Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Atelier 12 - Sujets 3 et 4

 

Sujet 2 - Lipogramme en N.

 

Voyage et Rêveries    :

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Regarde la couleur mauve, le ciel rose et gris du soir d’hiver, le sable ombré et la mer houleuse après la tempête, marche sur la plage rousse mouillée par les assauts des vagues du jour, met les algues roses à ta bouche et savoure leur gout de coquillage, respire la brise aux parfums iodés, grimpe sur la falaise assieds-toi sur la roche qui surplombe la crique. Projette le regard au-delà de l’écume qui mousse près de l’ile aux oiseaux, bois le mystère de cette soirée et laisse le temps impitoyable poursuivre sa route.

 

Voyage, rêve avec moi, traverse le miroir : Le pays doré au cœur vert s’ouvre à toi. Je te guiderai sur la piste aux fleurs de cactus, je dépasserai les dunes    de sable vers l’oasis aux fruits murs et sucrés et à la source fraîche et bleutée, là je t’embrasserai les doigts posés sur ta chevelure d’ambre, ma joue t’effleurera, tu souriras apprivoisée. Peut-être tu resteras lovée au creux de mes bras jusqu’à la promesse de l’aube et je te réveillerai avec douceur.  

 

Reste avec moi, je garderai l’odeur et la saveur de ta peau tiède couleur de miel, le voile de la peur  est déchiré, le froid de la mort est tromperie…même si la vie défaille, écoute le souffle du cœur, il s’échappe juste vers l’autre rive pour déployer l’essor de l’immortalité…Amour.  

 

 

 Sujet 4 – Pensées d’un animal qui vient de perdre son maître.

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Moi, Mytsie, je dormais tranquille comme tous les après-midis sur l’étagère où sont les couvertures et ma maitresse était sortie dans le jardin comme chaque jour.

 

Une sirène hurle, la porte s’ouvre brutalement, je reste cachée dans la penderie, j’ai peur, où est ma maîtresse ?

Je me déplace à pas de velours et jette furtivement un œil dans la pièce, qui sont-ils ceux-là ? J’en vois deux qui viennent du fond du potager, (là où j’aime tant flâner) et portent ma maîtresse, ils entrent et la déposent sur le lit de la petite chambre, celle où j’ai droit de dormir …que se passe-t-il donc ? Elle reste immobile - Je sens mon cœur battre fort.

 

Des hommes en blouse blanche s’approchent du petit lit et l’un deux dit des mots que je ne comprends pas, mais son visage est gris et sans sourire.

 

Je devine que quelque chose de grave est arrivé… et je me mets à ronronner d’angoisse, ça personne ne le sait. Mon arbre à chat est renversé, ils l’ont bousculé en entrant. Quel charivari !

La petite mémé voisine (celle au chat gris et blanc, Fripounet, qui vient jouer avec moi) est entrée aussi, elle cherche quelque chose…

 

Mon petit cœur bat de plus en plus fort, et je me terre au fond de mon placard. Je n’ai confiance en personne.

Je crois malheureusement avoir compris…

 

Je ne veux pas sortir, je respire l’odeur des foulards de ma maîtresse, je le connais bien, il imprègne les couvertures de mon couffin et me rassure. Il est diffus partout où je m’installe. Moi seule je le sens.

Pourquoi elle ne bouge plus… son souffle a dû s’envoler…qui le lui a volé ?

Ils font du bruit tous. Je n’aime pas le bruit.

 

Je ne veux pas sortir de ma cachette, je ne veux pas rester seule, je ne veux pas que ma maîtresse me laisse. J’aimais tant jouer avec elle dans le jardin les soirs d’été avant de courir chasser la nuit, de voir les yeux brillants du renard et de grimper au plus haut du cerisier.

 

Je veux encore me mettre sous le plaid avec elle le soir devant la télévision, et voir ma petite gamelle posée sur le bord de la fenêtre quand il fait beau. Je veux l’entendre rire quand je miaule un peu fort pour réclamer mes croquettes et la consoler quand elle est triste, que sa main caresse mon pelage et que ses yeux regardent le miens, et que je me fais douce, douce, douce… j’ai peur et je suis tremblante.

 

Je ne veux pas sortir, je me sens désemparée et ma chère liberté de chatte de campagne d’un coup me semble sans saveur.

 

Même « Fripounet » ne soulagera pas ma douleur.

 

Je pose mon minois sur une écharpe et je ferme mes yeux pour m’endormir dans son odeur et croire que demain elle me réveillera. C’est lourd le chagrin. Ce serait mieux de mourir moi aussi.

chat

 

Claudine.



16/05/2019
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