Atelier 18 - 2019 - 3ème sujet TAUTOGRAMME EN A
Arpèges
A l’Auditorium, une « Audacieuse Aventure des A » avait été annoncée astucieusement face à un auditoire attentif, accro d’avance à ces alléchantes acrobaties aériennes, néanmoins acnéiques, de l’Amour.
Ah ! l’Amour et son affable assemblée d’Amants (adorables ou a contrario affreux par advertance) ! Mais aussi l’Amour et ses abysses analeptiques ou qui vous anéantit en cas de rupture ! Quelle acuité que de les adjoindre ainsi dans cette admirable allée imaginaire ! Gloire donc à l’Amour qui jamais n’abdique !
Par son ascèse, ce nectar des mots alambiqués m’attire tel un aimant. Assimilable à l’abeille (appelée aussi Apoïdes) qui aspire à fond les authentiques azalées arrivées aujourd’hui par avion de l’Asie, je m’abstrais à part dans une admiration absolue et m’abstiens (pour ne pas en abuser) de m’accorder d’emblée une altière allégresse de bon aloi !
Car un autre amour, tout aussi acrobatique par ses adages et autres axiomes dans l’axe de ses arabesques, tout aussi ascétique à administrer, à amadouer, à apprivoiser … m’attend au tournant. Adoré (pour l’allongement à volonté d’additifs imaginaires) et redouté (pour l’accumulation d’alternatives adverses) cet amour-là, bien alvéolaire, s’achemine, affairé, acre après acre, avant d’accréditer une amarre dans mon cœur rongé d’amère incertitude. Quinze années d’absence d’écriture avaient-elles altéré l’altitude de mon énergie ? Allais-je enfin jeter l’ancre et accepter d’affronter le défi ? L’amour des mots (plutôt son addiction) s’avère ne pas être une partie de plaisir. Tout au moins en ce qui me concerne. Moi et mes alternances littéraires… Affiler, affûter, affiner pour enfin affirmer… Comment m’affranchir de ce poids d’Atlas ? Autant en rire pour n’avoir pas à m’apitoyer.
Une acmé d’avertissements vient d’atterrir, suivis accessoirement d’amendements acétiques. A l’ère numérique, j’aurais à ausculter l’acquis des mots assimilés, l’appartenance des articles lus (fake news ? deep fakes ? et attention aux arnaques !) et analyser les arguments y afférents.
En tant qu’autodidacte (je m’auto-réclame architecte de cette ambition) aurais-je assez d’audace pour donner l’aval à une certaine auto-dérision tout en ajustant les règles d’une autocensure appliquée ascèse après ascèse, en alternance avec un autodafé de tout alentour artificiel et autre aspect aléatoire de mes mots ?
Il m’arrivait souvent d’admettre, atterrée, que de bien absurdes anacoluthes poussées par d’âpres aquilons qui les avaient acculées à un désert asséché de toute inspiration, venaient accoster ma barque en dérive et noircir sans vergogne ma page blanche. Une autopsie sémantique s’avère alors indispensable afin d’éviter l’accablement, l’aberration ou autre abrasion abrutissante qui m’achèvera.
Comment agir pour avoir l’approbation d’un éventuel auditoire anonyme derrière leur écran ? Attachée à accaparer leur attention par des accords abrupts de ma plume, je les remercie ici pour l’avoir acceptée avec une indulgence rieuse.
Auparavant, j’étais agreste, sans avenir car aux aguets devant des mots qui s’agitaient, s’agrafaient, s’agrandissaient à dessein. Puis lentement un certain abandon apparenté à du lâcher prise, m’affranchissait peu à peu de cette appréhension ressentie jusqu’alors devant l’abondance de mots agglomérés et de leur amalgame. A l’acropole des mots d’autrui, je m’amusais à jouer l’ambiguïté des ambidextres tout en adhérant comme l’écorce à l’arbre de leur art d’écriture. Quant à attribuer un sort à mes mots, je me gardais souvent de leur accorder la moindre amplitude. Par crainte d’amphibologie.
Autrefois, devant l’alambic des algarades et autres anathèmes non avouables, j’abhorrais toute adjonction d’artifices, aux seules fins d’accéder à l’approbation des uns et des autres. Devais-je ad hoc m’administrer tous ces adjuvants sémantiques bien adipeux qui engraissent mes artères intellectuelles? Devais-je a fortiori avouer la faiblesse de mes avancées ? Voilà un apanage bien ankylosant !
