Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Atelier du 28/05/2014

1) Le croissant doré

Incroyable ! Qui aurait pu penser que moi, qui déteste la chaleur, je me retrouverais là, à Jeddah, dans ce pays impitoyable où il fait 40° à l’ombre !

Tout avait commencé de manière très étrange ! Ce soir-là, je revenais d’une soirée bien arrosée chez des amis de ma femme. Lorsque j’avais surpris une conversation qui ne m’était pas destinée. Mais commençons par le début.

Nous nous étions rendus chez ses amis, lorsque soudain, la maîtresse de maison avait organisé une attraction « danse du ventre » avec ses copines. Si l’annonce m’avait plutôt émoustillé, j’avais très vite vu mon intérêt sombrer dans un vide sidéral, quand lesdites « amies » s’étaient dépoilées. J’avais eu soudain, une furieuse envie de fuir, et vu les regards consternés des autres mâles, visiblement, je n’avais pas été le seul !

Voyez-vous ! J’ai la chance d’avoir épousé une jolie poupée. J’espérais voir ce genre de fille ! Or ce soir-là, le spectacle ressemblait davantage à une pub pour les pneus Michelin qu’à une soirée lascive.

Un peu dépité par ce spectacle sinistre, je m’étais éloigné du salon et j’avais trouvé un peu de calme dans le vestibule près de l’entrée. Je m’étais planqué là pour fumer. Alors que j’allais allumer ma cigarette, j’ai entendu des pas qui s’approchaient. J’ignore encore pourquoi, mais je me suis caché. Et voici ce que j’ai entendu :

-          Es-tu prêt à partir ?

-          Oui ! Tout est réuni. As-tu parlé de tout cela à Charlotte ?

-          Ça ne va pas ! Il est hors de question de parler de cela aux femmes. Elles ne savent pas tenir leurs langues.

-          Mais enfin ! Qui sait ce qui nous attend à Jeddah ? Crois-tu que nous serons bien accueillis à Makkah al-Mukarramah ? Je te rappelle que seuls les musulmans peuvent approcher ! Si personne ne sait où nous sommes, comment reviendrons-nous en cas de problèmes ?

-          Moins nous serons nombreux à savoir où nous nous rendons, moins nous risquons d’avoir des problèmes. Tu as lu comme moi que le mystère serait levé à l’approche de la Mecque ! Alors, nous n’aurons pas à y entrer.

-          Mais s’en approcher est interdit !

-          C’est vrai, mais je ne vois toujours pas ce qu’un croissant doré a de si mystérieux !

-          Tais-toi malheureux ! Je ne veux plus entendre ce nom. Moins nous serons à enquêter là-dessus, plus nous aurons de chance de résoudre cette énigme, sans perdre la vie !

2)

Les voix se sont éloignées, mais ma curiosité était éveillée. De quoi diable, ces deux hommes, parlaient-ils ? Cette histoire me rappellait vaguement le livre du Da Vinci Code ou les aventures de Tintin et Milou. Du coup, je décidai de leur emboiter le pas. Je les vis pénétrer dans le salon où les vilaines faisaient leur numéro. Je les suivis à distance. Lorsque j’entrai à mon tour, ils avaient disparu. Je rejoignis ma femme.

-          Où diable étais-tu passé ? Tu as loupé le meilleur. Les filles ont été géniales !

-          J’avais besoin de fumer.

-          Le pire c’est qu’avant toi, le mari de Charlotte et son frère Paul sont sortis eux aussi. Charlotte était déçue.

-          Désolé mon ange, mais voir quatre baleines frétiller du croupion, j’avoue que cela ne m’excite pas du tout !

-          Tu es méchant, elles bougent beaucoup toutes les quatre et toi au lieu de les encourager, tu te moques d’elles !

-          Allons, ma chérie ! Ne te fâche pas. Regarde, je vais aller les complimenter.

Je m’avançai vers les danseuses et leur fis mon petit compliment hypocrite au possible. J’avais joué les faux culs pendant cinq minutes, le temps que ma femme regarde ailleurs, puis j’étais partis à la recherche des deux hommes que je vis entrer dans le bureau. Comme ils avaient refermé la porte derrière eux, je me précipitai dehors, car je savais que la fenêtre de cette pièce donnait sur le jardin. Avec un peu de chance, elle serait ouverte et je pourrais continuer à suivre cette discussion passionnante. Dieu merci ! La fenêtre était ouverte. C’est Marc qui avait repris la conversation :

-          Quand pars-tu pour Jeddah ?

-          Lundi.

-          Quand penses-tu être de retour ?

-          Mercredi au plus tard, si tout se passe bien !

-          Pourquoi en serait-il autrement ?

-          Ce talisman est une relique sacrée, ils nous tueront sans hésiter, si je me fais prendre.

-          Tu comptes donc y aller toi-même ?

-          Pas vraiment, j’ai demandé à un gars sur place de le faire à ma place.

-          Tu es sûr qu’il est fiable ?

-          Certain, ce n’est pas la première fois que je fais appel à lui pour ce genre de mission.

-          As-tu fait réaliser la copie ?

-          Évidemment !

-          As-tu vérifié son poids, sa taille et ses motifs ?

-          Tu me prends pour un con ? J’ai suivi à la lettre tout ce qui est inscrit sur le descriptif du musée et les photos de mon gars étaient d’excellentes qualités. Il n’y aura pas de problème.

