Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

1ère ronde de mots du 25/09/2013 par Christian

J’aime bien lire sous un arbre .C’est un endroit magique, calme,  reposant, le bruit du vent dans les feuillages me fait rêver. Il suffit que je ferme les yeux et je me revois enfant jouant au cerf-volant avec une feuille de papier. Le vent l’emportait, elle tournoyait, elle montait pour mieux redescendre, elle transportait mon désir d’évasion, d’être libre. Pour moi c’était un ravissement. Elle faisait un glissement sur des fils invisibles, exécutant des pirouettes, des saltos comme les patineurs que je voyais à la télévision.  J’étais obnubilé par cette douce musique, par ces mouvements harmonieux. J’étais transporté par la même occasion.

Je me prenais pour ces athlètes qui donnaient tout pour leurs passions. Je remontais le temps à grand galop, passant par-dessus les obstacles, comme un cheval dans la prairie un soir de pleine lune. Il savourait ses instants de liberté. Pour lui ce serait une joie ne sachant pas  de quoi serait fait demain. Plus je le voyais, plus je pensais que cet étalon voulait vivre, profiter de ces derniers instants comme s’ils étaient définitifs prenant le ciel à témoin de ses désirs.

Pour ma part, j’avais pris ma décision. Il fallait que je trouve un système pour m’évader de ce carcan en prenant un maximum de plaisir.  Partir, voyager, découvrir autre chose, je rêvais de parcourir le monde. Je ne voulais pas ressembler à ces taureaux qui n’avaient aucun but, sauf celui de courir après un leurre ou d’attraper une cape tenue par un homme en couleur de lumière.

Quel anachronisme pour une boucherie organisée, je n’ai jamais aimé ce spectacle où la mort de l’animal en était la fin. Ouf ! J’ai apprécié quand les catalans ont aboli ce jeu. Il me faisait penser aux jeux du stade. Cela correspondait bien à la nature humaine voulant à tout prix du sang. Un art infamant profitant de la naïveté  de la bête. Je préférais cent fois mieux la fauconnerie. Oui, si j’avais eu à choisir, comme les indiens, une réincarnation, j’aurais pris l’aigle pour voler dans un ciel sans nuage.

Je regarderai ce monde à la dérive me laissant porter par les alizés.  Je pleurerai de voir l’homme détruire la nature. Ne se préoccupant  pas du lendemain et certainement pas de ce qu’il laissera à ses enfants. Je serai si haut que je verrai les forêts disparaitre, si haut que j’apercevrai les méfaits de l’exploitation du gaz de schiste par des procédés contre nature. Oui, je verrai fondre cette calotte glacière qui contient les origines de notre Terre. Petit à petit, tout se dégrade. Ne vaudrait-il pas mieux rester simple et se contenter de ce que l’on a, de le préserver ? Mais si j’étais cet oiseau, je ne pourrais pas écrire pour rêver, refaire le monde à ma convenance, ni partager cet écrit. Oui, je continue de rêver sous mon arbre 

Christian 25/09/2013



27/09/2013
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