Atelier 2 - 2024 - Sujets 1, 5
Ainsi donc le lutin ne m'avait pas menti. Je pris avec précaution l'adorable petit couteau à beurre que me tendait la fée et qui ressemblait d'avantage à un bijou qu'à un couvert de cuisine, puis avec un air sévère, elle me conseilla de rejoindre mon lit, car ajouta-t-elle , la journée de demain serait pleine de surprises.
Absorbée par mes pensées, je me dirigeai lentement vers ma chambre accompagnée de ma marraine qui ne me laissa pas ouvrir la porte,
« Tu vas avoir besoin d'une cure de sommeil pour affronter les nombreuses épreuves qui t'attendent, je vais t'offrir un voyage virtuel dans le monde magique. Garde présent à l'esprit que tout ce que tu vas voir à partir de cet instant n'est pas réel, mais que tu dois quand même éviter tous les dangers qui se présenteront ! »
Je lui assurai que je ferais bien attention, Elle leva sa baguette magique et toucha la porte de ma chambre puis elle disparut.
Quel ne fut pas mon étonnement en entrant dans la pièce, Ma merveilleuse chambre avait disparu. A sa place, je découvris une immense bibliothèque et au cœur de celle-ci un lit immense. Ma bonne fée m'ayant promis un sommeil réparateur, je me jetai sur ce lit et ne tardai pas à m'endormir.
Ce matin, je me suis éveillée dans une chambre étrange qui semblait avoir été conçue pour que j'y atteigne le Nirvana. Une profusion de livres à lire, un lit ouvrage qui donnait l'envie folle d'y plonger afin de vivre les aventures qui y étaient contées.
Il m'a fallu quelques secondes pour faire le lien entre ma soirée et cette chambre. Pour moi qui dévore un livre chaque jour, c' était juste un plongeon dans un monde féerique, sauf que moi, ce matin, je fais tâche. Je porte un affreux pantalon gris qui ressemble à une culotte de gaulois informe et une espèce de tunique large grise, elle aussi, qui fait de moi une paysanne, Si c'est là une farce de la fée, je ne la trouve pas drôle du tout !
Ensuite, tout se brouilla à nouveau. Il me restait trois jours avant la grande fête organisée par mes parents pour mes 19 ans. Je devais absolument échapper à ce maudit mariage. Vouloir me coller à un bureaucrate d'une des familles royales de ce monde, ne faisait rêver que mes parents. Pas de quartier pour la jeune princesse, elle aurait un prince bien gras, bien domestiqué, élevé au bon grain, qui lui serait attaché telle la moule à son rocher. Merci bien, mais non merci !
Assurément, je n'étais pas une princesse ordinaire et la première de ma famille à rejeter avec autant de force une coutume ancestrale à laquelle, toute ma famille était fidèle depuis des siècles.
Je serre au creux de ma main le petit couteau à beurre, soupire un grand coup et me reprend avec courage en me rappelant soudain que l'objet magique doit être utilisé avec parcimonie.
"Réfléchie, idiote, ne va pas tout gâcher !"
Cette pensée fugace me sort de mon marasme matinal, comment puis-je me sortir de ce piège ?
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