Maridan-Gyres

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Atelier 11 - 2023 - Sujet 2 photo 2 intégrée à photo 9 sujet 1.

Je réfléchis à ma vie. Mon dieu comme elle a été bizarre ! J’ai tout eu et puis plus rien, la rue. Je suis né dans une famille modeste. Un père ouvrier et une mère au foyer. Nous étions cinq enfants. Il n’y avait pas grand chose à la maison . Nous ne mangions pas tous les jours à notre faim. Ma mère se démenait et s'épuisait à la tâche, mais l’argent manquait cruellement. Mon père avait été un homme bon, puis la frustration de cette vie sans joie l’avait conduit à boire. Il devenait violent, dilapidant pratiquement tout le peu d’argent qu’il gagnait en beuveries au bar du coin de la rue. A 18 ans j’ai fui toute cette misère. J’ai réussi à me faire embaucher sur un cargo en tant que mousse.

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A moi l’aventure ! J’ai voyagé tout autour du monde. J’ai rencontré tellement d’hommes et de femmes tous différents. J’étais heureux. La vie aurait pu continuer ainsi, mais l’envie de m’installer sur terre avec femme et enfant devenait la plus forte. C’est ce que j’ai fait. J’ai travaillé très dur sur des chantiers. Et puis j’ai réussi à créer ma propre entreprise de BTP. Tout allait bien, une femme adorable et deux enfants sans histoire. J’avais pris ma revanche sur mon enfance si traumatisante.
Mais la vie vous réserve des coups bas… Mon entreprise a fait faillite. Les factures impayées m’ont fait perdre mon logement et ma femme m’a quitté emmenant les enfants. J’ai tout perdu en un claquement de doigts. La rue, voilà ma vie maintenant.
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La crasse, le froid, le mépris des passants indifférents à ma souffrance. J’attends avec impatience les bénévoles qui, quelques soirs, viennent me parler en me proposant un café. En y réfléchissant, je retourne à la misère dont je suis issu. Il ne me reste plus que les souvenirs et les rêves.
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Je rêve d’une jolie chaumière, emplie de douceur, chaude et réconfortante. Il y aurait un joli jardin et du calme, de la sécurité. Je pourrais enfin finir ma vie doucement, paisiblement , loin de la fureur du monde. Je pourrais enfin oublier toute la noirceur de la rue. Le rêve, je m’accroche à lui, il ne me reste plus que lui.

 
Corinne


07/01/2024
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