Atelier 20 - 2023 - Sujet 4
L'héritage
Le moment que j'attendais tant est enfin arrivé ! Je me sens fébrile, impatiente et pleine d'interrogations tout à la fois...
Tout en fermant les yeux, je tiens dans mes mains l'écrin de tissu bleu nuit. A l'intérieur, un livre ou plutôt un grimoire, il m'a été remis par mon aïeule Isaure il y a 1 an juste avant son décès. Sa perte a été une grande douleur pour moi. Ma grand mère était un être particulier de par sa personnalité, son savoir, son charisme et surtout elle était une SORFEELIERE, tout comme sa grand-mère et encore avant son arrière grand-mère, cette lignée remonte à la nuit des temps. Seule ma mère a refusé ce qu'elle a appelé cette charge, la transmission se fait uniquement aux filles de la famille. Je me devais et j'avais hâte - à vrai dire - de poursuivre et de prendre le flambeau. Et voilà, j'ai 17 ans, il est minuit et c'est un soir de pleine lune.
Je me suis installée dans la grande maison/manoir qu'Isaure m'a léguée, pleines de pièces remplies d'objets hétéroclites précieux et où les escaliers sont nombreux et vous emmènent à découvrir des boudoirs secrets, les pièces elles-mêmes changent parfois d'endroit, de décorations pour une petite fille c'est fascinant !
Dans l'immédiat, je suis dans le grenier sous l'immense velux - concession faite à la modernité - qui me distille la lumière de la lune. Astre qui symbolise le féminin, l'intuition, les secrets....J'ai tous mes souvenirs d'enfance dans ce lieu si riches en meubles, bibelots dénichés dans des pays lointains et sur lesquelles on s'interroge parfois de savoir à quoi ils servent.
Tout à coup, une douce chaleur irradie dans mes mains et se propage à l'ensemble de mon corps tout entier, j'ai l'impression de rayonner et tout en ouvrant les yeux, je sors le grimoire de son étui de tissu. Il n'est pas très grand en soi, la couverture en cuir en est usée à divers endroit, un quartier de lune en haut et un autre en bas et au centre un lapis-lazuli. La pierre que je préfère. Un fermoir ouvragé m'invite à décrocher la chaîne que je porte autour du coup depuis 1 an et religieusement, je l'introduis dans la serrure, précieux sésame pour l'ouvrir.
Je résiste juste un peu avant d'aller plus avant, tout comme quand j'étais enfant que ma mère déposait dans une assiette précieuse une part de gâteau... savourer des yeux, humer, imaginer avant d'y plonger la cuiller... Les pages inégales dépassent et sont ciselées par endroit, preuve de leur âge.
Enfin, je me décide , la page de garde est vieillie, tâchée par les ans, une phrase y est inscrite à la plume avec pleins et déliés :
"Je suis momentanément ta propriété et te transfère par la possession de ce grimoire les pouvoirs de "Sorfeelière". A toi d'en faire bon usage et de transmettre le moment venu cet ouvrage précieux à qui de droit."
Tournant les pages remplies de l'écriture d'Isaure, j'ai à peine le temps de lire le premier mot que tout s'efface et là, je me souviens de ce qu'elle m'a dit juste avant de fermer les yeux pour toujours :
" A toi d'écrire le livre de ta vie et de trouver ton don" .
***
Lucifer
Il était dans une colère noire, il aurait été plus juste de dire qu'il écumait littéralement de rage, les yeux rougeoyants, tournant en rond telle une bête en cage avec cette aura noire qui ne cessait de grandir autour de lui !
Lucifer n'aimait pas les échecs et encore moins l'incompétence de ses sujets qu'il punissait de manière exemplaire ! Gare à celui ou à celle qui le décevait !
Et là, c'était le cas de Raphaëlla, quelle idiote cette fille ! Il n'aurait jamais dû tabler sur ses capacités à elle seule pourtant il savait à qui il avait à faire, mais il n'aimait pas non plus se remettre en cause et reconnaître ses erreurs ! Un maître de son envergure aussi puissant s'il connaissait un échec c'était de la faute de ses sbires !
Velvet n'était pas encore consciente de ses capacités, elle avait hérité du caractère, de la détermination d' Isaure et surtout de son don, peut-être serait-elle même encore plus douée ! En attendant , il faudrait retarder le moment où elle allait trouver son animal totem et la bague pierre de lune qui achèverait de lui fournir toute sa puissance !
