Maridan-Gyres

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Atelier 4 - 2023 - sujet 2

 

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Fatiguée par une matinée d’écriture remuant des souvenirs douloureux,  j’avais envie de décompresser un peu. J’étirais mes bras au-dessus de ma tête, allongeais mes jambes engourdies, me levais et allais jusqu’à la fenêtre de mon bureau. Il pleuvait.  Je regardais la pluie tomber drue et ruisseler sur la vitre. L’herbe si longtemps privée de cette manne céleste se gorgeait d’eau, dépliant avec  volupté ses brins comme autant de petits doigts avides de fraicheur.


C’était un temps idéal pour le jardin ! Mais l’effet bénéfique de cette averse ne serait pas suffisant, et il faudrait que le ciel ait un gros chagrin et pleure toute les larmes de sa voûte pour procurer un bienfait durable. Cette sécheresse installée sur le pays était en particulier responsable de plusieurs incendies dramatiques, même au cœur de l’hiver, et l’inquiétude des climatologues s’intensifiait.

Les climatologues se plongeaient dans des calculs savants, s’interrogeant sur les ondes magnétiques, sur les retombées atmosphériques,  sur le courroux des contrariétés  extraterrestres, sur l’inconscience égoïste du genre humain mue par l’appât du gain, le profit, le plus et le surplus, le toujours plus…

 

Pourquoi ?

 

Là était la question. Là semblait se dessiner la réponse.

Les possibilités de faire face à ce réchauffement climatique n’apparaissaient pas si simples que cela.

Mais ma pose allait bientôt expirer, et je devrais me replonger dans mon  écriture, sans qu’aucune once de réponse  ne me parvienne.

Alors je quittai ma fenêtre remerciant au passage d’un sourire entendu la pluie bienfaitrice  qui continuait à arroser généreusement mon jardin, avec une petite lueur d’espoir pour la renaissance des fleurs printanières et  le retour des hommes à la sagesse.

 

Shunt



09/03/2023
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