Je m’achoppais sur cette alliance d’anarchie et d’absurdité où s’anastomosent des anachronismes abscons. Je m’agrippais avec acharnement à des mots agressifs (car agressés), aigris (car acrimonieux), aigres (car allaités à l’aversion acquise au cours des âges), amorphes (car atones) …
A ces mots acérés, voire acerbes j’accolais ad libitum d’adjectifs et autres adverbes … et je m’attardais … m’attardais sur cette austère autoroute qui n’augurait rien de bon. Je m’avançais en aveugle tout en amorçant une allopathie des plus ambivalentes. J’étais devenue amblyope devant l’avancée plus ou moins amovible de mes propres mots. En affrontés, ils refusaient d’emblée à sortir de cet abri antiatomique où rouillaient mes neurones. Où était-elle cette âme sœur capable d’améliorer mon état d’anémiée ? J’avais besoin d’une amnistie afin d’amputer mon amnésie des mots sans que j’aies eu avoir à les amidonner ou à les amollir.
Quel amphigouri, mes Amis !
Peut-être qu’une intelligence artificielle …..
L’ampleur du désastre n’est plus à démontrer. L’anamorphose est passée par là. Véritable anathème ! Mes aïeux asiatiques sont anéantis !
En mon for intérieur, je m’accablais de ne pouvoir anticiper l’avènement d’un quelconque antidote anti-Alzheimer. Mon combat était-il entendu, attendu et assimilé par d’autres ? Je ne sais… Je ne sais.
Telle l’averse annonciatrice de l’arrivée des douceurs automnales, une avalanche de volontés d’airain atterrit, agrémentant mon abaque d’abscisses d’amitié. Sur la nouvelle aire d’autoroute, le site « Les mots de Montpellier », fort de ses avancées en osmose de vases communicantes, s’est donc arrêté amicalement à mes signaux affichés d’auto-stoppeuse, m’accorde allègrement, de ce fait et par la suite, une place des plus agréables au sein de son aimable assemblée d’amateurs de l’Art d’écrire.
Aujourd’hui, j’accueille cet agrément tous azimuts comme on accueille une aubaine. Quelle alacrité ! Fini l’attentisme errant des plus atterrants. Des attributs me sont accordés. Je m’attelle à additionner ces acomptes d’attraits, attisant au passage les diverses ardeurs que m’accorde la liberté de créer. Les acrobaties usées jusqu’à la corde pour cet acquit m’agréent merveilleusement et tout à mon aise, je m’en amuse à fortes doses d’allégresse. Je ne suis plus aux abois puisque j’ai l’illusion d’agir, rien qu’en écrivant.
Je m’active aussi à ne jamais ajourner toute activité qui, une fois accomplie, aiguise l’agilité des analyses et autres antinomies. Finie cette aboulie qui alourdissait mon atmosphère de vie, abrutissant au passage mon ambiance vitale. Dorénavant, j’ai à m’attribuer d’autres atomes de vie, à m’acclimater à de nouveaux axes de réflexion. J’administre des alliances langagières. Quelquefois, affamée et assoiffée, je les accélère non pour une quelconque ambition d’adoubement mais uniquement pour apaiser la clameur de mes sens. Et bien sûr, sans m’affoler ni m’affaler. Nul besoin alors d’adjurer. Les atouts sont déjà là. Je n’ai qu’à les accueillir, les accepter, les adopter, les assimiler, voire en cas de besoin, les adoucir sans les amoindrir. J’abrège allegro les anciens atermoiements encore accrochés à mes basques. L’adrénaline en flèche, je m’abreuve de nouvelles aspirations.
Un véritable syndrome d’auto-brasserie : je suis ivre sans une goutte d’alcool !
Techniquement, je m’attelle, avec un acharnement de bon aloi, à acquérir des applications adéquates aux anapestes, anaphores, acronymes, acrostiches … Pas d’abandon même en cas d’accidents pour cause d’abstention ou d’absentéisme. Mon ancre sémantique se doit d’être affermie même si je m’applique, amène et affable, à dissimuler mon addiction pour des mots abusivement abracadabrants.
Psychologiquement, je m’attendris sur l’altérité, à l’affût d’un aimable alter ego capable d’aviver l’agilité de mes neurones et d’accentuer les agréables accords de mon cœur en manque d’amitié.
A l’aube d’un achèvement, je n’avorte plus mes avant-projets sur l’autel des mots. Devant l’ampleur qu’offre la diversité, essayer de demeurer avenante et de le rester en toute circonstance devient alors l’affirmation de toute une vie. De l’avenir de ma vie.
Elfina
Ermitage-sur-Lez
27/10/2019
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