En un temps, il avait sans difficultés écarté la mère de Velvet - Eliabel - en lui faisant peur ce qui avait obligé Isaure, gravement malade, à tenir jusqu'au 18 ans de sa petite fille.
***
Velvet
Raisonner c'est bien, souvent utile mais là, il fallait que je suive mon instinct. Je soliloquais ainsi dans ma tête. Assise sous les rayons de la lune dans le grenier du vieux Manoir, dans ce vieux fauteuil club en cuir patiné par les ans que ma grand mère affectionnait tant et que j'affectionnais tout autant.
Les pieds ancrés sur l'antique tapis persan aux couleurs passés, paupières closes, je scanne mon corps comme elle m'a appris à le faire en respirant par le ventre pour faire le vide dans ma tête et me connecter à mon Moi profond.
Je m'envole aérienne, diaphane un sentiment de liberté intense au dessus de l'étang baigné par la lune qui s'y reflète, ronde, parfaite. Les lucioles tout autour sont comme des pierres précieuses qui sertiraient un diamant. Le spectacle est féérique. On entend le bruissement des insectes, le ululement d'une chouette tous mes sens sont sur-développés. Des pipistrelles exécutent autour des arbres un joli ballet dont elles seules connaissent la chorégraphie et tout au bout de l'étang je la vois , souveraine une immense louve dont le pelage brille de mille éclats argentés. C'est elle aucun doute, mon animal totem.
J'ouvre les yeux, je sens une immense paix m'envahir. Il va me falloir trouver cette fois le bijou qui m'assurera toute la force de mon pouvoir. Mais quel est-il? Où le trouver ?
***
Raphaela
A partir de quand je suis tombée amoureuse de Velvet, je ne saurais le dire. En fait, je pense que c'est arrivé insidieusement. Nous étions pratiquement toujours ensemble, à dormir chez l'une chez l'autre et le plus souvent chez Isaure.
J'adorais jouer à cache-cache dans le manoir avec mon amie. Cet endroit fabuleux plein de mystères qui regorge d'objet venus des quatre coins de la terre pour des esprits de petites filles pleines d'imagination on ne pouvait rêver plus beau cadre.
Tantôt magicienne, tantôt sorcière....je sentais une aura spéciale autour de la grand-mère de Velvet, elle était comment dire "spéciale" et la même chose s'est produite avec mon amie au fur à mesure qu'elle prenait de l'âge.
Revenons un an en arrière, je m'évertuais à tirer des sons harmonieux de mon violon - Velvet adore la musique classique, plus particulièrement le violon et la harpe - et je m'étais mise en tête pour la séduire d'apprendre cet instrument plus que difficile. Il n'en sortait que des couacs atroces et plus qu'éprouvants pour les oreilles. Mes parents que j'avais eu du mal à convaincre de m'offrir ces cours, menaçaient de me faire tout arrêter si je ne faisais aucun progrès. Quelques mois de répit... Mon professeur, amoureux, de son art s'y mettait aussi ! J'étais désespérée, de peur de fracasser mon instrument par énervement, j'ai décidé ce jour là d'aller au Parc de la maison pour tous.
Parc, qui, il y a quelques années en arrière accueillait un collège de la 6ème à la 4ème et où nous avions Velvet et moi fait "nos armes" dans le cycle secondaire.
Il y avait et il y a toujours un immense cèdre du Liban centenaire dans le parc et nous prenions plaisir à nous asseoir sur sa branche la plus basse, je continue d'ailleurs toujours à la faire quand je vais m'y promener et qu'il n'y a personne pour me voir. Ce que je fis ce jour et c'est le son d'un violon une douce mélodie qui me tira de ma ferveur. Un peu plus loin un homme aux cheveux très noirs , environ la trentaine, il me semblait, jouait divinement bien un morceau d'Enigma - morceau que mon amie aimait tout particulièrement - je me suis donc approchée.....
***
Lucifer
Je n'avais eu aucune difficulté avec cette petite sotte avide, c'était trop facile, il faudrait que je me méfie, que je sois plus que vigilent !
Immédiatement, elle avait accepté de revenir le lendemain avec son instrument pour me faire une démonstration. Rendez-vous toujours pris dans le parc mais cette fois dans la serre qui avait été restaurée par la municipalité.
