Maridan-Gyres

Ah, j’adore les petites virées la nuit, je retrouve toute ma vivacité tant physique qu’intellectuelle, le proverbe dit « la nuit tous les chats sont gris », quelle connerie !

La nuit…il y fourmille un monde riche, éclectique au possible, particulier, il est facile de rencontrer tout un tas de gens plus ou moins cleans…

J’aime me fondre dans l’ombre, observer, épier diront les mauvaises langues... que nenni ! Quoi de mieux que de bien connaître ses contemporains, leurs travers, leurs manies pour mieux les exploiter, ne pas se faire berner ! J’ai horreur de me faire berner !

Bien que j’aime être seul, je retrouve régulièrement une bande de copains, ils m’ont en quelque sorte – de façon tacite - « élu » chef de leur bande, c’est plutôt que dès qu’ils ont un souci ils viennent me demander conseil au vu de mon vécu, de mon parcours. Et... il y a Zaza, la belle, rusée, intelligente à qui – ne soyons pas modeste – je plais beaucoup. Elle est d’ailleurs ravissante à gourmander mais je prends un malin plaisir à la faire languir….c’est mon petit côté « macho », il faut bien que j’ai quelques défauts ….

Et ce soir, je vais avec l’aide de « ma bande » rendre « justice ».

Jules chez qui je vis est un écrivain célèbre, on ne compte plus ses bests sellers… pour cette semaine il est absent dans le Sud en tournée de promo avec son agent... librairies, séances de dédicaces, interviews de journalistes, passages dans les médias, il va rentrer épuisé….

Il a épousé Marie-Cécile , Marrie...Céécciile – comme elle prononce avec son ton snob quand elle veut jouer la diva mariée au célèbre Jules Jorris – il y a 2 ans. Petite journaliste sans talent mais grande comédienne, elle a réussi à bluffer son futur mari, lui faire croire qu’elle était amoureuse….

Comme elle ne me « calcule » pas – sauf quand il est à la maison – je peux à loisir sortir comme je l’entends et surtout, surtout j’ai observé.

Jusqu’à il y a 6 mois où pendant une absence de son cher et tendre qui retrouvait la directrice de sa maison d’édition pour un colloque, elle a fait venir son amant à la maison. Un arriviste comme elle, et que je minaude, et que je me vautre dans le lit conjugal pour des étreintes bruyantes. Elle avait cru que j’étais de sortie et bien sûr je me suis fait d’une discrétion exemplaire pour ne pas en rater une miette…

Ah chère Marrrriiiiiiiie-Céééécillllllllllllle qui là est en train de se pomponner dans l’attente de son Edouard insignifiant – ils se sont bien trouvés finalement – avec cet amant falot.

Le « pantin » ne viendra pas avant 23 h , la nuit est déjà noire .

Tout à coup, alors que la « belle » assise devant sa coiffeuse peaufine son maquillage, elle entend un concert de chats, ou plutôt une bagarre entre deux mâles sûrement, c’est bestial, déchirant et ils semblent ne pas se faire de cadeau... Exaspérée, elle sort sur la terrasse non sans avoir au préalable remplit un seau d’eau pour calmer les ardeurs de cette engeance masculine en rut !

Elle ouvre la baie vitrée pour longer la terrasse et descendre les escaliers qui mènent à la pelouse, elle y va allègrement, pressée d’en finir, le barrage explose à ses oreilles, les grognements sont presque « humains » et elle rate la marche, quelque « chose » l’a bousculée en passant en trombe devant elle, elle tombe en avant sur la fourche positionnée en bas des marches, dents en avant qui lui transpercent le coeur… elle émet un râle alors que déjà la force vitale quitte ses membres….

J’assiste à quelques mètres à son agonie, elle n’a que ce qu’elle mérite ! Je vais retrouver ma petite vie calme avec Jules où quand Jules écrit à son ordinateur, je me couche sur son bureau et ronronne sous ses caresses…. Une de moins !

Quant-à moi peut-être un jour vous raconterais-

je mon histoire…

Lostris