Atelier 3 - 2019
Atelier N°3– Sujet n°1 – Ronde de mots
Lettre à l’âme sœur
Chère amie aimée,
« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux » dit le renard au Petit Prince lorsque celui-ci lui propose de l’adopter. Comment ne pas être touché par cette phrase lorsqu’un simple regard échangé nous amène à la connaissance de soi et de l’autre ?
Je n’attendais plus rien de la vie et vous m’êtes apparue, tellement vivante et enjouée alors que je m’éteignais à petit feu.
Généralement, je n’ose pas poser mes yeux sur une femme croisée dans les couloirs du métro ou dans le hall d’un hôtel, comme ici. J’ose encore moins lui parler pour l’inviter à boire un verre, m’attendant à essuyer un refus compréhensible. Ce jour-là, mû par une force surnaturelle, je vous ai abordée mon doux ange. Vous m’avez souri et nous nous sommes assis au bar.
C’est drôle de voir fonctionner deux inconnus qui ont pourtant autant de choses à se raconter, comme deux vieux amis perdus de vue depuis des années. Il faut reconnaître que la solitude avait élu domicile dans nos vies depuis bien longtemps. Nous avions conscience vous comme moi de perdre pied avec le monde et de voir les limites de notre isolement. Vous, vous aviez eu la force de commencer à vous retrouver. Pour moi, le jour de notre rencontre, mon désespoir était tellement lourd à porter que j’avais pris une décision funeste : celle de l’abandon.
À moi, à l’existence, au monde. Je lui avais même donné un prénom : Anastasia, pensant qu’ainsi elle m’effraierait moins… La grande faucheuse.
Sur la ligne de mon destin, vous êtes celle qui m’a redonné foi au beau, à l’onctueux, au doux… et en l’avenir. Je tiens mon rêve par la main et je l’emmène vers le bonheur. Je vous dois ma renaissance.
Nous ne serons plus jamais seuls.
« J’embrasse votre talent de n’être rien que vous ma douce »[1]
À jamais vôtre…
Pierre
© Ouvrez les Guillemets 63 – 01.02.19
[1] Citation extraite de Maud-sur-Mer. Auteur : Blin
Atelier N°3– Sujet n°2 – Tautogramme en B
Les Bikers en Balade
Bérénice et Benji, Brillants Bricoleurs Baroudeurs, Bichonnent leur Bécane Brevetée. Elle Brille cette Bombe Bondissante !
Bien des Babos ou des Bourgeois, Bluffés par la Beauté de ce Bolide, Bredouillent des Borborygmes Bizarres : « Brrrrrhhhhhhh ! », « Ben, Ben, Ben… », « Balèze ! », « Bigre ! ».
Nos Bikers Baignent dans un Bonheur Béat, Ballotant entre une Balade Batifolage ou une Baguenaude Banale dans les Bois ou sur les Boulevards. Ils Bidouillent une Banderole Bleue et Blanche qu’ils Brident Bien à leurs Bagages.
« Bâchés » de Blue-jeans Beige, d’un Blouson Brun et de Bottes Bordeaux, notre Binôme Bétonne son Barda. Bientôt, Besace en Bandoulière, Bandana Brodé d’un Blason Branché et Binocles Branchues Bien Bloquées, Bérénice et Benji Bouillonnent.
Broum, Broum, Broum ! Le Bolide Bourdonne Bruyamment et Bondit tel un Bongo Bravache ! Nos Bienheureux Barbouzes Bravent la Bise, le Brouillard et les Bouchons. Sur le Bitume, Baraka la Bien-nommée Bluffe les Blancs-Becs, les Blasés et les Bouffons.
À Bordeaux, Brest ou Bruxelles, ils Brandissent leur Bannière Bariolée et Bénéficient de Bravos Bienveillants.
© Ouvrez les Guillemets 63 – 02.02.19
Atelier N°3– Sujet n°3 – Image N°2 de Marie-Laure Vareilles
Raconte-moi notre histoire…
Balan, balan, balançoire
Quelle, quelle, quelle histoire…
— De mon nuage à ras de Terre
Je devine le ciel, cet espace si fier
— De mon nuage à fleur d’azur
J’entrevois Gaïa à travers la feuillure
— Dis-moi, comment va-t-elle de là-haut ?
Faut-il croire ce que disent les journaux ?
— Et qu’en est-il de notre voute céleste ?
Selon eux, le monde retourne sa veste
— Crois-moi mon bel ami, à nos yeux,
Ciel et Terre resteront à jamais merveilleux
Balan, balan, balançoire
Quelle, quelle, quelle histoire…
© Ouvrez les Guillemets 63 – 02.02.19
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