Le parc et la maison attenante au départ avait appartenu à une certaine Mme Lamunière, veuve très tôt, sans héritiers directs, un vague neveu côté de feu son époux avait mis en vente cette trop lourde propriété, ce parc et cette serre qui avaient été racheté par la commune.
Une partie était dédiée aux plantes que les agents municipaux cultivaient pour ensuite les utiliser pour la petite bourgade, bien connue d'ailleurs pour les prix "villes fleuries" remportés, et une autre partie agencée avec des bancs des espaces séparés propres à la méditation, la lecture, le recueillement. Souvent des personnes solitaires venaient s'y installer quand la météo était tempérée pour s'y adonner aux joies de la lecture. Parfois, certains soirs d'été l'association du groupe musical y donnait de mini-concerts de guitare.
Personnellement, j'aimais bien y venir en pleine nuit quand les gouttes de pluie tombaient drues sur le toit. En vous écrivant cela, je me dis que je deviens "romantique" ce qui ne cadre absolument pas avec mon état d'esprit profond, celui de contrarier vous autres contemporains, vous tenter pour inciter à vous corrompre. Décidément, il faut vite que je mette la main sur cette bague !
Le jour dit donc cette jeune narcissique est venue, il n'y avait personne c'était parfait, et sans qu'elle se rende compte de rien j'avais pu échanger les archets avant qu'elle ne commence à jouer. Quel ne fut pas son étonnement quand elle se rendit compte que sa prestation musicale "coulait" harmonieuse. Je la félicitai en lui disant qu'elle sous estimait ses talents.
Aucune dénégation de sa part et elle me confia qu'elle s'était mise au violon pour plaire à sa meilleure amie qui se prénomme Velvet ! A partir de là, je n' eus aucun mal à la persuader de venir de temps à autre me rapporter ce que cette dernière pensait de son jeu et à cet effet nous avons échangé nos numéros de portables - il fallait bien que je me mette au goût du jour par rapport à la téléphonie mobile et que nos rendez-vous soient vraisemblables.
Entre temps j'avais pu "ensorceler" son propre archet. Au moment, de le ranger elle remarqua à ses pieds une rose blanche qu'elle s'empressa de ramasser et de porter à son visage pour la sentir s’occasionnant - ce qui était mon but- une piqure avec une épine. Je m'empressai de recueillir la gouttelette de sang sur son doigt, gouttelette, que j'insérerais ensuite dans une minuscule bille en verre qui me permettrait de la localiser et surtout de savoir quand elle serait en compagnie de Velvet !
***
Velvet
Cela faisait plusieurs jours que je cherchais le bijou - de cela au moins j'étais sûre - je savais aussi que je ne l'avais jamais vu. J'avais essayé d'interroger ma mère qui éludait mes questions et changeait systématiquement de sujet. Je lui avais aussi proposé de venir s'installer avec moi, je me doutais toutefois de sa réponse et... effectivement, elle avait décliné. Cela ne m'étonnait pas sans pour autant que je puisse l'expliquer, du temps de ma grand-mère elle me déposait devant l'entrée de la maison, mais ne voulait jamais y pénétrer. Isaure, s'était elle aussi montrée très discrète quand j'avais évoqué, une éventuelle querelle entre elles, elle s'était juste contentée de me dire que les rapports mère/fille sont souvent compliqués.
Augustine , l'aide ménagère qui me connaissait depuis que j' étais toute petite et que souvent je faisais "tourner en bourrique" par mes facéties, s'inquiétait de me voir seule dans la demeure et persistait malgré mes protestations à venir tous les jours, elle me préparait les plats que j'adorais en prétextant qu'il était incongru de manger la nourriture d'aujourd'hui. De plus, elle était veuve, n'avait pas eu d'enfants donc elle me choyait comme sa petite fille.
Nous parlions souvent de ma grand-mère et j'adorais tout particulièrement ces moments alors que nous dégustions une tasse de thé et des cookies maison.
Raphaella, ne cessait de m'appeler, j'aurais même pu qualifier de "forcing" tous ses messages, j'avais eu beau lui expliquer que j'avais besoin d'être seule, elle n'en avait cure. Elle était même passée plusieurs fois et j'avais jusqu'à lors réussi à l'éloigner pour préserver ma tranquillité. Le fait que mes recherches s'avéraient stériles dans l'immédiat m'avaient convaincue de faire une pause. Elle ne cessait de dire qu'elle avait une surprise pour moi et que j'allais adorer, rajouter à cela elle avait insisté en m'expliquant que cela me changerait les idées. Peut-être, après tout, avait-elle raison ?
