Atelier 7 - 2022 - sujets 1 et 5
Le vent souffle, le ciel s’assombrit, bientôt la tempête sévira. Une tempête de force 3 indiquait hier soir la météo. Je dois fournir un effort surhumain pour sortir du lit, mon sommeil est perturbé en ce moment, je suis terriblement anxieuse, je ne sais pas pourquoi exactement ! Est-ce la conversation que j’ai eue hier au travail avec mon collègue Pierre, au sujet d’un dossier sensible sur la fonte des glaces et le réchauffement climatique ? La rencontre de John Seller, musicien compositeur aux talents fous, à la fin de son concert donné à la salle Pleyel de jeudi ?
Là, tout de suite, je n’ai pas la réponse à ma question. Je saute du lit, j’attrape ma robe de chambre pilou-pilou, adorée, celle offerte par ma sœur pour mes 30 ans. Quelle heure est-il ? 11h, il est temps de poser le pied à terre, on va m’attendre au Bureau. Mon rendez-vous avec Héléna, la chargée de mission est confirmé pour 14h. Je dois me préparer à cet entretien où Pierre sera présent.
Le café coule, son odeur embaume la cuisine. Je prends ma tasse verte et porte mon regard à la fenêtre. Les peupliers plient, le vent s’engouffre et siffle entre les branches. Un parapluie se retourne violemment, l’homme qui tente de le redresser court se réfugier dans la cour de mon immeuble, en quelques secondes il est trempé. J’entends la porte claquer d’un coup sec, le vent !
Il est rentré dans le hall. J’entends ses pas… ! Je regarde à nouveau par la fenêtre, ma tasse de café brulante dans la main, me réchauffe. Brrr ! Il va falloir sortir, la tempête faiblit, tant mieux ! L’Homme au parapluie n’est pas ressorti de mon immeuble. Je m’interroge, je suis inquiète, j’ai un peu peur car il n’y a personne dans l’immeuble, tous sont partis en vacances. Quelques minutes passent, toujours pas d’homme au parapluie sur le trottoir. Pas de bruit non plus dans le hall. Quoi faire, sortir de mon appartement et descendre l’étage qui nous sépare ? Rester à contempler la pluie fine tombée sur le macadam ? Je décide d’aller voir ce qu’il en retourne. Je m’habille d’une robe légère et chausse mes escarpins blancs achetés la semaine dernière. Je dévale les escaliers, ma robe se soulève légèrement à chaque marche. Il fait chaud dans cet escalier ! Arrivée dans le hall, il est là, adossé contre les boites aux lettres. Il sourit !
- Vous ici quelle surprise !
- Vous ne m’attendiez pas n’est-ce-pas ?
- Non bien-sûr !
- Vous souvenez-vous de moi ?
- Oui évidemment mais comment avez-vous eu mon adresse ?
- Un ami qui vous connait bien !
- Ah !
- N’ayez crainte, je voulais tout simplement vous revoir, les minutes passées à vos côtés jeudi soir m’ont bouleversé. Depuis je ne pense qu’à vous, votre regard est inscrit dans ma mémoire ! Vos yeux d’un bleu vert me font trembler de désir ! Aussi…
- Vous vous souvenez donc de moi et de notre conversation endiablée sur votre morceau préféré « l’eau à la bouche » de Serge Gainsbourg que vous interprétez avec magnificence ?
- Et comment !
- Il s’approche de moi, me tend la main que je saisis sans peur, il m’attire contre lui, son corps est tendu, ses mains vives découvrent mon corps, je frissonne. Il soulève ma jupe sans gêne, je me laisse emporter par le désir, c’est si fort… ! Tout à coup, tel un coup de foudre, il est en moi, je m’agrippe à son cou, il me renverse, ses doigts glissent le long de mon dos, dégrafe ma jupe, je suis nue, là, au pied de l’escalier, plus rien ne m’étonne, je suis sur une autre planète. Ses grands coups de reins me transportent dans l’ouragan de la jouissance. Il sue, des sons rauques résonnent dans l’escalier, lui aussi est emporté dans ce monde de plaisirs ; Plus rien ne nous importe. Ce corps à corps nous enveloppe, nous apaise. Les minutes passent, nous nous regardons et éclatons de rire. Blottis l’un contre l’autre nous retrouvons nos esprits. Je me rhabille et lui tend la main qu’il ne lâche plus jusqu’à mon appartement où nous nous engouffrons pour la journée. Jour de tempête !
Cricrige
Sujet 5 : Ecrivez un texte avec l’anaphore suivante : Avant de naître j’étais
Avant de naître j’étais un nuage blanc, un cirrus.
Tel un cheveu d’ange je courais dans le ciel bleu azur,
Légère comme une plume je traversais les océans.
Jamais je ne colèrais, jamais je ne pleurais.
Présente sur Mars, Jupiter, Saturne ou Uranus
Je parcourais la galaxie contre vents et marées.
On ne pouvait me comparer à un Nimbus où
Mieux encore à un Cumulo-stratus, mes cousins
Car fine et transparente je culminais à 10 000 mètres d’altitude.
Des poètes tels Goethe et Colette m’évoquaient dans leurs écrits,
« Ouî…î…î, Madame Colê…ê…tte », chantait à droite une voix d’ange aigrelet, probablement branché sur le cirrus fusiforme qui naviguait à la rencontre de la jeune lune. (Colette, Sido, 1930, Fayard, page 24),
Comment oublier cet avant, ce préalable !
Impossible, aujourd’hui chaque jour je scrute le ciel
Et une multitude de filaments, un voile fin
Les cirrus, me réjouissent et me font un clin d’œil en souvenir.
Cricrige
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