Atelier 9 - 2021 - sujet 5
Aube, tu m’inspires un clapotis pour éveiller doucement les oiseaux,
Buvant la rosée de feuilles veloutées, ils ébrouent leurs ailes luisantes de gouttelettes.
Câline, je me faufile entre les pierres rondes ou effilées et je les appelle,
Dansent sur mes rives des roseaux au souffle de la brise parfumée de lilas blancs,
Effrénée devient ma course sur les rocs épais, pointus, je dévale les pentes en cascades étincelantes,
Folle est ma descente vers les précipices et je retombe en éclaboussures neigeuses,
Grise, mordorée, bleutée, selon l’humeur du ciel, parfois je me trouve belle, parfois triste, colère ou joyeuse,
Haletante et bruyante je me précipite sous les ponts, dépasser le train qui arrive est mon jeu,
Infinies sont mes heures joueuses,
Joviale, je saute sur les cailloux affleurants promontoires des grenouilles bavardes,
Kaki sont les robes des feuillages habillés par l’automne des chasseurs et je m’infiltre sous leurs jupons,
Lumineuse et glacée, je m’étale sans vergogne dans les champs hivernaux, puissante je roule des mottes de terre et j’enjambe les vieux troncs de bois,
Méandres des chemins boueux, je suis leurs secrètes escapades à en perdre le souffle,
Naïades savourent mes eaux tièdes d’été et se prélassent au soleil couchant, je les effleure,
Ombres du soir apportent mille petits insectes dans mes replis, je les berce,
Peur mystérieuse de certaines étoiles sous la lune me fait frissonner dans mon lit, et les remous contrarient mon cœur d’eau dormante,
Quel murmure me réveille sinon celui de la vie qui pétille à tout instant,
Rare est le silence, je chuchote, chante ou gronde selon où me mène mon vagabondage,
Sauvage, mon cours buissonnier emprunte le chemin des poètes maudits,
Tendre parfois, je flirte avec les pétales fragiles des fleurs aventureuses,
Ultime faveur que me font les bouquets de senteurs avant que l’orage éclate,
Voyage au jardin des délices…
Yole inattendu de papier et brindilles vogue au hasard de mes flots et je le fais chavirer,
Zigzag d’éclairs m' illuminent, m’éblouissent, la pluie me couvre de rires cliquetants et je sors eau vive bouillonnante de mes frontières pour des contrées inconnues.
Clohe
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 489 autres membres