Maridan-Gyres

1er sujet :  

Pour vivre, il faut parfois savoir trancher dans le vif, le plus difficile étant de deviner à quel moment le faire. 

J’ai diverses petites recettes de cuisine bien à moi dans mes tiroirs.  Comme vous m’êtes sympathiques, je veux bien vous en livrer une.

Quand j’ai bien reniflé la situation, je m’étire pour me préparer au corps à corps, je respire un bon coup, et paf je fais péter l’élastique qui libère la guillotine. Puis, serein, détendu, l’air de rien, je vais me rhabiller. C’est cool non?

2ème sujet : 

La belle Evangeline, de haute naissance, avait appris à se moquer du Kendiraton, ce parfum frelaté, mélange d’hortensia et de musc d’amarante dont la moindre touche la faisait vomir. Aussi, quand dans l’avion cette odeur l’avait prise à la gorge et qu’aucune poche vomitoire n’était à sa disposition elle avait craqué. Elle s’était bien juré de ne jamais s’abaisser à leur demander quoi que ce soit, mais elle appuya sur le bouton d’appel des hôtesses en montrant son argent pour une intervention rapide. Manifestement cela les laissa froides, car aucune ne daigna s’approcher.

Perdant son sang froid, Evangeline se saisit du cahier spécial d’interversion auquel son statut lui donnait droit. Elle nota les numéros identifiants des hôtesses fautives et la fiche fut immédiatement transmise à leur hiérarchie.

Dès leur arrivée sur Icario, elles seraient mutées vers Fournaise, le petit astéroïde de sanction maximale où la canicule laissait peu de chance aux vivants qui y étaient envoyés, seuls les robots en titane pouvant espérer résister plus de quelques semaines aux conditions extrêmes qui y régnaient. Voilà ce qu’il en coûtait de ne pas honorer la grande Evangeline sourit-t-elle intérieurement.

Rassérénée, elle poussa un soupir ... et s’éveilla. 

• Si tu savais le rêve que je viens de faire, dit-elle en baillant à son compagnon.
• Vas-y, raconte.
• Et bien voilà. J’étais dans un avion ...

Agol