-          Je l’espère ! Je n’aimerais pas te voir mourir pour ce qui est peut-être une blague.

-          Je ne crois pas que ce soit une plaisanterie. J’ai récupéré les deux premières clefs dans une synagogue à Jérusalem et dans la cathédrale Notre Dame à Paris. À présent, il me faut la relique de la Mecque. Ensuite, nous irons récupérer les trois dernières clefs à Moscou, Pékin et à Lhassa.

-          Tu plaisantes ?

-          J’en ai l’air ?

-          Mais enfin, que font ces clefs dans des lieux si différents ?

-          D’après ce que je crois, il s’agit de la plus grande escroquerie jamais fomentée par des hommes de foi. Tandis que leurs peuples respectifs les adulent, leur offrent argent et bijoux précieux, les prélats de ces grandes religions monothéistes se sont enrichis, mettant en commun le plus grand trésor de tous les temps. Si j’ai bien déchiffré le parchemin en ma possession, la réunion de toutes ces clefs et de la relique de la Mecque ouvrira un tombeau dans la Basilique de Saint-Denis.

-          Mais pourquoi ne pas avoir réuni toutes les clefs avant de partir pour Djeddah ?

-          Parce que clefs et relique doivent être récupérées dans un ordre bien précis, faute de quoi, le trésor serait perdu. Écoute ce passage :

« En l’an 750 du calendrier chrétien, les chefs des différentes religions monothéistes se sont réunis en la Basilique Saint-Denis. Ils ont mêlé leurs sangs en une alliance infâme qui avaient pour but de spolier leurs différents cultes des richesses accumulées. Le prélat chargé de dissimuler l’immense trésor a conçu une cache capable de s’autodétruire en cas d’infraction. Le tréqsr serait alors perdu à jamais.»

Les voix s’é »taient tues. Éric n’avait plus rien entendu ! Tout s’était obscurci. Il avait eu froid. Accroché sur sa croix, il observait le pacte barbare des six hommes. Son sang araméen s’était souvenu de sa peine face à son sacrifice inutile devant la cupidité des hommes et face à l’impossibilité qui avait été la sienne d’empêcher ce pacte maléfique.

C’est pourquoi, il n’avait pas réfléchi, dès qu’il avait eu réintégré son corps, il avait pris un billet d’avion pour être le dimanche à Jeddah. Il n’avait pas pu empêcher en d’autre temps le vol. Mais il pouvait aujourd’hui damner le pion aux infidèles…

Maridan 28/05/2014

 

3a) Logorallye

Parce qu’elle aimait être libre

La mort n’avait pas de prise sur elle

Elle aimait les cerises en équilibre

Profiter des fruits de la Terre, si belle !

 

Suspendu au souffle du vent

Elle voyait poindre le soleil

Elle évoluait toujours lentement

Plongeant au cœur des merveilles

 

Atterrir en des lieux magnifiques

Briller dans des songes oniriques

Puis, sombrer sous les accents nostalgiques

De quelques romances poétiques

 

 

3b)

Parce qu’elle avait toujours rêvé d’être libre, elle avait croisé la route de la mort. La camarde, triste compagne, s’était jouée d’elle. Elle cueillit une cerise dans la coupe de verre, la porta à sa bouche, en savoura l’exquise douceur. En ce jour d’été, la terre était si belle. Elle la voyait comme un être vivant. Ce matin, elle se sentait suspendue entre vie et néant. Devait-elle se jeter au fond de ce gouffre béant ? La promesse d’un joli saut était tentante !

 

Elle sentait poindre la voix de la raison qui lui soufflait d’attendre encore un peu. Évoluer quelques jours de plus, puis elle pourrait enfin plonger pour rejoindre ses chers disparus. Mettre fin à sa souffrance, au vide sidéral qui l’emplissait peu à peu. Atterrir dans le flot limpide…

 

Briller un instant encore sous la caresse du soleil, avant de sombrer dans l’oubli de ce qui fut- elle…

 

 

4)      Chanson comique

Sur l’air de « allez ! venez ! Milord ! » de Piaf

 

Allez venez les filles !

Vous avez réussi

À vous de jouer aux billes

Et d’scalper vos maris

 

On leur nouera les mains 

Attachera les pieds

Et bien sûr dès demain

Ils devront vous choyer

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Dire qu’il suffit parfois

Qu’il y ait une autre fille

Et le goujat s’en va

Oubliant votre idylle

 

Il emporte avec lui

Vos rêves, vos illusions

Vous êtes anéanties !

Entrez en rébellion !

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Allez venez les filles

La vie est devant vous

Laissez ces peccadilles

Venez amusons-nous

 

On chantera la vie,

On chantera l’amour

Et c’est dès aujourd’hui

Que viendra votre tour

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Vous êtes des déesses

Avec de jolies fesses

Les loups vous les materez

Leurs nez dans vos souliers

 

Ils vont vous supplier

Vous dire qu’ils vous aimaient

Mais jamais n’les croyez

À vous d’vous amuser

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Regardez ! Les voilà

Vêtus de chemises froissées

Ils sont bien tristes les gars

À eux d’se débrouiller !

 

Dépassé le ménage

Partez à l’abordage

Vous êtes des phénix

Dignes des films X

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Maridan 28/05/2014

 



29/05/2014
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