En même temps, je me rendais compte combien mon amie d'une certaine façon m'isolait des autres, en primaire, au collège, au lycée nous étions souvent toutes les deux et elle s'arrangeait d'une façon ou d'une autre pour évincer les filles ou les garçons avec qui je parlais, j'en avais déjà plus ou moins pris conscience, mais là force était pour moi d'admettre qu'elle avait fait le "vide" autour de nous. Je vais être dure et en même temps lucide : comme une araignée qui aurait tendu sa toile autour de sa "proie"....et... je n'avais nullement l'intention d'être une proie. Il fallait que je mette les choses au clair et vite !
***
RAPHAELLA
Je ne tenais plus en place, j’allais enfin retrouver Velvet ! Plus une minute à perdre, il fallait que je change de coiffure donc RV chez le coiffeur. Il fallait également que je me trouve une jolie tenue et un cadeau surprise. Dernier point, préparer mon violon et mon sac à dos avec des affaires pour quelques jours même si nous avons à peu près les même mensurations.
Ma mère se demandait bien ce qui m’arrivait à me voir tourner ainsi en rond, exubérante, elle ne pouvait en aucun cas comprendre, elle n’avait jamais eu vraiment de « meilleure amie».
J’avais dû d’ailleurs convaincre mes parents que je ne m’étais pas moquée d’eux quand ils m’avaient entendu jouer, du jour au lendemain, du violon de façon quasi parfaite ! J’avais failli être consignée dans la maison ! Non mais à mon âge, ils me prenaient encore pour une gamine ! Je n’avais qu’une hâte m’affranchir de leur autorité et mener la vie qui me plaisait !
L’après-midi fut donc plutôt « studieux » entre la coiffeuse qui m’avait fait une jolie couleur de roux chaud, la recherche d’une robe casual, élégante et agréable à porter. Pour la surprise, j’avais opté par un joli ours en peluche vêtu d’un pantalon rouge et d’un pull marin. Velvet en faisait collection !
J’eus vraiment du mal à trouver le sommeil, j’avais rêvé que mon amie me proposait de m’installer avec elle dans sa grande maison et après tout il y avait une forte probabilité que cela arrive !
LUCIFER
Je n’avais pas vraiment revu cette petite sotte – je ne pouvais la nommer autrement - de Raphaëlla, heureusement que j’avais eu la bonne idée de piéger une goutte de son sang dans la bille de cristal, le fait qu’elle baigne dans une larme d’eau de pluie pure m’assurait de sa totale efficacité.
J’avais donc constaté depuis hier que le rouge du fluide sanguin s’était intensifié et qu’il avait crû, en me connectant sur les pensées de Raphaëlla, j’ai donc appris qu’elle allait voir Velvet .
Je portais à mon annulaire gauche la 1ère partie de la bague pierre de lune, au milieu de l’anneau en surimpression le 7 magique , afin qu’il retrouve toute sa puissance, il fallait le second !
La pierre s’était ternie à la mort d’Isaure , avait perdu de son éclat et de son intensité.
J’étais impatient de le retrouver pour recouvrer tout mon pouvoir plein et entier !
Penser à Isaure me ramenait des années en arrière à des souvenirs pénibles, période qui avait déterminée ma volonté d’abolir les émotions et de faire dorénavant le mal ! Piéger les gens, les soudoyer et les manipuler pour me servir et les détruire en fonction de leurs vices ! Programme plus que divertissant selon moi !
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RAPHAELLA
Impatiente, je monte dans la voiture de ma mère et ouf elle me dépose enfin chez Velvet. Je cours pour traverser la cour et sans attendre je me rue à l'intérieur manquant de faire tomber Albertine.
Velvet qui a entendu la vieille dame crier, accoure et se précipite sur elle pour savoir comment ça va. Elle insiste pour l'allonger sur le canapé.
