Atelier 6 - 2022 - sujet 4
Quand Henri, troisième du nom, naquit en ce matin du 3 août 1823, cet enfant - de parents royaux qui attendaient avec anxiété la venue d'un héritier mâle et qui avaient vu mourir en bas âge 4 nourrissons - semblait prêt à tenir toutes les promesses que les pèlerinages et autres neuvaines auxquels la reine Wilhelmine, sa mère, une femme fort pieuse s'était astreinte.
Les docteurs qui s'étaient penchés sur son berceau le jugèrent éclatant de santé : l'accouchement s'était déroulé sous les meilleurs hospices et quand la reine livra son fils à la lumière du jour le bébé, un solide gaillard de 4 kilos, poussa un cri qui confirmait amplement le diagnostic du corps médical.
Confié très tôt aux soins d'une nourrice, l'enfant bénéficia d'une petite enfance de rêve.
A 11 mois il marchait, à deux ans sa maitrise de la langue allemande étonnait son entourage et à trois ans son père qui entendait donner à son fils l'éducation la plus parfaite tant physique qu'intellectuelle lui assigna deux précepteurs : un maître d'escrime et un professeur d'équitation. Aussi prédisposé à la maitrise des langues étrangères qu'à celle de l'escrime, à l'âge de 15 ans Henri maitrisait outre l'allemand, le français, l'anglais et l'italien et s'avérait de surcroit excellent bretteur et bon cavalier.
A 17 ans ses yeux d'un bleu profond, sa chevelure d'un noir de geai, ses très fins et réguliers, cette beauté si singulière qui ne devait jamais le quitter lui attira le suffrage des femmes. Il fit de nombreuses conquêtes mais la mort prématurée d'Elizabeth de Saxe qui avait su se l'attacher plus durablement fut le premier coup porté à cette vie qui jusqu'alors avait été exempte de tout obstacle. Henri vécut amèrement cette perte.
Mais comme si le malheur voulait s'ingénier à frapper deux fois en octobre 1852 quelques mois à peine après la disparition d'Elizabeth, un feu, dû semble-t-il à l'imprudence d'une lavandière, se déclara dans l'aile nord du château, au cœur d'une nuit de décembre, dans cette aile où Henri aimait se retirer pour la nuit.
Réveillé en sursaut par le crépitement des flammes, le jeune roi sauta de son lit pour constater avec effroi qu'une fumée âcre et dense s'immisçait dans sa chambre. Malgré son désarroi il eut la sagesse de ne pas ouvrir la porte geste qui lui aurait été fatal : le feu se serait alors propagé dans la pièce et les boiseries plus que centenaires auraient été la proie des flammes et le jeune homme aurait lui immanquablement péri dans l'incendie.
Grace à Dieu les domestiques attachés à sa personne parvinrent à l'extraire sans dommage apparent de sa chambre, par une fenêtre donnant sur un balcon
Mais les deux chocs subis par le monarque la perte de sa très chère Elizabeth et la frayeur provoquée par l'incendie eurent de lourdes conséquences sur son équilibre mental : à partir de ce jour, il fut victime de cauchemars récurrents, qui le laissaient abattu et le plongeaient dans une torpeur qui le coupait de son entourage. Cet homme affable, brillant causeur, très sensible au charme féminin se replia sur lui même, fuyant la compagnie des membres de la cour qui, très attachés à sa personne, essayaient, mais en vain, de le ramener à cette joie de vivre qui l'avait jusqu'alors toujours animé.
Petit à petit et malgré le zèle de ses docteurs, sa santé se détériora et un soir de décembre âgé de trente ans seulement, ce jeune homme plein de promesses rendit son dernier soupir
Dans cette splendide demeure qui l'avait vu naître et qui constituait l'écrin le plus parfait pour rehausser un règne qui s'annonçait prestigieux
Bernard 3
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