après cette introduction un peu longue que tu voudras bien me pardonner.

 

J’aimerais, si tu le peux, que tu échanges nos places. J’aimerais que le jour de Noël tous ces vendus se retrouvent dans la peau des miséreux qu’ils contribuent chaque jour à créer. Et si par ta magie toute personnel, tu pouvais aussi ce jour-là, donner aux miséreux une journée ensoleillée à festoyer sans crainte du lendemain, alors je serai la femme la plus heureuse du monde. Le vrai cadeau ce serait que cet état dure au moins dix jours, le temps pour les uns et les autres de se fabriquer de vrais souvenirs.

 

Qui sait cela permettrait peut-être d’ouvrir les yeux des scélérats.

 

Joyeux Noël à toi qui depuis si longtemps illumine tous nos 25 décembre. Gros bisous et d’avance je te remercie pour ton aide.

 

Maridan 6/12/2019



04/01/2020
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