Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Atelier du 20 janvier 2015 par Alex

1 - Ronde de mots

 

  • Mon bel ami, vous êtes homme de foi ! Je m’abandonne entre vos bras, vaincue. J’ose espérer que de cette victoire sur ma vertu vous ne ferez point de commentaires et surtout point d’abus.

Les lumières s’éteignirent sur le baiser passionné échangé par les deux comédiens. Une seconde. Le silence. Et soudain, un tonnerre d’applaudissements retentit dans la salle. Au premier rang, les yeux pleins de larmes, Charlie battaient des mains avec enthousiasme. Le succès était au rendez-vous. Après de longues années d’ostracisation frisant même l’anathème, la profession le reconnaissait enfin. Ses ennemis d’hier se battaient à présent pour assister à une représentation. La pièce intitulée « Plaidoyer du bonheur » se jouait à guichet fermé depuis la première. Et ce soir, standing ovation !

Il était loin le temps de l’atelier. Cette pièce sombre d’à peine 10 mètres carrés, avec comme unique ouverture une porte-fenêtre grinçante, donnant sur un carrefour bruyant où chaque répétition s’interrompait au gré de la circulation. Ce soir, Charlie tenait son triomphe. La boucle était bouclée.

  • Félicitation, vraiment ! lui répétait pour la énième fois un critique très en vue dont il avait oublié le nom.
  • Merci
  • Vous devez être fier. Cette pièce est une ode à l’humanité. Votre écriture est incroyable, vous mêlez anarchie et sens de la dérision avec une précision.

Charlie ne l’écoutait plus, sa toute première critique lui revenant en mémoire d’une affligeante médiocrité qu’on ne peut tolérer… Cinq ans s’étaient écoulés depuis, jour pour jour. Il s’était cru anéanti. Vidé de sa substance. Englouti par la honte. De longues années sans pouvoir écrire ne serait-ce qu’une ligne. Et un jour, le déclic. Et ce soir, le sacre.

 

2 - Poésie bonheur et/ou enfance.

Ne soyez pas surpris, ici j’ai détourné quelque peu la consigne vers le thème de la naissance (note de l'auteur)

 

Longue litanie

Silence assourdissant

Ivresse de la nuit

Pour tempête de néant

Un grain de sable

Face cachée

D’une feuille d’érable

Nait la beauté

Mouvement fugace

Souffle le monde

Un brin rapace

D’une brise immonde

Instants éphémères

D’un cri d’éternité

Pour secondes mortifères

Volées à l’immensité

Un nouvel humain

Pare la voie lactée.

 

Alex 20/01/2015



22/01/2015
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