Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Atelier du 15/09/2015 par Odile

illustration : http://association-ferme.org

Ronde de mots

 

Rétrécir comme une peau de chagrin. Cette expression Biket, la chèvre, l'entendait pour la 1ère fois. Hier elle avait écouté la communication du berger et de sa copine. Il avait l'air furieux. Il s'agitait

dans tous les sens et menaçait sa douce de tous les maux «j'en ai marre que tu restes toute la journée en pantoufles à la maison. Tu te laisses aller. Tes cheveux sont gras et pendent comme une serpillière pas lavée. Tu es une vraie hypocondriaque, toujours à t'engouffrer de médicaments. Mais moi je vais te dire, Gisèle, tu as perdu tout ton charme. Tu ressembles à une chèvre et tu rétrécis comme elle.

Biket stoppa net son repas. Elle était en train de brouter de délicieuses herbes. Mais quoi, il m'insulte ce vieux bouc. En colère, elle rumina sa revanche. Puis s'approcha du couple en discussion et vient frotter leurs mollets de sa barbichette. Elle y allait fort, mais quel bonheur de se venger sur ces malotrus.
Le couple surpris, prit la fuite à toutes jambes et c'est ainsi que Biket se débarrassa de son berger et de sa mal aimée.

 

Portrait posthume

Un squetch d'olivier de Benoit

Cela faisait exactement 6 mois que Martine était décédée. A l'occasion d'une fête du village, ses amis s'étaient retrouvés à la même table. On commença à se remémorer la crémation. C'était bien là qu'on s'était rencontré ?


Xavier, l'ex-mari : « Oui, vous étiez tous là pour dire adieu à Martine. Toujours speedée. Elle était tellement vive qu'elle passait du coq à l'âne. Je n'arrivais pas à la suivre. Et elle avait le culot de dire que je ne savais pas communiquer, c'est pour ça qu'elle s'est barrée. »

Noëlle fulminait, Cet horrible bougon avait le culot de dire du mal de sa meilleure amie.

 «Ah le gémeaux, moi elle m'amusait beaucoup, tu n'avais qu'à regarder ses mimiques et tu aurais tout compris ! »

Christine enchaîna « c'est vrai qu'elle était speed, mais quand je la voyais rire, s'extasier, s'insurger, avec  enthousiasme, elle me requinquait, quel bonheur, mais elle faisait de ces gaffes...»

Jean Pierre, son beau-frère l'interrompit « Quel bonheur, tu parles, moi je l'appelais Grafofolle (Martine était graphologue). Elle a entraîné ma femme dans de ces trucs, l'astrologie, la numérologie... Comme si c'étaient des sciences exactes. Je fuyais dès qu'elle entamait ces sujets.»

Elsa, sa filleule, le regarda courroucée «Forcément, vous les sciences exactes, vous n'avez que ce mot à la bouche. Moi je l'adorais ma Titine, elle s'intéressait à tout, c'était un amour de femme.»

Philippe son frère ajouta « Oui, elle était très curieuse. Quand nous voyagions à la routarde, elle abordait les habitants et même si elle ne parlait pas leur langue, elle arrivait à se faire comprendre.»

Morgane sa seconde filleule « Moi en voyages, elle m'énervait. Elle rangeait ses affaires dans des sacs plastiques. Nous dormions dans la même chambre et chaque matin, j'étais réveillée par le bruit qu'elle faisait en farfouillant dans ses affaires, quel cauchemar.»

Floris, un de ses ex amants « elle était drôle mais alors quelle brusquerie. Quand elle marchait, je croyais toujours avoir un éléphant dans la chambre. Et pourtant elle n'était pas bien lourde.»

 

Cette discussion dura jusqu'au dessert. Quand le serveur apporta la charlotte au chocolat, tous oublièrent Martine, ses bons côtés et ses travers pour savourer ce met si raffiné, à la mémoire de Martine.

 

Odile 15/09/2015



21/09/2015
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