Maridan-Gyres

 « ESPOIR »

Dans l’établissement pénitentiaire les détenues occupent des cellules blanches, avec un fenestron grillagé. Deux lits superposés. Matelas déformés -  draps et couvertures rêches- petite table en fer blanc. Vieille cafetière entartrée. Cuvettes sous les lits. WC derrière une cloison à mi-hauteur.

Au mur un calendrier gris foncé peint juste avec les noms des mois, les jours mais pas l’année. Deux craies blanches.

Mia fait partie des « ces femelles » haïes des matonnes parce qu’elle est belle malgré son uniforme de prisonnière.

Elle a été modèle pour une grande marque de parfum. Elle a trempé dans un trafic de contrefaçons et a blessé un policier lors de son arrestation. 5 ans d’emprisonnement.

Ses parents l’ont exclue de leur testament faisant valoir le motif « comportement indigne ».

De plus, Elle ne reçoit ni colis, ni visite.

Elle paye très cher ses incartades.

Depuis son incarcération, travailler en atelier à confectionner des lampions en papier pour des fêtes associatives est son lot quotidien. Elle est fatiguée de ces tâches répétitives.  Elle espère passer en bibliothèque mais les prétendus changements pour bonne conduite sont rarement accordés. De fait, à exprimer sa lassitude de l’atelier « lampions », elle a été  mise au ménage. Elle nettoie certaines parties communes sous haute surveillance de sa matonne de quartier réjouie de l’humilier. Univers carcéral sans pitié.

Sa peine devrait  expirer dans quelques semaines selon son avocate. Surtout rester  tranquille, mais Mia est usée de courber l’échine en permanence, de marcher sur des œufs avec les gardiennes pour s’attirer non leurs bonnes grâces mais au mieux leur indifférence.

Alors elle se répète :

« La prison la mieux barricadée
Ne pourra pas freiner ma volonté.
Enfermer mon esprit …
Altérer mes plus belles envies :
Je garde l’espoir en la vie … »
(Anonyme)

Clohe