Maridan-Gyres

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Atelier 4 - 2023 - Sujet 4

 

 

La maison du malheur 

 

 

Il était une fois une fillette, Clotilde, qui vivait avec sa mère dans une maison au milieu des bois. Son père était partit, ne supportant pas le caractère exécrable de sa femme.

 

Constance ayant peur que sa fille fasse de même avait interdit à la gamine de sortir se promener. Lorsqu’elle devait s’absenter, elle fermait les fenêtres avec des cadenas et la porte d’entrée à double tour.

 

Clotilde était prisonnière chez elle. C’était devenu son obsession : comment s’échapper ?

 

Depuis qu’elle était enfermée, elle était triste, déprimée et dépérissait. Elle suppliait régulièrement sa mère de la laisser sortir mais Constance restait inflexible et répondait alors « toi aussi, tu veux m’abandonner comme ton père ».

 

Le plaisir de la fillette était de regarder les oiseaux et d’observer les écureuils qui sautaient de branche en branche. Ils étaient libres eux, pas elle.

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Lorsqu’il pleuvait, elle plaquait son front sur la fenêtre et observait les gouttes glisser sur la vitre comme ses larmes qui coulaient sur ses joues.

 

Un jour une femme se promenant près de la maison, aperçut le visage dévasté de Clotilde.  Celle-ci sortit de la poche de sa robe un petit bout de papier sur lequel était écrit « Aidez-moi, ma mère me retient prisonnière » qu’elle plaqua contre la vitre. La femme lut rapidement le message et partit.

 

L’inconnue revint quelques jours après et frappa à la porte avec insistance. La mère tout d’abord ne répondit pas puis se décida à ouvrir, après avoir enfermé la fillette dans sa chambre.

 

  • Excusez-moi, je me suis perdue, pouvez-vous m’indiquer le chemin pour aller à la Vallée des Loups. Est-ce que je peux entrer quelques minutes pour me réchauffer avec mon chien, il fait très froid.

 

Elle entendit un bruit dans la chambre et le chien alla gratter à la porte.

 

  • C’est rien le bruit que vous entendez dans la pièce. C’était la chambre de ma fille, elle est morte. Maintenant ce sont des rats qui font du raffut.

 

La femme prénommée Marianne n’insista pas : elle sentait qu’il ne fallait pas poser de questions. Elle se plaça devant la cheminée en se frottant les mains puis sortit avec son chien.

 

Elle se rendit dans le village le plus proche afin de se renseigner auprès des habitants pour savoir qui habitait dans la maison.

 

Une femme lui dit :

 

• On l’appelle « la maison du malheur ». Elle est habitée par Constance Delahaye. Elle vit seule depuis la mort de sa fille et de son mari. Elle cultive un potager et possède quelques poules. on l’aperçoit toujours habillée en noir à la recherche de bois pour la cheminée qui fume en hiver. Ça fait longtemps que personne ne s’intéresse plus à elle.

 

Marianne fit ensuite la connaissance d’un autre villageois qui lui dit qu’il se rappelait que Madame Delahaye avait un père qui vivait en ermite dans la Grotte du Renard à quelques lieues du village. Il était connu pour ses dons de guérisseur. Il faisait des préparations avec des herbes pour les personnes qui venaient se faire soigner.

 

Elle n’eut pas de mal à le trouver, tous connaissaient le sorcier. Elle découvrit un homme grand et maigre avec une barbe blanche, assis devant un feu de bois.

 

Elle  raconta à Monsieur Delahaye ce qu’elle savait de cette histoire. Il n’en revint pas : sa petite fille était séquestrée par sa mère alors qu’il croyait qu’elle était partie avec son père.

 

Il se rendit chez Constance. Lorsqu’il frappa à sa porte, elle lui dit « c’est trop tard, tu ne t’es pas occupé de moi, tu peux repartir, je ne te laisserais jamais t’approcher de Clotilde ».

 

Marianne et lui cherchèrent alors un plan pour faire évader la fillette. L’homme réfléchit un moment puis sortit une lampe magique derrière une grande pierre et dit à Marianne :

 

  • Vous allez retourner à la maison. Lorsque ma fille vous ouvrira, vous appuierez sur le bouton de la lampe et dirigerez le bout vers son visage. Elle s’endormira rapidement. Je viendrais à à la rescousse et j’enfoncerai la porte de la chambre.

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Tout ce passa comme prévu : Clotilde fut libérée.

 

Monsieur Delahaye expliqua à sa fille que tout était de sa faute. Il lui demanda pardon à genoux. En guise de cadeau, il lui passa au cou un pendentif qui portait un flacon.

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Il expliqua qu’il avait toujours voulu être libre et certainement pas avoir d’enfant. Quand sa femme mourut, il confia Constance à sa soeur et disparut. Il apprit par la suite que Constance avait eu une fille. Devenu vieux et souffrant de solitude, il désirait se rapprocher de sa famille.

 

Clotilde pardonna et sa mère et partit vivre chez son père. Certainement à cause du pendentif qu’elle avait toujours sur elle, le caractère de Constance changea radicalement, Son cœur s’était rouvert. Elle était contente d’avoir retrouvé son père et ne détestait plus les hommes. Elle regrettait sincèrement d’avoir enfermé sa fille.

 

Depuis, Clotilde vit chez son père mais va régulièrement passer quelques semaines chez sa mère et son grand-père dans la maison devenue maintenant la maison du bonheur.

 

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Iris



24/03/2023
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