« Raph, non mais tu te rends compte de ce que tu as fait ! Ce n'est pas une façon de rentrer chez les gens ! »
« C'est chez toi, un peu chez moi donc ! »
Le regard qu'elle me retourne douche un peu mon enthousiaste. C'est vrai, elle a raison, mais Albertine n' était pas sensée être là aujourd'hui sauf que mon amie m'explique qu'elle l'a convaincue de s'installer avec elle.
Quelle idée !!!
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VELVET
Bon...ça commence bien ! Raph débarque avec son violon, OK et....un grand sac....j'espère qu'elle n' a pas prévu de s'incruster. Quoiqu'il en soit, j'ai prévu de lui parler et de mettre les choses au point en douceur...avec son caractère emporté ce n'est pas forcément gagné.
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Raph : - « Alors ? Comment tu trouves ma coiffure, ma robe ? Tu aurais pu me dire quand je suis arrivée ! »
Velvet - « Je te signale que tu as bousculé Albertine, il était plus urgent de se préoccuper d'elle ! »
R - « Quelle idée tu as eu de lui demander de venir chez toi ???? »
V - « Je connais Albertine depuis toute petite, elle a pris soin d'Isaure, s'est occupée de moi , elle se retrouve seule et elle n'est plus très jeune. A mon tour de prendre soin d'elle. D'ailleurs, je voulais attendre un peu mais voilà je ne ferai pas les beaux arts à la rentrée avec toi. Je reste ici , je me suis inscrite pour faire psycho, je veux en faire ma profession »
Je vois la tête de mon amie virer « rouge » !
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« Tu ne peux en aucun cas me faire ça, ME FAIRE CA! » Sa voix montait dans les aigus.»
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« J'ai bien réfléchi et il faut que tu grandisses un peu, on a chacune notre voie, notre propre vie ce qui ne change rien à notre amitié et au fait que nous continuerons à nous voir. Un peu moins souvent il est vrai, mais les moments que nous passerons toutes les deux seront plus forts . »
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« Tu n'as rien compris, tiens me dit-elle je l'avais choisi pour toi! »
Et là, se penchant dans son sac, elle en sort un joli ours en peluche brun qu'elle me lance littéralement au visage .
-
« Il est hors de question, tu m'entends que je te perde ! »
Et tout à coup, j'ai une fulgurance et me retourne sur le petit secrétaire derrière moi où se trouve un vieil ours tout mité que ma grand-mère adorait, quelqu'un - elle n'avait jamais voulu me dire qui – lui avait offert dans une petite boutique lors d'un voyage à Venise. Je me dirige vers lui et glisse un doigt dans la fente qu'Isaure n'a jamais voulu recoudre à la base du cou. Très vite je sens un anneau et en sors le « fameux » bijou, la bague en pierre de lune qui est creusée d'un 7 en son centre entouré des précieuses pierres. Elles scintille, je la passe à mon annuaire gauche .
Sur ces entrefaites la colère de Raphaël ne s'est pas apaisée, bien au contraire !
Une véritable furie qui postillonne !
Alertée par ce boucan, Albertine arrive et je lui enjoins de ne pas s'approcher de mon amie.
Pendant ce temps, la petite perle de cristal au cou de Lucifer bouillonne, elle grossit et la perle de sang à l'intérieur est littéralement en irruption menaçant de faire éclater son délicat écrin de verre tandis que l'anneau qu'il porte à l'annulaire gauche produit une lumière de plus en plus forte et aveuglante ! Il comprend aussitôt que le second bijou a été retrouvé et que Velvet est en danger.
Au moment où Raph s’apprête à frapper Velvet avec un vase en cristal qu’elle vient de se procurer, un homme tout de noir vêtu avec des ailes dans le dos apparaît dans la pièce , les yeux étincelants dardant sur elle un regard à glacer le sang.
Les 3 femmes sont stupéfaites et c’est alors que les 2 bagues à travers la jeune fille en furie se connectent la statufiant puis dans une aura blanche la silhouette d’Isaure jeune et enceinte se matérialise entre Lucifer et Velvet leur tendant la main à tous les deux.
Lucifer comprend enfin qu’Isaure attendait son enfant, leur enfant quand les parents de son amoureuse l’ont éconduit n’en voulant pas pour gendre. Il ne « combattrait » pas Velvet réalisant qu’elle est sa petite fille. Il allait devoir combler les vides et lui conter ce qu’elle ne pouvait connaître.
Une immense joie s’est emparée de lui, apaisant ainsi son coeur.
FIN
Lostris
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