Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Atelier du 20/01/2015 par Maridan

1)       

Amis et ennemis tous réunis. L’anarchie qui régnait habituellement dans le pays dit « des lumières » s’était figée en un moment de stupeur qui n’avait pas saisi que notre pays. Le massacre de Charlie Hebdo avait embrasé le monde. Pour nous, la liberté de la presse cela est sacré. Foutaise !

 

Je vous le dis, tout du moins en temps ordinaire. Voir les nombreux papiers qui vilipendaient Charlie et publiés précédemment. Le peuple de France s’était réveillé avec une terrible « gueule de bois. »

 

Arrivés au carrefour de toutes les haines exacerbées, au fil des années, par les uns et les autres, politiques, religieux, économistes et gourous de tous poils, nous nous retrouvions face à l’horreur.

 

Parce qu’au loin, un fou de Dieu avait jeté l’anathème sur un rigolo qui pensait que le rire est la plus belle vertu de l’homme et qu’un crayon vaut mieux qu’une arme, le sang avait été versé en abondance.

 

Alors venu du plus profond de nous, un cœur unique s’était éveillé et un plaidoyer pour la liberté d’expression avait réuni dans un même élan toute une humanité qui aspirait à une communion d’âmes. Une envie de liberté et un refus de la barbarie avaient rendu à la France ses lumières si ternies depuis pas mal d’années.

 

Si au lieu de prier des Dieux sans pouvoir, sans volonté que chacun plie ou fait ployer à sa convenance, les hommes aspiraient à la tolérance, au respect de chacun, notre monde deviendrait très beau.

 

Et tandis que mon stylo trace sur une page blanche ces mots sans suite, relents de mon esprit attristé, j’observe le soleil qui joue à cache-cache derrière la porte-fenêtre de Bernard.

 

Les amis de l’atelier griffonnent en silence au rythme des mots livrés précédemment. Certains sont concentrés, d’autres écrivent et raturent (bien que ce soit interdit, en principe !) et ce bien que je répète en boucle que la première idée est souvent la meilleure, à quoi cela sert-il que je radote, je me le demande ? J

 

J’adore ces ateliers, ils me comblent de petits bonheurs que je livre ensuite sur mes blogs. Les yeux baissés sur leurs feuilles, mes compagnons d’écriture s’appliquent. Quant à moi, j’ai les mains soudain saisies d’une étrange appréhension… Où est passée la fin de mes divagations premières ?

 

2)

Batifoler gaiement

Oublier ses tourments

Nul doute que cela apaise.

Hélas ! Nous en avons notre aise

Et rien ne soulage vraiment

Un cœur sanguinolent

Regarde ! Et écoute mon enfant

 

En toi existe notre avenir

Niché en ton jeune désir

File petit astre lumineux

Apprends à être heureux

Nul ne saura te blesser

Car je saurai te protéger

Envers et contre tout, je vais t’aimer.

 

Il y a dans l’enfance

Des repères secrets où l’âme se cache

Elle fuit les souffrances

Des parents qui se fâchent

 

À la tombée de la nuit

Caché au fond du lit

L’enfant réfléchi

À ce monde qu’il subit

 

Être ou ne pas être, quelle idée !

Lui n’a qu’une envie, exister !

Rejeter es interdictions

Ne plus subir les punitions

 

Apprends petit d’homme !

Tes parents aspirent à ça en somme,

Faire de toi un petit soldat

Qui au premier signe ira au combat

 

Où est donc l’éducation rêvée

Celle qui donnera aux enfants la liberté

D’être et non pas de paraître !

Mais cela ne convient pas aux Maîtres…

 

3)

La nuit lorsque la lune brille et que s’allongent les ombres, je garde au fond de l’âme les mots sourds de ma colère refoulée. Peut-être les cauchemars me ramèneront-ils quelquefois des réminiscences de cette douleur. Le monstre qui se cachait derrière ce visage avenant n’avait pas encore été découvert. Cesser d’être un vagabond pour raconter son vécu dans un livre émouvant et profond.

Lorsque cela viendra, ce sera comme un froissement d’ailes, quelque chose de léger que le soleil effacera.

L’ange entend mieux les bruits du soir. C’est le moment béni où il se rend seul au salon verser ses larmes.

Puis, il retrouve les autres pour échanger sur un livre qu’ils ont lu, pour se raconter des histoires sur les monstres qui ont traversé nos vies

L’un nous parle de celle qui se dissimule sous l’éclat d’or pur de ses colifichets, même s’il sait qu’un jour, la boue qui inonde son cœur débordera en un flot dévastateur, et que nul se laissera plus prendre en ses filets. Jamais plus, c’est une certitude ! dit-il, il ne ressentira une telle blessure !

Faire briller les étoiles mortes et faire de l’écume des jours de Boris Vian une ondée bienfaisante pour les âmes en peine.

 

Maridan 20/01/2015



23/01/2015
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