Maridan-Gyres

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La mangouste 9/10/13

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Je me suis levée au soleil levant. Sa clarté effleurait l’entrée de mon terrier. Je me suis tenue sur le seuil, sur mes pattes arrière, et j’ai humé les senteurs lourdes de la nuit. La brise apportait à mes narines des parfums presqu’inconnus. Dans mon désert brulant peu de végétaux… Sauf après un orage aussi soudain que bref…

Alors seulement à ces moments, je voyais fleurir des plantes…. Elles arboraient des parures étonnantes. Des fleurs multicolores s’épanouissaient en un clin d’œil. Je les voyais naître, grandir, se charger de parfums entêtants pour attirer les insectes polinisateurs.

Oui c’était un hymne à la vie. Les couleurs frappaient mon regard, cette débauche de vie était offerte sans retenue ni contrepartie….

Mais depuis quelques temps, le désert ne fleurit plus. Et les fragrances me parviennent de très loin… Transportées par le vent brûlant et désséchant.

Bientôt les fleurs du désert ne seront plus que souvenirs.

 

Je dois cependant poursuivre ma petite vie de plus en plus difficile…

 

Sur l’un des derniers arbres de cette savane qui devient désert, quelques oiseaux se sont réfugiés. Ils reprennent force et souffle avant de poursuivre leur long vol, vers des lieux plus cléments.

Eux non plus, ne reconnaissent pas les lieux. Fut un temps, les arbres plus nombreux, abritaient un trou d’eau. Et la vie brillait sous de multiples formes :

Vie terrestre, aquatique, aérienne et souterraine ! Et mythique. Oui, les lutins étaient partout et riaient. Symbole de toute cette débauche de vie et de plénitude. Puis, peu à peu, hélas ! Tout a changé !

 

Pour moi, les temps sont devenus durs. Les proies se sont amenuisées. Même les serpents se sont faits plus rares. Il nous faudra sans doute partir, nous aussi… Mais vers où ? Le voyage risque d’être long et périlleux. Combien d’entre nous parviendrons à une nouvelle terre d’accueil ?

Oui, nous aussi, allons devenir des immigrées clandestines, obligées de se battre pour survivre, car nous ne serons pas forcément les bienvenues……

 

Je frémis à cette perspective. J’ai peur du voyage vers l’inconnu qui m’apportera peut-être la mort.

 

Que n’ai-je des ailes pour me fondre à grande vitesse dans le ciel meurtrier ? Peut-être aurais-je alors quelques chances d’échapper à mon sort funeste ?

 

Mais ce n’est pas la peine de rêver ! En attendant la grande migration, je vais devoir partir en quête d’une nourriture de plus en plus rare ! Bonjour soleil ! Encore un jour nouveau ! Sera-t-il favorable ?

 

Viviane 9/10/2013



24/10/2013
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