Maridan-Gyres

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Atelier 19 - 2024 - Sujet 1

 

 

Elle marchait sur un fil telle une funambule, attentive à conserver son visage espiègle qui faisait la joie des ses proches et de ses collègues de travail. Le bonheur est éphémère tout comme le reste, tout est impermanence c’est bien d’en prendre conscience très tôt, de cette façon on sait apprécier les bons moments, être dans l’instant présent.

Les gens sont souvent dans le passé ou en train de se projeter dans l’avenir….

La gentillesse n’est pas toujours payante – non pas que l’on fait quelque chose pour en récolter une récompense ou un compliment – mais tout de même et Vialeine en avait fait les frais.

Elle s’était d’abord inquiétée pour Gabin, il était devenu taciturne, rentrait tard, mangeait en coup de vent quand ils arrivaient à se croiser.

Certes sa boîte informatique était récente, il avait engagé des collaborateurs qui réparaient ordinateurs, tablettes, dépannaient chez les clients, les entreprises pour que lui puisse se focaliser sur la création, l’implantation de site sur internet et ça cartonnait ! Il devait créer plusieurs plate-formes pour un client japonais qui souhaitait implanter des restaurants dans divers pays. Il fallait donc s’adapter à chaque nationnalité et personnaliser chaque site. Elle avait pu lui « tirer les vers du nez » en quelque sorte car depuis quelques mois le dialogue était plus que restreint entre eux. 

Elle avait vraiment envie de retrouver « son homme » et lui avait laissé un sms lui disant qu’elle essaierait de rentrer plus tôt de sa réunion à Lyon – elle avait ajouté que rien n’était sûr mais qu’elle voulait qu’ils se retrouvent autour d’un petit repas sympa, au cas où... elle s’occupait de tout.

Les décisions concernant l’expédition en Grèce avaient été prises finalement rapidement – elle était archéologue et par là-même souvent absente – en remontant dans sa voiture et en s’engageant sur l’autoroute elle se remémorait le drame vécu par Gauvin il y a plusieurs mois.

 

Elle avait 3h de route, mais en roulant bien, elle pourrait lui faire la surprise et le « cueillir » à la sortie de son agence. Il n’aurait pas à prendre le métro et ils iraient dans le petit restaurant de leur rencontre, elle avait réservé la table. Leurs emplois du temps étant chargés, ils avaient négligé ce rendez-vous qui avait été un rituel au début de leur vie commune.

Elle se souvenait de la cacophonie que Gauvin, Gabin, son petit frère, et leurs copains faisaient quand ils se retrouvaient ! On aurait dit une bande d’etourneaux Assidus à leurs escapades qu’ils essayaient d’organiser tous les 2 voire 3 mois, ils avaient décidé en juillet, 15 mois plus tôt, une sortie dans les Alpes pour quelques jours, avec bivouacs dans la montagne.

Vialeine adorait son beau-frère, ils partageaient l’amour des belles pierres, la visite des musées quand il était de passage chez eux. 

 

Le 2ème jour, alors qu’ils marchaient au bord d’un précipice, Gabin avait glissé, Pierre - un des amis présents – qui se trouvait à une dizaine de mètres derrière lui n’avait rien entendu. L’orage grondant les avaient surpris, auparavant comme cela arrive souvent en montagne, et la pluie s’était abattue drue empêchant la visibilité au-delà de un mètre. Ce n’est qu’arrivés sur un site à peu près plat pour se mettre à l’abri qu’ils se rendirent compte que Gabin manquait à l’appel.

Après bien des difficultés pour joindre les secours qui les rejoignirent dès qu’ils le purent et qu’un hélicoptère puisse décoller, plusieurs heures étaient passées. Ce n’est que le lendemain matin que le cadavre du jeune homme fut trouvé. 

 

C’est ainsi qu’elle avait encouragé son mari a monté sa boîte. 

Elle arrivait enfin et trouva une place un peu plus loin que l’agence. Le ciel était maintenant opalescent. Il faisait déjà nuit, elle s’apprêtait à partir quand elle le vit sortir, mais à ce moment Gabin s’approcha d’une superbe Harley qui venait de stopper à sa hauteur. Le conducteur retira son casque et lui en tendit un. L’homme était brun, un collier de barbe cernait son visage et un catogan retenait ses cheveux mi-longs. Au moment où elle ouvrait la portière tout en les suivant des yeux, elle les vit échanger un long baiser langoureux.

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Elle comprenait maintenant pourquoi il la délaissait, ses ardeurs viriles ne lui étaient plus consacrées ! Et quel courage, il n’avait même pas eu le courage de lui dire quand elle lui avait demandé s’il avait rencontré quelqu’un d’autre !

Elle était folle de rage et c’est peu dire ! Il ne manquait rien pour attendre, elle allait se venger !!!!!!

 

Lostris 08/01/25



25/01/2025
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