Maridan-Gyres

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Atelier 5 - 2020 - sujets 1 et 4

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« La vie n’est pas un chemin facile, mais si tu te concentres sur ce que tu aimes et qui est à ta disposition, tu seras une personne heureuse…» Me disait  joyeusement  ma grand-mère. Elle avait les rides du rire et ses yeux gris vert brillaient de malice. Je la revois encore quand le jeudi, elle m’accueillait.

En ces années, il n’y avait pas d’école ce jour-là. Mes parents n’avaient pas eu besoin de la solliciter pour me garder, elle s’était portée volontaire avec fougue, les jeudis étaient toujours trop courts pour elle et moi  !

 

J’aimais tant sa voix chantante même si je ne comprenais pas toujours la profondeur de ce qu’elle disait mais elle m’a insufflé l’espoir comme un engrais pour grandir à condition de cultiver détermination, optimisme.

 

« Il n’est qu’une vérité en ce monde c’est que le bonheur ne s’achète pas et que bien souvent, il est tout près de toi»

 

Elle aimait répéter cette maxime et citait le chant d’un oiseau, la douceur d’un soleil printanier, la saveur des fraises, le sourire d’une personne inconnue, le battement du cœur, les regards pétillants, tout ça  valait bien mieux que remplir ses armoires et ses placards de tout un tas de choses tout en restant affamé de possessions.

 

Plus que tout la chaleur des sentiments créait une sensation de plénitude : « L’amitié est un baume sur les douleurs, un joyau pour le cœur  ne l’oublie pas enfant, c’est une force innée, il suffit  de lui donner  le jour, la laisser  s’épanouir comme une grande fleur vivace, elle ne fane jamais. »

 

 

Grand-mère comme j’aimais ton pragmatisme « poétique »,  les parlotes t’ennuyaient, par contre tu t’amusais volontiers de blagues du genre grivois que ton voisin racontait quand il venait boire un verre en fin de journée après son travail au champ. Il nous trouvait souvent en train d’éplucher les légumes pour le repas du soir. Petit travail domestique dans la bonne humeur.  Tu avais beau  souffrir d’arthrose, tu ne cédais pas au mal, tu t’en moquais même… »  « Regarde cette phalange de sorcière !  Elle ne m’empêchera pas de manier le couteau pour autant ! »

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Je portais ensuite les épluchures aux lapins, j’aimais les voir ronger les lanières de  carottes, de courgettes, de concombres, les pelures de pommes, c’était ma distraction préférée.

                                                       

Les jours passaient simples, tranquilles, comme je t’aimais grand-mère, ton jardin me fascinait avec son petit ruisseau sautillant, et le chat sur le rebord de la fenêtre, et le chien qui courrait après les poules et moi qui poursuivait le chien, et je me rappelle aussi les gamins qui suçaient leurs doigts pleins de jus de framboises et nos éclats de rires…tu me manques,

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mais j’ai tant appris de toi que je t’offre pour toujours mon sourire intérieur, tu le vois, je le sais, je n’ai qu’à regarder ce portrait de toi.

                                            

Claudine.

 



26/03/2020
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