Maridan-Gyres

Quelques réflexions

Ne trouvant pas toujours (très souvent) les mots en adéquation avec ce que je ressens, je m’autorise (très souvent aussi) à emprunter ceux des auteurs et poètes pour illustrer ce que je ressens. En voici quelques-uns :

En quelque pays que tu entres, conforme-toi à ses mœurs

(proverbe touareg)

Rien ne vous tue un homme comme d’être obligé de représenter un pays

(Jacques Vaché)

On revient de sa jeunesse comme d’un pays étranger.

Le poème, le livre est la relation du voyage

(Federico Garcia Lorca).

Il y a un pays natal dans le temps comme il y en a un dans l’espace

(André Billy)

La poésie, par des voies inégales et feutrées,

nous mène vers la pointe du jour au pays de la première fois

(Andrée Chédid).

Au proverbe touareg, je me permets de « saucer » avec cette phrase  « suivre les méandres du fleuve pour mieux les maîtriser».

Depuis le jour où je me suis aperçue avec lucidité (comme j’aime cette phrase de René Char : la lucidité étant la blessure la plus proche du soleil) que je ne représente plus que moi-même dans tout ce que je pense et fais, un immense poids m’est m’a été ôté du cœur et de la tête. 

L’occasion m’est alors donnée pour revenir à une certaine mémoire. Celle vécue de mon passé, celle d’avenir qui me reste à vivre dans ce présent qui fuit à toute vitesse. Une mémoire à arracher de mes neurones en ce temps de confinement forcé à cause d’un virus invisible à l’œil nu qui ne cesse de nous narguer en s’infiltrant partout.

Pour ce voyage dans le pays natal du temps et de l’espace, les mots lus, écrits et échangés sont autant de barques qui m’aident à traverser les courants.

Et ce sera toujours la première fois dans tout ce que je vois, écoute, sens, éprouve et vis.

Elfina

Ermitage-sur-Lez

28/03/2020